Réalisé par Ubisoft, "Tom Clancy's Ghost Recon Breakpoint" nous invite à survivre en milieu hostile dans les somptueux paysages de l'archipel d'Auroa. Confronté aux Wolves (d'anciens Ghosts renégats) vous évoluez prudemment dans ce vaste monde ouvert. Pensé entre simulation militaire et action à la troisième personne (TPS), ce jeu - exclusivement jouable sur Internet - s’annonce des plus ambitieux. Est-il pour autant le digne successeur de "Ghost Recon Wildlands" et ses 10 millions de joueurs ?
Vu le succès de "Ghost Recon Wildlands" et les premières informations dévoilées par Ubisoft, nous avions hâte de découvrir le nouvel opus de la franchise : "Breakpoint". D'autant plus qu'il était question d'un nouvel épisode ambitieux, en monde ouvert… Et, de fait, l'archipel d'Aurora dans le Pacifique Sud est le nouvel environnement 3D à explorer librement, à pied ou à bord d'une trentaine de véhicules, sur terre, sur mer et dans les airs. Cet univers réaliste en 3D foisonne de vie et de détails, et bénéfice d'un écosystème spectaculaire. Ubisoft annonce pas moins de 365 sites naturels, 298 camps et villages, 534 km de routes et 793 "lieux mystères". L'occasion d'admirer fjords, jungles luxuriantes et terres volcaniques. Le tout sublimé par 11 météos différentes ! Pour autant, le jeu est-il aussi beau qu'espéré ? Testé à partir de la version PS4 (version non Pro), nous avons immédiatement constaté que cette nouvelle production brille par des graphismes spectaculaires, même s'il y a aussi du "moins bon" sur le plan des textures de peau et de la modélisation des visages. Côté mise en scène, le jeu démarre fort, avec un crash en hélicoptère. Votre avatar, "Nomad" (paramétré à votre guise via l'éditeur : sexe, apparence, compétence et classes) se trouvait à bord de l’hélico et s’avère être le seul survivant après que l'appareil ait été pris pour cible par les "Wolves", des soldats renégats (d'ancien Ghosts) dirigés par le terrible Colonel Walker. Le visage de ce personnage clé ne nous est pas inconnu. C’est celui de l'acteur Jon Bernthal, notamment à l'affiche de "The Walking Dead". Entraînés comme des "Ghosts", les "Wolves" sont redoutables au combat et lourdement armés. Ce qui ne sera pas votre cas en début de partie... Autre fait marquant : l'archipel d'Auroa est sous le contrôle des renégats qui ont pris l'une des richesses les plus importantes de l'île : ses drones. Des créations de Jace Skell, le fondateur de la société "Skell Technology", un milliardaire qui a développé un programme poussé sur les drones et l’intelligence artificielle. Comble de l'ironie, il a lancé en 2009 le projet "World 2.0" afin de transformer l'archipel en "monde parfait". Ses ambitions utopistes ont été mises à mal par les "Wolves" qui, après bien des meurtres politiques perpétués par les drones, se sont appropriés les appareils pour semer la mort et le chaos. C'est dans ce contexte que l’hélicoptère a été abattu et que vous allez évoluer - seul contre tous - dans ce monde hostile qui évoque un peu la série "Just Cause" de Square Enix.
Un voyage paradisiaque en enfer...
Le gameplay a été retravaillé depuis "Ghost Recon Wildlands". Ubisoft a consulté des spécialistes militaires afin d’accroître encore le réalisme lors des approches tactiques afin d’offrir une expérience de jeu plus immersive. Comme c’est le cas avec la vue à la 3e personne en vue FPS (déjà présente dans le dernier opus). Mais aussi avec des déplacements à couvert (plus fins) ou la possibilité de se fondre dans le décor en se recouvrant de terre pour se "camoufler". Dans l'ensemble, malgré quelques légers bugs (qui seront certainement rapidement corrigés via les mises à jour), "Breakpoint" est riche en action. Outre les gunfights et l'exploration des paysages, vous pourrez profiter d'une trentaine de véhicules : motos, quads, camions, blindés, hélicoptères... Ubisoft conserve l'esprit du précédent volet avec une conduite "arcade" assumée. Vu la taille du terrain de jeu et ses 534 km de routes, ces véhicules sont très importants pour se déplacer sur Auroa ! Notez qu'un important changement a été opéré avec ce nouveau "Ghost Recon" : l'aspect coopératif n'est disponible désormais qu'en multijoueur. De ce fait, en jouant en solo, vous êtes livré à vous même. A juger de l'agressivité des forces ennemies, vous êtes sous pression à chaque déplacement dans les zones aux mains des Wolves... Mais vous en retirez une grande fierté lorsque vous vous sortez de situations "compliquées". Vous constaterez vite qu'il faut viser les ennemis à la tête. Car si l'intelligence artificielle n'est pas démentielle, le nombre d'adversaires face à vous est tel qu’il est vite source de stress. Aussi, visez bien ! S'ajoute à cela la gestion de l’endurance du héros et de ses blessures. Soigné notre soldat sous le feu ennemi est tout bonnement infernal ! Aussi, mieux vaut rester prudent pour éviter de finir criblé de balles.... Notez que vous aurez accès à des améliorations et à des vivres dans les camps. Ces lieux stratégiques sont également importants pour le "crafting" de vos armes et le réapprovisionnement en munitions.
