Seize ans après avoir émerveillé les joueurs avec le premier volet de la saga "Assassin’s Creed", Ubisoft opère un retour aux sources avec ce nouvel opus baptisé "Mirage" qui nous plonge dans les ruelles de Bagdad au 9e siècle. Est-ce l'un des meilleurs épisodes ou celui de trop ? Voyons cela manette en main...
Depuis le 5 octobre 2023, les fans d'Assassin’s Creed peuvent profiter du nouveau volet de la mythique franchise d'Ubisoft, intitulé "Mirage". Il est disponible sur PC, PlayStation 5, PlayStation 4 et Xbox One et Series pour une aventure qui se veut un retour aux sources. Même si, signalons-le d’entrée, l'univers est moins vaste. Pour autant, il est question d'un gameplay plus riche et davantage orienté infiltration. Dans les rues animées et bondées de Bagdad, au IXe siècle, on découvre le jeune voleur Bassim, un personnage sympathique que l'on a déjà croisé dans "Assassin’s Creed Valhalla" (2020). L'action se situe avant les évènements de Valhalla, aussi Bassim n'est pas encore un Assassin et vous l'accompagnez dans son périple... Techniquement, nos cartes graphiques (RTX) et consoles de nouvelle génération sont gâtées, car visuellement "Assassin’s Creed Mirage" est très agréable à l'œil. Les rues sont chargées en personnages, les textures fines et le tout est sublimé par de beaux effets d'ombres et de lumières. Cerise sur le gâteau : vous pouvez approcher des ânes, des dromadaires et même caresser des chats ! Les paysages sont variés et riches en détails. Ce qui n’est pas le cas pour la modélisation des visuels, assez limitée pour une telle production. C'est le principal reproche sur l'esthétisme de ce nouveau "Assassin’s Creed", hormis quelques légers bugs au lancement (qui seront vite corrigés via les patchs et mises à jour). Manette en main, sans surprise, on maîtrise rapidement les commandes et on apprécie la facilité d'explorer la verticalité des lieux. Notre héros évolue sur les murs, les toits, le tout avec une agilité digne d'un félin... L'esprit "Parkour" est clairement dans l'ADN de cet opus de 2023 et une ode à l'exploration. Les passionnés du monde arabe seront enchantés par les paysages et l'ambiance cultivée par les équipes d'Ubisoft. Voix, musiques et bruitages sont de haute qualité. Naturellement, le soft est localisé en français et le jeu des comédiens est assez efficace pour nous plonger dans l'histoire dès l'introduction. Nous ne vous gâcherons pas la surprise sur l'intrigue, mais le tout est assez bien écrit pour nous donner envie d'y passer des heures !
Un gameplay plus furtif et dynamique
Hommage aux premiers épisodes, les fans de la première heure apprécieront ce retour aux sources qui se ressent au niveau du gameplay et de l'univers. En revanche, les développeurs ont dynamisé l'expérience et les phases de combat sont plus techniques et intéressantes qu'en 2007. Et c'est tant mieux ! Les affrontements peuvent être compliqués pour Bassim. Aussi, il sera souvent préférable de jouer en mode "furtif". Une incitation logique et bénéfique pour l'expérience de jeu. Au fil de la progression dans le scénario, vous pourrez améliorer vos pouvoirs grâce au nouvel arbre de compétences qui a été revu et optimisé. De quoi nous motiver à enchaîner les quêtes. Et si vous aimez personnaliser votre héros, sachez que cela est proposé dans Assassin’s Creed Mirage. Il y a aussi du "craft" et des objets à acheter pour faciliter l'aventure. Dans l'ensemble, le bilan est très positif, surtout si vous êtes fan de la saga. Cependant, à réduire l'univers et à recentrer l'action, cet épisode peut se terminer en une vingtaine d'heures et non pas une centaine, comme c'était le cas avec d'autres épisodes de la franchise. Est-ce un problème ? Non, car la qualité est au rendez-vous et il sera possible de facilement doubler ce temps de jeu si vous souhaitez « p latiner » l'opus de 2023.
