Déjà disponible depuis 2015 sur PC et consoles, le GTA-like déjanté de Deep Silver et du studio Volition nous revient en HD et bardé de contenus pour son arrivée sur Nintendo Switch. L'occasion pour tous les fans de la saga de retrouver tous les DLC, mais nous déplorons l'absence de la campagne "Gat Oute of Hell".
Le quatrième opus de la série « Saints Row » est aujourd'hui de retour (bardé de contenus) et pour la première fois sur console Nintendo. Mais attention : si vous n'avez pas suivi l'évolution de la série, sachez que Saints Row IV entame un virage à 180° ! Exit le gameplay « GTA-like » des débuts et l'ambiance - légèrement déjantée – qui avait fait mouche lors du troisième volet. Pour son grand retour, le jeu de Volition évolue vers un condensé d'action pur jus, façon «Prototype» (Activision). Plus surprenant encore : les développeurs ne semblent plus avoir de limite dans la surenchère. C’est d'autant plus vrai avec les DLC proposés dans cette réédition HD et l'arrivée du standalone "Gat Out of Hell" qui nous immerge en enfer... Rassurez-vous, c’est parfaitement assumé et l’on finit même par en redemander ! De son côté, l'éditeur (Deep Silver), présente Saints Row IV comme « la licence vidéoludique la plus barrée jamais créée ». Pour le coup, il est vrai qu’il est difficile de le contredire, tant le soft multiplie les pitreries. Les situations sont tellement folles et improbables que ce quatrième volet pourrait presque faire passer « Duke Nukem Forever » (2K Games) pour un jeu d'entraînement cérébral ! En revanche, il est évident qu'avec une telle révolution depuis le premier opus paru sur Xbox 360, l’épisode ne pourra clairement pas plaire à tout le monde... C'est un jeu qu’on adore ou qu’on déteste ! Concrètement, il repose sur une déclinaison de l'univers de “Saint Row The Third” dans un univers virtuel (façon Matrix), agrémenté d'un déluge d'humour potache et de parodies à gogo, le tout magistralement servi par de multiplies phases d'action frénétiques. Manette en main, il est difficile de s'ennuyer, tant le jeu se renouvelle avec brio. L'on s'étonne tout au long de l'aventure que les développeurs osent absolument tout. À commencer par le background où vous incarnez - rien de moins - que le Président des États-Unis d'Amérique ! Le moins que l'on puisse écrire c'est que votre mandat restera dans les annales. Car, après avoir réglé le problème de la dette, celui de la faim dans le monde et même trouvé un remède contre le cancer, votre alter ego virtuel doit maintenant rempiler avec un nouveau problème « urgent » : l'invasion de Washington DC par des extraterrestres. Menés par leur chef, le redoutable Zinyark, ces aliens humanoïdes hostiles (appelés les Zins) menacent sérieusement l'avenir de l'humanité. Heureusement les Terriens peuvent compter sur le Président (votre avatar) pour leur botter les fesses.
Un GTA-like complètement loufoque...
