Déjà disponible sur PC, PS4 et Xbox One, "Agony" arrive sur le eShop de la Nintendo Switch. Pour rappel, il s'agit d'un projet né sur Kickstarter, visant à nous immerger dans les profondeurs de l'enfer. Une expérience de jeu inédite, de “survival horror” extrême, dans une ambiance gore, malsaine et clairement orientée PEGI 18+. Mais, au-delà de la provocation et d'un teasing - savamment orchestré - "Agony" est-il un bon jeu ?
A l'occasion de son adaptation sur Nintendo Switch, "Agony" est-il aussi dérangeant que certains le prétendent ? L'Unreal Engine offre-t-il effectivement des graphismes à couper le souffle ? Nous allons répondre... Après avoir pris le temps de préciser qu'Agony commence par une brève cinématique (en anglais sous-titré français) où le héros - un âme damnée que l'on incarne en vue subjective - s'écrase aux fins fonds des enfers. Plongé dans la nuit, vous allez devoir vous frayer un chemin parmi un vaste et sordide enchevêtrement d'ossements humains, sur lesquels crissent vos pas, et de restes organiques ensanglantés... A vous de faire fonctionner vos méninges si vous voulez survivre ici, au royaume de la « Déesse rouge », parmi les démons et martyrs... Car, dans “Agony”, il n'y a pas d'ATH et l'on se perd rapidement. Heureusement, MadMind Studio a eu la bonne idée d'intégrer un système d'aide (à activer via le joystick analogique droit) qui permet, via une animation lumineuse (bleue), de s'orienter a minima dans ce vaste labyrinthe infernal. Pour tout dire, les premiers instants sont troublants et, c'est certain, la mise en scène ne laisse pas indifférent. Dès les premières minutes "Agony" méritent d'emblée la mention PEGI 18+.
Violence et censure
Gageons que les amateurs de productions “Survival horror” apprécieront. En dépit de la censure de certaines scènes (viol et meurtres d'enfants) qui n'apportaient rien au scénario. Sinon peut-être, pour l'éditeur, l'assurance d'un buzz supplémentaire. Pour ce qui nous concerne, nous nous sommes concentrés sur les mécanismes de jeu. Lesquels sont à l'évidence “datés” et n'ont clairement pas de quoi propulser « Agony » parmi les hits de la Nintendo Switch. Certes, l'aspect infiltration est plutôt intéressant sur le papier, mais il est raté manette en main. Quant à la « peur » - a priori générée par le jeu -, il serait étonnant qu'elle vous tenaille tant la difficulté de progresser dans un tel décor apocalyptique mobilise et prend vite le dessus... A l'inverse, le bestiaire est intéressant. Davantage que les énigmes. Sans avoir poussé aussi loin notre test sur la version PC, il apparaît qu'avec moins d'aliasing, cette dernière offre une immersion davantage réussie, mais la progression y est aussi laborieuse dans les interminables labyrinthes de l'enfer. Si bien que, selon notre expérience, peu de joueurs auront le “courage” d'aller jusqu'au générique de fin. Plutôt décevant pour un jeu ambitieux. Avec des développeurs qui ont pensé à proposer divers modes de jeu, tel le “ mode Succube” qui permet d'incarner un démon (à condition de terminer la campagne). Mais qui ont fait l'impasse sur le multijoueur. Bref, c'est une aventure à vivre seul, en baissant la lumière du salon pour maximiser l'immersion.
Trop torturé
Si malgré ce qui précède, vous restez réceptif au concept et êtes prêt à passer outre les défauts de conception précédemment mentionnés, sachez encore qu'“Agony” réserve quelques surprises. Comme le fait d'avoir à reproduire - avec votre sang – sur des pierres sacrificielles, les motifs étranges que vous découvrirez lors de votre progression. Ou encore collecter des artefacts afin de découvrir chemins et passages dissimulés dans une autre dimension ! Sans compter la surprenante “forêt flottante” et le “lac enflammé”, à découvrir au fil des différents chapitres. Le personnage de la “déesse rouge” qui règne sur ses lieux est, lui aussi, à considérer, mais bon nombre de joueurs auront du mal à s'intéresser au background, tant l'ensemble est torturé. Enfin, côté bande-son, il vous faudra, sans surprise, supporter une bonne dose de cris de souffrance et de lamentations qui visent à vous mettre mal à l'aise... Pour conclure, si vous aimez les prairies verdoyantes et les licornes, “Agony” n'est clairement pas fait pour vous !
Si les premières images laissaient présager une immersion dantesque au cœur de l'Enfer... le résultant n'est finalement pas à la hauteur des espérances. D'importantes déchirures d'écran plombent la version PS4, et ce malgré un patch correctif. Quant à l'ambiance générale, les développeurs sont allez loin dans le malsain et le dérangeant. Au point qu'une partie du jeu a tout bonnement été censurée ! Quant aux joueurs – avis aux parents ! - mieux vaut respecter la norme PEGI 18+. Certes, certains éléments graphiques sont séduisants, mais d'autres apparaissent franchement datés. A l'heure du bilan, c'est la douche froide.
À vouloir jouer les provocateurs, MadMind Studio a oublié l'essentiel... Nous offrir un gameplay captivant ! Or, en l'état, avec l'absence d'ATH, bien des joueurs seront perdus et tourneront en rond dans les labyrinthites. Les commandes manquent également de précision, ce qui limite grandement l'adhésion. Une fois passées les premières heures de jeu, l'intérêt d'Agony retombe tel un soufflet... Dommage, car il y avait une bonne base ! Après, si vous aimez le glauque et la difficulté, le challenge peut vous séduire. Reste que nombre de gamers risquent d'être rebutés par les problèmes techniques et l'ambiance sordide.
L'ambiance sonore est en phase avec l’immersion visuelle. Cris et gémissements ponctuent l'exploration des différents recoins de ce sombre royaume... De quoi renforcer le côté dérangeant du soft. Du début à la fin, MadMind Studio nous livre le plus malsain des jeux vidéo de ces dernières années. À l'instar de "Postal 2", la provocation ne nous ménage pas... Mieux vaut savoir ce que l'on achète. Agony est clairement réservé à un public averti.
Certes, il y a amplement de quoi s'occuper ! Entre la durée nécessaire pour terminer la campagne (avec différentes fins) et les modes bonus, MadMind Studio nous livre un jeu plutôt complet. Même si aucun mode multijoueur n'est proposé. En revanche, avec sa réalisation visuelle datée et son gameplay peu captivant, « Agony » porte bien son nom. Les amateurs de productions "provocantes" en auront pour leur argent.
MadMind Studio a fait couler beaucoup d'encre depuis l'annonce de son projet Kickstarter... Pourtant, le jeu n'est pas à se damner et peine à effrayer ! Et ce, malgré un soin évident focalisé sur l'ambiance visuelle (glauque, oppressante, gore et malsaine). "Agony" pêche, notamment, par de gros soucis d'optimisation. La version PS4 regorge de "tearing" (déchirures d'écran). Le gameplay n'est pas non plus au top et rebutera bon nombre de joueurs, une fois las de tourner en rond dans ce sordide labyrinthe. Les autres apprécieront (peut-être) son côté provocant. Bref, "Agony" n'est pas à mettre entre toutes les mains et le résultat n'est pas à tomber à la renverse.