"Iron Harvest" est de retour avec son premier DLC, Operation Eagle, doté d’une nouvelle faction et d’une campagne inédite. Prenez la tête de l’Usonia, la version alternative des Etats-Unis dans l’univers de 1920 +, et voyagez de l'Alaska jusqu’aux déserts d’Arabie pour défendre les intérêts de votre patrie.
Jouable seul(e) ou en coopération, la campagne dédiée à l’Usonia profite du même soin que les 3 campagnes disponibles dans le jeu de base. Nul doute que si vous avez aimé l’histoire narrée dans “Iron Havest”, vous allez adorer ce nouveau volet. S’étalant sur 7 missions et offrant plus de 25 minutes de cinématique, cette campagne débute alors que les Rusviets font du grabuge en Alaska. Or l’Usonia a besoin des puits de pétrole qui s’y trouvent et décide donc d’intervenir, sortant de son isolationnisme pour montrer aux grandes puissances européennes qu’il ne faut pas la prendre à la légère. L’histoire suit le capitaine William Mason, envoyé sur le front pour diriger les troupes usoniennes et s'emparer du précieux or noir. Équipé d’une armure motorisée et d’un puissant canon, William peut repousser une petite armée à lui tout seul. Il est aussi capable de sortir de son armure pour la déployer telle une artillerie autonome. Après un premier acte passé en Alaska, la campagne se poursuit en Arabie, alors que notre héros y est envoyé pour repousser l’Empire de Saxonie. Une fois de plus, se sont les puits de pétrole qui attisent toutes les convoitises. Là-bas, William rencontrera la princesse Sita al Hadid, la deuxième héroïne de la campagne. Cette dernière utilise un mousquet comme arme principale, ce qui lui confère une bonne portée de tir, mais réclame en contrepartie un temps de rechargement assez long. Elle peut également utiliser son aigle pour espionner ses ennemis et invoquer une escouade d’Hashashin, des guerriers d’élite passés maîtres dans l’art du camouflage et du combat rapproché. Même si Sita ne crache pas sur l’aide du capitaine Mason pour repousser l’envahisseur, elle se méfie tout de même de ces bons samaritains qui, une fois la menace passée, pourraient très bien tenter de s'accaparer les richesses de son pays. La campagne vous tiendra en haleine durant une petite dizaine d’heures et c'est un vrai plaisir de replonger dans cet univers diesel punk à la mise en scène soignée.
La grosse nouveauté de ce DLC...
Vous pourrez également profiter des forces d’Usonia dans le mode Escarmouche qui s’étoffe de nouvelles cartes pour l’occasion. Le troisième héros de la faction y fait d’ailleurs des ravages à bord de son énorme dirigeable lourdement armé. Doté en prime d’une capacité spéciale qui enflamme une large zone, il ne fait qu’une bouchée de la piétaille et se révèle également très dangereux pour les blindés. Globalement, l’Usonia fait la part belle aux unités aériennes, la grosse nouveauté de ce DLC. Vous trouverez dans leur rang un ballon furtif qui peut se poser pour déployer un canon à longue portée et un dirigeable armé de lance-missiles. En revanche, il est regrettable que plusieurs unités se retrouvent copiés-collés dans les 4 factions. Carton rouge pour King Art, qui nous offrait déjà peu de variété pour l’infanterie et rate sa chance de démarquer plus profondément ses factions grâce à des unités aériennes uniques. On espérait une bonne dose d’audace, hélas il n’en est rien ! Vous trouverez une moto-volante, un dirigeable de transport et un canon aéroporté dans chaque camp. Comme ce sont les seules unités volantes pour les factions de Saxonie, de Russviet et de Polania, on a vraiment l’impression que les développeurs nous servent ici le strict minimum. En revanche, le design des nouvelles unités est très réussi, là-dessus rien à redire. À noter que la difficulté de l’IA a été revue à la hausse. Dorénavant, même en mode “facile”, elle n’hésite pas à spammer son infanterie pour nous harceler dès le début de la partie.
Le design des unités usoniennes est très réussi et s’intègre parfaitement à l’univers de Jakub Różalski, comme les nouveaux artworks qui nous en mettent plein la vue. On apprécie également que la campagne nous fasse voyager de l’Alaska jusqu’en Arabie pour nous offrir des décors dépaysants. Dommage que, par moment, du clipping s’invite à la fête.
La faction d’Usonia s’avère très plaisante à jouer, mais on regrette vraiment le manque de prise de risque du studio. En effet, King Art se contente de nous servir les mêmes unités volantes d’une faction à l’autre. C’était pourtant l’occasion rêvée pour distinguer davantage les factions et affiner le gameplay au passage.
La bande-son sonne juste, que ce soit dans les musiques ou les voix des nouvelles unités, et nous immerge efficacement dans ces affrontements très dynamiques. Chapeau aux équipes pour le thème de l’Usonia qui colle parfaitement à la faction.
Comptez en moyenne une dizaine d’heures pour terminer la campagne. Vous pourrez prolonger le plaisir en escarmouche et profiter des nouvelles cartes disponibles pour mettre à l’épreuve votre esprit tactique.
Au final, Operation Eagle ne remplit qu’à moitié son contrat. Ce DLC propose une campagne palpitante qui vous captivera si vous souhaitez en apprendre plus sur l’univers de 1920+. D’un point de vue narratif, c’est une réussite et la nouvelle faction s’avère très plaisante à jouer. Toutefois les nouveautés de gameplay promises avec l’arrivée d’unités volantes tombent à plat. Le jeu est toujours mal équilibré et manque de diversité puisqu’on retrouve les même unités copiées-collées d’une faction à l’autre. Si vous aviez été conquis par le gameplay d’Iron Harvest, alors Operation Eagle pourra vous satisfaire. En revanche, si vous attendiez une réelle amélioration vous resterez sur votre faim.