Après cette introduction pour le moins atypique, vous découvrirez l'une des principales nouveautés : les superpouvoirs ! Car, en plus des innombrables flingues (automatiques, fusils, lance-roquettes...) et voitures en tout genre à « réquisitionner » dans la ville, notre chef d'État préféré peut maintenant – et à tout moment - bondir sur les toits des gratte-ciels, voler tel Superman ou encore courir plus vite qu'un bolide ! Cette évolution du gameplay impacte fortement l'intérêt d'emprunter un véhicule, tant vos capacités extraordinaires sont nettement plus avantageuses... Toujours au niveau du gameplay, les développeurs ont prévu de nouveaux joujoux tous plus délirants les uns que les autres, pour repousser les hordes d'ennemis. Avec, notamment, le « Dubstep gun » qui fait danser les victimes, « l'Inflat-O-Ray » qui permet de gonfler leurs têtes avant qu'elles n'explosent ou encore le « Mech », un puissant robot équipé d'une sulfateuse... Côté superpouvoirs, là encore on a de quoi s'amuser avec, entre autres, la possibilité de transformer les ennemis en glaçons, d’enflammer tout ce qui est autour de vous, de générer une onde sismique, d’utiliser la télékinésie ou d’activer un redoutable champ de force ! Précisons également qu'à l'instar des précédents « Saints Row », vous pouvez concevoir - de toutes pièces - votre super héros. L'éditeur rend même possible les délires les plus fous ! Ce qui est d'ailleurs une bonne entrée en matière, avant de découvrir l'infâme Zinyark et ses sbires... Toujours concernant la personnalisation (clé de voute du gameplay), il est aussi possible d'améliorer vos armes et compétences, au fil de l'aventure. Ce qui dynamise grandement l'intérêt d'enchaîner les quêtes annexes et principales. À ce stade des présentations, retenez que d'un point de vue rapport qualité/prix, Volition a concocté un divertissement des plus correct avec, au total, une vingtaine d'heures de jeu. Quant aux amateurs de parties en ligne, ils pourront largement prolonger l'expérience en coopération. En solo, votre super-Président ne sera pas délaissé pour autant, puisqu'il pourra compter sur ses amis les «Saints». Parmi les personnages principaux, citons : Keith David (Vice-Président), Benjamin King (votre chef de cabinet), Kinzie Kenzington (votre attachée de presse) ou encore Johnny Gat, un des tout premiers membres des «Saints». Venons-en, maintenant, à la qualité de cette réédition.
« Saints Row IV » n'a pas la prétention d'une démonstration technologique et c'est tant mieux ! Là où ce quatrième opus marque des points, c'est surtout dans la modélisation des personnages, la mise en scène et le design délirant de certaines armes. On espérait mieux, mais force est de reconnaître que le résultat est loin d'être mauvais.
S'appuyant sur les bases du troisième opus, « Saints Row IV » bifurque du GTA-like au jeu d'action pur jus. La raison principale de ce changement de cap réside dans l'arrivée de superpouvoirs qui remettent en question l'intérêt des véhicules. S'ajoutent à cela de nouvelles armes déjantées (encore plus puissantes que les flingues) et une trame scénaristique pas piquée des hannetons... Mieux vaut aimer l'humour potache et les situations burlesques ! Avec un tel cocktail, tout le monde ne sera pas client, mais cette prise de risque est parfaitement louable. En revanche, il faut savoir que l'IA est aux fraises et que de légers problèmes de caméra sont à prévoir.
GTA-like dans l'esprit, « Saints Row IV » bénéficie d'une bande son d'excellente facture, avec doublage en VOSF, des bruitages totalement en phase et des stations de radio avec des playlists par style (rock, électro, hip-hop...). Sympathique également : la possibilité de customiser la voix de votre personnage. Seuls les hermétiques à la langue de Shakespeare seront un peu déçus de ne pas avoir de localisation pour profiter pleinement des cinématiques. Un détail car, rappelons-le, GTA ne le fait pas non plus...
Dans la continuité de la série, la longévité du soft est honorable avec près d'une vingtaine d'heures de jeu. Ajoutez à cela la possibilité de prolonger l'expérience avec les DLC. En ravanche, pourquoi ne pas avoir intégré sur Switch la nouvelle campagne "Gat Out of Hell" (qui rajoute plus de 5 heures) ? Reste la possibilité de jouer en coopératif et des missions annexes en plus du mode libre où l'on peut se balader dans la ville en 3D. Les fans et amateurs de jeux vidéo à l'humour potache y trouveront un investissement plaisant...
Quel plaisir de retrouver l'univers de « Saints Row » dans une déclinaison totalement barrée sur Nintendo Switch ! Avec ce quatrième opus, Volition fait évoluer la série du GTA-like au jeu d'action. Une prise de risque qui ne sera pas du goût de tous car, au-delà des évolutions de gameplay, les développeurs ont opté pour une ambiance totalement loufoque pastichant films et jeux vidéo. Si l'idée est plutôt séduisante, à l'arrivée, c'est le grand écart en comparaison du premier opus (paru en exclusivité sur Xbox 360). Avec ce portage Nintendo Switch, le résultat est fade et peine à nous émerveiller. En revanche, le contenu est riche ! Entre les missions du jeu de base (paru en 2013), les DLC et il y a de quoi s’occuper un bon moment...