« Stranded : Alien Dawn » nous invite à parcourir une planète inconnue dans différents modes de jeu. Dans ce simulateur de survie qui suit les pas de « Rimworld » avec un enrobage 3D, vous devrez gérer le destin d'un petit groupe de rescapés. La tâche ne sera pas aisée car il vous faudra protéger vos survivants de la faim, de la maladie, du climat extrême, tout en surveillant leur santé mentale.
Développé par le studio bulgare Haemimont Games, à l'origine de la série « Tropico » et de « Surviving Mars », « Stranded : Alien Dawn » lorgne clairement du côté de « Rimworld », mais en offrant une expérience plus accessible et plus immersive. La 3D est un atout de taille pour plonger dans l’aventure, même si on regrette que le titre ne permette pas de réaliser des bâtiments à plusieurs étages comme Going Medieval. En revanche, il est tout à fait possible de surélever vos constructions afin de profiter de lignes de vue dégagées, ce qui vous facilitera la vie durant les attaques. Mais avant de partir à l’aventure vous devrez déjà choisir un biome et un scénario. Le titre propose 2 environnements, avec un climat tempéré et un climat désertique, ainsi que 3 types de scénarios. Vous pourrez diriger un groupe de rescapés cherchant à quitter la planète, ou développer un avant-poste commercial en produisant des marchandises pour gagner de l'argent et finalement acheter la planète, mais aussi opter pour un scénario plus musclé avec l’avant-poste militaire qui vous demandera de construire un relais de communication intergalactique tout en résistant aux attaques de la faune locale. Vous pourrez aussi choisir parmi les 3 lunes proposées pour pimenter vos parties, afin, par exemple de multiplier les événements aléatoires ou augmenter les attaques nocturnes. Vous trouverez également 5 niveaux de difficulté et une option « pacifiste » pour désactiver les affrontements. Ainsi, vous pourrez vraiment jouer comme vous voulez et vous approprier les mécaniques de jeu à votre rythme. Notez également que le titre propose plusieurs didacticiels pour comprendre ses différents aspects. Afin de constituer votre équipe et survivre à tous ces périples, « Stranded: Alien Dawn » propose une trentaine de survivants prédéfinis, avec leurs atouts et leur historique, certains partageront même des liens familiaux. Vous trouverez des personnages plus adaptés au combat, quand d’autres sont des scientifiques de génie, mais vous devrez aussi composer avec leurs handicaps, comme un caractère de cochon qui diminuera le bonheur du reste de l’équipe, ou un déplacement réduit. Vous aurez vraiment de quoi faire avec cette belle brochette de personnages hauts en couleur.
Vous devrez gérer la faim, l’humeur, la santé...
Dans tous les cas, vous devrez établir un campement de base, puis le faire évoluer en examinant la faune et la flore locales pour développer l’agriculture et l’élevage, en découvrant de nouvelles technologies, tout en construisant des défenses solides pour survivre à ce monde hostile. Si les graphismes sont assez plaisants, on regrette que cette planète ressemble tant à la nôtre. Vous rencontrerez beaucoup d’insectes de taille gigantesque (mantes religieuses, libellules, scarabées, etc.), des buffles aux longues cornes, et différents oiseaux. Heureusement, certains modèles 3D sortent du lot et apportent une touche d’exotisme bienvenue, mais le titre aurait gagné à être davantage dépaysant. Niveau gameplay, « Stranded: Alien Dawn » offre une approche similaire à de nombreux jeu de gestion/survie. Sans atteindre la profondeur vertigineuse de « Rimworld », le jeu offre une expérience plutôt complète et surtout moins frustrante que son modèle. Vous devrez gérer la faim, l’humeur, la santé et l’équipement de vos survivants, ainsi que l’électricité et quelques éléments permettant d’automatiser vos installations. Ainsi, vous pourrez activer et désactiver vos appareils électriques en fonction de la lumière et de la température, mais aussi construire des détecteurs de mouvement pour déclencher automatiquement vos systèmes de défense. D’ailleurs, pour l’aspect combat le titre fait fort avec des appâts, des pièges, des lance-flammes, des tourelles laser et autres joyeusetés. Vous pourrez même construire des robots de combat armés jusqu’aux dents. Dans l’ensemble, le jeu n’est pas avare en contenu avec un bon nombre de matières premières, de recettes, de recherches et d’objets à confectionner, même si la partie loisir mériterait d’être étoffée. Les cartes sont aussi suffisamment grandes pour ne jamais se sentir à l’étroit.
Terriblement lent...
