En 2092, notre Terre est ravagée par une série de catastrophes climatiques et seule une poignée de survivants subsistent. Floodland vous met aux commandes d’un petit groupe qui a la lourde tâche de rebâtir un nouveau monde sur ce champ de ruines noyé sous les flots. Il est temps de plonger dans ce city-builder survival, où vous devrez gérer aussi bien la pénurie de matières premières que les conflits sociaux qui enflamment votre communauté !
Floodland s'inscrit dans la lignée des jeux apocalyptiques, comme Frostpunk, Endzone ou Surviving the Aftermath, avec comme postulat de départ que la pollution et la déforestation ont entrainé d’importants changements climatiques, puis une montée des eaux à l’échelle mondiale. Heureusement, quelques clans ont pu se réfugier et survivre tant bien que mal. Maintenant, il faut rebâtir la civilisation, mais la tâche est titanesque. Chaque ressource est limitée, l'eau n'est plus potable et les poissons sont aussi contaminés. Il va falloir de l’organisation et beaucoup de bras pour s’en sortir. Mais, au fur et à mesure que vous accueillerez de nouveaux survivants pour vous prêter main-forte, vous vous rendrez compte que la cohésion au sein de votre communauté ne tient qu’à un fil. Floodland n’est pas un jeu bac à sable, il nous guide à travers une série d’objectifs afin de suivre sa narration. On commence en choisissant un clan parmi les quatre proposés ; Les Bons Voisins, Les Survivants, La Brigade et Berkut-3. La décision n’est pas à prendre à la légère, car chacun d’eux a des avantages et une philosophie de vie. Les Bons Voisins, par exemple, prônent l’organisation et le travail, tandis que la Brigade valorise l’ouverture d’esprit et l’indépendance. Dans un premier temps, vous allez devoir amasser suffisamment de ressources pour survivre et vous développer. Il faut filtrer l’eau, pêcher et préparer le poisson pour éviter que la population ne tombe malade, ou alors récolter des baies qui peuvent être consommées telles quelles. Récupérer des débris et des matériaux de construction sera aussi essentiel pour construire des abris, des cliniques de fortune ou encore des camps de bucherons. Si ces ressources sont renouvelables, il faudra faire attention de ne pas trop tirer sur la corde pour éviter de les épuiser totalement. Ainsi, avoir plusieurs sources de nourriture et alterner leur exploitation s’avère indispensable pour maintenir une production stable sur le long terme. La narration est assez prenante tout au long des cinq chapitres qui constituent l’aventure et le jeu est entièrement traduit en français. L’histoire est émaillée de choix narratifs auxquels il faut faire face, même si certains dilemmes sont épineux, ce qui nous maintient toujours impliqué et sous pression.
La loi, c'est toi !
Au cours de votre progression, votre colonie évoluera par plusieurs biais. Vous trouverez un arbre technologique bien touffu qui comporte quatre parties : Exploration, Bien-être, Croissance et Survie. Ainsi, vous débloquerez des bâtiments, des améliorations et de nouvelles interactions avec votre environnement, comme les scies à métaux qui vous permettront de raser certaines ruines pour récupérer des matériaux. Vous aurez aussi des améliorations de clan, pour obtenir des bonus de récolte et de transformation des matières premières. Nous aurions d’ailleurs aimé profiter de davantage de spécificités pour les clans de départ (bâtiments uniques, améliorations spécifiques, capacité spéciale, etc.), afin de vraiment nous inciter à mixer les différents clans. Car, en faisant des expéditions, vous allez pouvoir étendre votre territoire, mais aussi trouver d’autres survivants. Or, c’est la seule façon de faire grimper votre population, le jeu n’intégrant aucun système de naissance. Plus on invite de clans différents à nous rejoindre, et plus il est difficile de garder tout ce beau monde heureux. Au début, chacun y met du sien pour se retrousser les manches et cohabiter dans la paix et l’harmonie, mais passées quelques semaines, le ton change et ça peut vite virer au cauchemar. Surtout si vous négligez la construction de nouveaux abris et la production de suffisamment de nourriture lorsque vous accueillez de nouveaux arrivants. Il n’est pas rare que des bagarres éclatent en cas de dissension, ou que les membres de votre communauté volent directement des ressources dans la réserve, voire fassent la grève. Heureusement, vous disposerez d'un système de lois pour adoucir les angles. En dépensant vos points de popularité, vous pourrez adopter des lois qui façonneront la vie de votre groupe. Ainsi, vous pourrez, par exemple, instaurer la loi martiale, autoriser les autopsies, rationner la consommation d’eau, ou encore organiser des festins. Certaines lois débloqueront aussi de nouveaux bâtiments, comme la mairie, le commissariat, le journal et le casino. Au global, Floodland se révèle assez généreux et agréable à parcourir, tant sur le plan de son histoire que de ses mécaniques. Mais il faudra quand même se montrer indulgent avec la partie technique, pas toujours irréprochable. À sa sortie, le jeu avait de gros problèmes d'optimisation, mais le studio a bien mis la main à la pâte pour arranger ça. Aujourd'hui, le jeu est bien plus fluide, mais il a encore tendance à planter régulièrement et des bugs subsistent. On espère que de futurs patchs viennent améliorer tout ça et aussi apporter davantage de confort en jeu, avec l’ajout, par exemple, d’une mini-map pour aider à naviguer d’une île à l’autre.
Floodland propose une identité visuelle très inspirée, à défaut d’avoir une technique en béton. Vile Monarch n'a clairement pas bénéficié d'un budget énorme, mais grâce à sa direction artistique percutante il parvient à surmonter ce handicap pour offrir une expérience visuelle réussie. Loin d’une fin du monde morne et grise, l’atmosphère du titre se révèle très colorée, avec en prime de jolis artworks.
Floodland repose sur des mécaniques de jeu relativement touffues, mélangeant la gestion de ressources et l’administration de votre communauté. Si, dans l’ensemble, le système fonctionne bien, l’interface manque hélas un peu d’ergonomie. On regrettera surtout les événements aléatoires qui tournent trop vite en rond.
L’ambiance sonore du titre de Vile Monarch marche à merveille, avec une bande-son sereine et douce. La plupart du temps, la musique reste assez discrète mais, par moment, elle nous surprend avec de belles chansons qui renforcent efficacement l’immersion.
Comptez une quinzaine d’heures pour finir une run. La rejouabilité est bien au rendez-vous, puisque vous pourrez essayer d’autres approches avec d’autres clans et d’autre lois. En revanche, les développeurs avaient promis un maximum de diversité, grâce à une génération aléatoire du monde et des événements réguliers venant pimenter l’aventure, mais à l’heure où nous écrivons ces lignes tout ceci est encore bien frileux. Il y a beaucoup de redondance pour les événements proposés et les cartes diffèrent assez peu d’une partie à l’autre.
Floodland a de bons arguments pour convaincre un public gamer aimant la gestion et la survie. Le titre de Vile Monarch bénéficie d’une ambiance réussie, grâce à ses graphismes colorés et sa bande-son inspirée, mais aussi d’un gameplay bien solide. Les différents clans et le système de lois apportent une bonne dose de diversité et incitent à tenter d’autres approches. La difficulté est bien dosée et la narration de cette épopée humaine nous donne envie d’aller au bout de l’aventure. Côté rejouabilité, les événements deviennent vite répétitifs et, après plusieurs parties, l’aspect aléatoire n’a plus vraiment d’impact. Nous espérons que le studio continuera de travailler sur cette partie, mais aussi de sortir de nouveaux patchs correctifs pour améliorer l’aspect technique qui laisse encore à désirer.