Développé par un petit studio tchèque inconnu jusqu’alors, Goldknights, "The Last Oricru" est l’un des premiers jeux “new-gen only” à voir le jour. Le titre ne manque pas d’ambition, avec son aspect Action-RPG à la narration poussée et son univers médiéval fantastique à la sauce SF. Mais "The Last Oricru" parvient-il vraiment à concrétiser toutes ses aspirations ou a-t-il eu les yeux plus gros que le ventre ?
"The Last Oricru" nous raconte l'histoire de Silver, le dernier Oricru, un humain qui après s’être fait attaquer dans son vaisseau spatial se réveille sur une planète du nom de Wardenia. Notre héros a perdu une partie de sa mémoire mais dispose d’une ceinture qui lui permet d’être immortel. Grâce à cet atout non négligeable vous êtes au cœur des convoitises des 3 factions qui se disputent la domination de Wardenia. Vous évoluerez au sein de l’empire des Naborus et croiserez la faction des Ratkin qui combattent pour s’affranchir du joug de l’empire, ainsi qu’un troisième groupe qui intervient bien plus tard et que nous ne dévoilerons pas ici afin de vous laisser la surprise. Car la narration de "The Last Oricru" constitue son principal point fort, avec de nombreuses cinématiques, une multitude de personnages secondaires et de décisions à prendre pour changer la face de Wardenia. Vous pourrez, par exemple, vous engagez dans la “Ratvolution” contre les Naborus, ou bien écraser cette révolution pour mieux vous occuper du conflit interne qui déchire l’empire. Rien ne vous empêche non plus de changer d’alliance en cours de route. Ainsi, le jeu se pare d’une bonne rejouabilité grâce à ses multiples embranchements. Si l’ambiance sonore est globalement correcte, la voix du personnage principal ne colle hélas pas du tout à son physique et casse l’immersion. Le rendu graphique est, lui , en dents de scie, avec des personnages allant du bon au basique, et des animations manquant cruellement de naturel. Heureusement, de superbes panoramas rattrapent ce constat en nous offrant des vues magnifiques. Précision qui a son importance : le jeu ne vous permettra pas de créer votre propre avatar, vous devrez composer avec celui proposé par les développeurs.
Le titre s’inspire grandement des Souls
Côté gameplay, le titre s’inspire grandement des Souls, avec une barre d’endurance et une gestion du poids de l’équipement, qu’il ne faudra pas dépasser sous peine de perdre en mobilité. En revanche, "The Last Oricru" se veut plus accessible en proposant 2 niveaux de difficulté. En mode Histoire, vous pourrez profiter de l’aventure avec des combats simplifiés pour progresser plus facilement, tandis qu’en mode Normal le jeu vous donnera plus de fil à retordre. En tuant des ennemis et en accomplissant des quêtes, vous allez récupérer de l'Essence pour améliorer l'un des 6 attributs du héros : Santé, Volonté, Vigueur, Force, Dextérité et Intelligence. Lors de l'aventure, vous découvrirez de nombreuses armes différentes (épée, lance, marteau, bâton, etc.) qui nécessiteront d’avoir les stats adéquates pour les manipuler. Chaque arme, ainsi que les boucliers, dispose d’une attaque principale et d'une attaque secondaire. Pour certaines, cette attaque secondaire déclenchera une attaque magique, tandis que pour les autres il s’agira simplement d'un coup plus puissant. Le gameplay s’avère sympathique, même si de nombreux bugs entachent encore l’expérience. Mais ce qui risque d’en exaspérer plus d’un, c’est la lenteur de la plupart des ennemis. Une fois le coup de main pris les combats ne sont plus qu’une formalité et l’excitation des premiers instants s’envole. La bonne nouvelle c’est que le jeu est jouable en coop en ligne et aussi en local avec un écran partagé. Le level design propose des niveaux très linéaires mais qui sont tous interconnectés, avec des quêtes qui nous poussent souvent à faire de nombreux allers-retours. Or, le jeu manque d’indications et d’une carte pour s’orienter, ce qui nous fait perdre un temps précieux. Au final, si l’histoire parvient à nous tenir en haleine, les nombreux soucis qui émaillent "The Last Oricru" risquent bien d’épuiser la bonne volonté des joueurs.
Goldknights souffle le chaud et le froid avec les graphismes de "The Last Oricru". Le rendu fait plutôt daté pour un jeu sorti en 2022, mêlant des personnages parfois assez moches et de très belles choses, comme des boss et des ennemis très détaillés. Le bestiaire se révèle d’ailleurs bien trop limité et certaines zones manquent cruellement de vie. Le titre se rattrape avec ses décors aux panoramas magnifiques.
Sur le plan du gameplay, on reste dans du Soulslike classique, qui a le mérite de proposer un mode coopératif en local, ce qui est suffisamment rare pour être noté. Le problème vient de la lenteur des combats qui va rapidement irriter les habitués du genre en sabotant complètement le challenge et l’intensité des affrontements.
Comptez une quinzaine d’heure pour finir une première fois le jeu, avec l’avantage de pouvoir adapter la difficulté à son niveau puisque 2 modes de difficulté s’offrent à nous. Avec le mode Histoire, les combats seront simplifiés pour avancer plus facilement dans l’aventure, contrairement au mode Normal. Le gros avantage de "The Last Oricru", c’est sa rejouabilité grâce à ses nombreux choix et embranchements.
L’ambiance sonore du jeu s’avère juste correcte, notamment en raison du doublage de notre héros qui devient vite horripilant. Avec sa voix fluette qui ne correspond pas du tout à son physique, Silver parle comme un adolescent perdu dans un monde inconnu. Difficile de prendre notre personnage au sérieux dans ces conditions. Les musiques n’ont rien d’inoubliable et manquent d’intensité lors des moments forts.
"The Last Oricru" vaut surtout pour son histoire et les choix proposés. L’impact qu’auront nos décisions est bien réel, ce qui offre une belle rejouabilité au titre quand on souhaite explorer toutes les voies possibles. Il est important de noter que la traduction française est de qualité et permettra vraiment de profiter de la narration dans de bonnes conditions. Le fait de pouvoir parcourir l’aventure à deux, en ligne et en local, est aussi un atout non négligeable. Mais, pour le reste, le jeu de Goldknights n’est pas vraiment à la hauteur. Combats trop mous, graphismes inégaux, bande son peu inspirée... si vous cherchez des combats pêchus baignant dans une ambiance épique vous risquez d’être déçus.