Carton plein pour Ubisoft à Noël ?
Avec déjà 10 millions de "Ghost Recon Wildlands" vendus, cette suite s'annonce parmi les succès de Noël 2019. Effectivement, la recette est plaisante et le gameplay efficace. Pourtant, lors de notre partie en solo, nous avons constaté que les phases d'infiltration tournent rapidement à des fusillades de masse. Dynamique, spectaculaire et doté d'une durée de vie de près de 50 heures, le soft est calibré pour plaire aux fans d'action. Nous avons aussi apprécié les différentes classes proposées pour spécialiser notre soldat. Ce qui intéressant en multijoueur. Le bilan est positif, même s'il est important de savoir que pour l'heure, le jeu est loin d'être irréprochable techniquement. Outre des bémols sur les modélisations faciales et synchronisations labiales, il faut aussi composer avec des bugs. Comme indiqué plus haut, cela sera corrigé (comme "Ghost Recon Wildlands" en son temps). Néanmoins, après un léger temps d'adaptation, le combat "fratricide" contre vos anciens frères d'armes est vite addictif. Les missions s’enchaînent et l'on apprécie la montée en puissance de l'aspect tactique. Les conseils des experts militaires ont été grandement profitables aux équipes d'Ubisoft ! À l'inverse, il faut accepter un léger côté répétitif, même si le gameplay reste honorable avec ses fusillades épiques, ses courses-poursuites haletantes et ses éliminations sournoises au fusil à lunette. Un grand jeu à ne pas manquer en cette fin d'année et qui devrait se bonifier dans les mois à venir. Enfin, parlons des micro-transactions. Elles sont effectivement présentes dans cet épisode pour accéder à certaines armes, véhicules et équipements, mais la quasi-totalité des contenus peut être obtenue sans passer à la caisse. C'est une bonne nouvelle !
Dans l'ensemble, Tom Clancy's Ghost Recon Breakpoint est visuellement impressionnant. Environnements, personnages, véhicules... la mise en scène est soignée et les effets d'ombres et de lumières confèrent une ambiance réaliste très agréable à l’œil. Si de gros efforts ont été faits, il y a malgré tout quelques bémols, notamment sur le plan de certaines textures de peau et des modélisations faciales. Idem concernant la synchronisation labiale. Reste que vous vous arrêterez plus d'une fois - un instant - juste pour admirer les somptueux décors qu'offre l'archipel.
Oui il y a encore quelques bugs à l'heure du lancement, mais la recette est diablement efficace ! La prise en main requiert un léger temps d'adaptation, mais qu'il est plaisant d'évoluer dans ces vastes décors sur terre, mer ou dans les airs. L'aspect tactique a bien progressé et il est agréable d'avoir accès à une trentaine de véhicules pour se déplacer. Côté armement, vous aurez amplement de quoi faire : du simple pistolet avec silencieux au redoutable fusil à lunette. Dynamique et orienté infiltration, cet opus est aussi bon en solo qu'en multijoueur, mais nous vous recommandons de le pratiquer entre amis. La courbe de progression est bonne et l’on apprécie l'aspect "loot". Un bon exutoire entre simulation et arcade !
Tom Clancy's Ghost Recon Breakpoint dispose d'une localisation VF de qualité et d'une ambiance sonore propice à nous immerger dans cet univers hostile. Mis à part quelques bugs sonores et des problèmes de synchronisation labiale, la recette est efficace.
Avec une campagne solo qui nous occupe près de 50 heures, difficile de rechigner ! Pourtant, les changements opérés ne seront pas du goût de tous, l'aspect répétitif aussi. De notre point de vue, Tom Clancy's Ghost Recon Breakpoint n'est certes pas irréprochable, mais dispose d'un gameplay addictif. Une fois maître des commandes et en phase avec les assauts furtifs, le fun prédomine. La présence de nombreux véhicule et l'aspect multijoueur en font un bon divertissement. Les fans d'action devraient vite l'adopter. Notez qu'il sera certainement meilleur dans les mois à venir grâce aux correctifs et mises à jour.
Le nouveau blockbuster d'Ubisoft nous a impressionnés par son dynamisme et la qualité de ses graphismes ! Certes, tout n'est pas encore irréprochable à l'heure du lancement, mais les changements opérés en font un très bon TPS. En solo, vous évoluez dans ce vaste monde ouvert avec le sentiment (bien réel) d'être seul contre tous. Malgré la difficulté, il est rapidement grisant de progresser dans l'aventure, entre "gunfight" et phase d'infiltration. Le tout agrémenté d'une trentaine de véhicules. En multijoueur, c'est l'aspect coopératif qui en fait un grand jeu, avec une ambiance épique. Certes, le background n'est qu'un prétexte à l'action, mais le gameplay est suffisamment efficace pour nous captiver et nous faire enchaîner les missions. Même si "Tom Clancy's Ghost Recon Breakpoint" ne fait pas l'unanimité, de notre point de vue il méritera - une fois les bugs corrigés - son statut de Hit de Noël 2019.