Immersion à Bagdad au IXe siècle
Dans une ambiance parfaitement cultivée, nous avons aimé évoluer en 3D dans Bagdad et ses alentours, mais aussi à Alamut. Les décors des villes, forteresses, déserts, couplés à un système de météo et de cycle jour/nuit donnent "vie" à cet univers fascinant. En revanche, l'intelligence artificielle reste perfectible avec des défauts regrettables en 2023. Vivement une refonte pour des comportements plus réalistes. Nous avons aussi pu constater que certains soldats se soignent en cours de combat, forcément, cela n'arrange pas les affaires de l'ami Bassim... Globalement, le fait de pouvoir agir de plusieurs façons pour accomplir la mission est plaisant et l'ambiance - ultra efficace - en fait certes l'un des plus courts "Assassin’s Creed", mais surtout l'un des plus envoutants. Bravo aux équipes d'Ubisoft pour ce tour de force accessible aux novices tout en pensant aux puristes de 2007. Un grand écart qui n'était pas évident, surtout après tant d'épisodes. Reste à savoir si les fans auront, un jour, droit au très demandé "Assassin’s Creed Black Flag 2"?
Sans surprise, Ubisoft maîtrise son sujet et la technique. Si on chipote, les visages auraient pu être un peu plus détaillés et réalistes, mais dans l'ensemble, Assassin’s Creed Mirage est somptueux et envoutant. On aime les couleurs chaudes, l'ambiance dans les rues et les ruelles, les animaux (dont les chats) ou encore admirer le fleuve... Tout est "vivant".
Avec une base connue des joueurs, la recette était déjà bien partie... Mais il faut se renouveler, améliorer une saga qui date de 2007 et satisfaire des joueurs toujours plus exigeants. Résultat, Ubisoft a souhaité écouter l'expérience, la dynamiser et renforcer l'aspect infiltration. Le bilan est positif et l'on apprécie l'histoire et ses protagonistes. La prise en main est classique et efficace, de quoi mettre tout le monde d'accord (avec ou sans l'ATH). Précisons que si vous désactivez toutes les aides à l'écran, le rendu est somptueux, mais forcément moins évident pour les novices. Enfin, il faut préciser que si tout est globalement positif, l'IA reste perfectible.
Au-delà des graphismes, la qualité de la bande-son joue un rôle majeur dans l'immersion. Les voix, musiques et bruitages contribuent à nous plonger - dès l'introduction - dans ce Bagdad en 3D, au IXe siècle. Épique !
Cela est assumé : Assassin’s Creed Mirage est clairement plus court que ses prédécesseurs. Il peut carrément se terminer en une vingtaine d'heures de jeu. Mais vous pourrez doubler ce temps de jeu si vous visez la "platine" pour fanfaronner auprès de vos amis en ligne... Ce qui est honorable, mais forcément, cela peut être un peu décevant pour les joueurs des derniers opus. Reste qu'à l'usage, c'est un choix judicieux pour gagner en dynamisme et éviter la redondance. Ou encore le fait de gonfler artificiellement la durée de vie avec des paysages gigantesques que l'on doit parcourir lors des nombreux allers et retours. Bref, un mal pour un bien !
Assassin’s Creed Mirage est une renaissance pour la série. On y retrouve les fondamentaux, un gameplay plus riche et orienté infiltration, le tout dans de somptueux décors en 3D foisonnants de détails et portés par des graphismes 4K qui confirment l'expertise d'Ubisoft. Certes, l'aventure est plus courte, l'IA est toujours un peu capricieuse mais, dans l'ensemble, ce nouvel épisode est une franche réussite. On aime l'ambiance, les protagonistes, les combats et les phases de "Parkour" à couper le souffle. Un blockbuster qui se fera une place de choix sous bien des sapins... Ubisoft a su séduire les nouveaux joueurs tout en offrant aux fans un retour aux sources. Un exercice parfaitement exécuté (et en plus, il y a maintenant des chats que l'on peut caresser !).