Mais une fois le jeu bien maitrisé, on regrette qu’il n’aille pas plus loin. L’IA des personnages n’est pas assez autonome. Ils ne savent pas se réchauffer près d’un poêle quand il fait froid, ni fermer les fenêtres, ou éteindre la lumière dans leurs chambres le soir. Il est aussi dommage que le titre ne prenne pas en compte la gestion des déchets, de la propreté et de l’eau. Nous aurions aussi aimé voir plus d’objets de décoration et davantage d’activité de loisir, ainsi que d’interactions entre les survivants. On se consolera avec la possibilité de construire une arche nuptiale pour qu’ils puissent se marier mais, hélas, aucun lit double n’est là pour leur permettre de partager la même couette. Nous aurions aussi aimé voir un système d’automatisation plus poussé (pour gérer les récoltes et le bétail, par exemple). Car en fin de partie gérer l’ensemble des tâches, avec en prime les réparations qui surviennent régulièrement, devient très chronophage pour nos quelques survivants. Avoir des véhicules pour se déplacer et transporter les ressources aurait aussi été une bonne idée. Le système de stockage se révèle également trop limité. Le titre manque de grands coffres et d’armoires, voire de silos pour stocker les céréales, ainsi que d’un système de priorités pour les rangements. Autres détails qui font un peu grincer les dents : l’absence de filtres (pour visualiser facilement la lumière, la température, l’esthétique et l’électricité) et d’une carte pour se repérer facilement. Le titre pourrait aussi proposer davantage d’options de vitesse. Actuellement, même en vitesse maximale il peut s’avérer terriblement lent, surtout quand on doit attendre que nos survivants finissent l’ensemble des tâches assignées avant de se lancer sur de nouveaux projets. Donc, en l’état si « Stranded : Alien Dawn » s’avère moins stressant que « Rimworld » et propose déjà un contenu solide et plaisant, il a encore des progrès à faire pour se hisser au sommet. La bonne nouvelle c’est qu’il intègre le Workshop Steam, ce qu’il laisse présager du meilleur si la communauté s’investit dans l’avenir du titre.
« Stranded : Alien Dawn » propose un rendu visuel très plaisant dans l’ensemble sans pour autant fasciner la rétine. Les décors sont plaisants, comme la faune et la flore, mais l’ensemble manque cruellement d’exotisme. Les survivants pour leur part profitent de portraits magnifiques mais leurs modèles 3D ne leur rendent hélas pas honneur.
Le titre offre un gameplay assez complet et accessible, mais il aurait gagné à proposer davantage de leviers pour bien gérer l’ensemble. Il aurait été intéressant de disposer de plus d’options pour affiner les interactions entre les personnages et leur environnement (pouvoir éteindre eux-mêmes les lumières, ouvrir les fenêtres, etc.) et profiter d’une meilleure gestion du stockage et d’une automatisation plus approfondie. Le contenu proposé est déjà assez conséquent, mais il reste encore du chemin à faire pour rendre l’expérience incontournable.
Avec ses différents scénarios, ses biomes, ses lunes pour modifier l’expérience et ses nombreux personnages, « Stranded : Alien Dawn » a vraiment de quoi vous occuper. Les nombreuses options de difficultés et la possibilité d’être pacifiste permettent aussi de jouer comme on aime. Cerise sur le gâteau : le Workshop promet un bel avenir si la communauté s’investit.
Les équipes d’Haemimont Games nous gratifie d’une bande-son en demi-teinte. La où nous aurions aimé profiter d’une ambiance digne de « Tropico », nous devons nous contenter d’une seule musique. Certes, on se laisse facilement entrainés par son côté country, mais au bout de 50 heures, on aimerait bien profiter d’autres morceaux. Idem pour les bruitages, fonctionnels et sans fioriture, ils font le travail sans jamais marquer les esprits. Bref, une bande-son efficace dans l’ensemble, mais qui manque de réelle personnalité.
« Stranded : Alien Dawn » ravira celles et ceux qui recherchent une expérience plus accessible que « Rimworld ». Le titre propose un gameplay solide, mais suffisamment simple pour éviter les crises de nerfs. D’un autre côté, il manque de profondeur sur certains aspects et ne s’appuie sur aucune réelle innovation pour sortir du lot face à la concurrence. Même si le titre se révèle plaisant à jouer, il aurait pu rester plus longtemps en développement avant de sortir de l’early access afin d’affiner l’expérience. Heureusement, le jeu incorpore le Workshop et l’équipe n’en a pas fini avec le projet, puisqu’elle prévoiune mise à jour majeure pour cet été. L’avenir pourrait donc être radieux pour « Stranded : Alien Dawn » si Haemimont Games et les joueurs parviennent à enrichir les bonnes bases déjà en place. Affaire à suivre…
