Alors que "Call of Duty" (Activison) persiste cette année encore avec les univers futuristes, "Battlefield" (EA / Dice) opte pour un retour aux sources, en se focalisant sur la Première Guerre mondiale. Si ce FPS n'a pas pour vocation de nous offrir une reconstitution fidèle du siècle dernier, la mise en scène et la trame scénaristique devraient plaire aux fans de la saga. Quant à l'aspect multijoueur (accessible jusqu'à 64 participants), le résultat est toujours aussi probant depuis la révolution amorcée par "Battlefield 1942"...
Que de chemins parcourus ! Pour la petite histoire, les Suédois de DICE ont révolutionné les bases du "FPS multijoueur" au début des années 2000 avec "Battlefield 1942" qui nous offrait de vastes environnements ouverts où s'affrontent joyeusement des dizaines de joueurs - à pied ou à bord de véhicules en tout genre - dans un déluge d'action épique. Fort de ce succès, DICE n'a pas cessé de renouveler l'expérience à grand renfort de déclinaisons et de DLC. Nous avons notamment eu droit à une variante futuriste avec des méchas, une immersion en pleine guerre du Vietnam ou plus récemment une aventure contemporaine dans la peau d'un agent de police (le fameux "Battlefield Hardline"). Côté "guerre moderne", "Battlefield 2"avait été très apprécié en 2006 avec ses combats fictifs qui nous permettaient d'utiliser de nombreux véhicules (tanks, avions, hélicoptères...) et d'explorer des "maps" multijoueur encore plus vastes et riches en détails. En 2012, le réalisme est monté d'un cran avec "Battlefied 3" qui ajoutait (enfin) une campagne solo - en plus du traditionnel mode multijoueur - et des théâtres d'opération fortement inspirés de l'actualité au Moyen-Orient. L'évolution technologique permit aussi une immersion au réalisme accru, notamment grâce aux somptueux effets d'ombres et de lumières du "Frostbite 3" (le moteur de DICE), ainsi que des textures en haute définition. Plus récemment, en 2014, "Battlefield 4" faisait encore progresser la série via un gameplay hautement nerveux et une mise en scène hollywoodienne, le tout, en s'appuyant sur les excellentes bases de son prédécesseur. Le résultat conquit d'innombrables fans de FPS et son concurrent direct, l’illustre "Call of Duty" s'est alors vu sérieusement concurrencé. C'est dans ce contexte que nous découvrons "Battefield 1" qui marque un retour aux sources - pleinement assumé - et hautement stratégique. Car au moment où Activision s’apprête à lancer le 12e "Call of Duty" qui nous immergera dans un univers futuriste, Electronic Arts et DICE ont opté pour un tout autre univers : la Première Guerre mondiale. 14-18. Un choix judicieux à plus d'un titre. Cela renouvelle l'expérience, évoque le mythique "BF 1942" (très apprécié des nostalgiques) et permet de nous plonger au cœur d'une guerre très rarement mise en scène dans les jeux vidéo. Mais outre cette thématique attrayante, que vaut "Battlefield 1" sachant que la recette des "FPS scriptés" commence à être éculée ?
Un chef d’œuvre qui ne s'embarrasse pas trop avec l'Histoire
Testé à partir de la version PS4, le jeu nous a immédiatement conquis. La campagne solo bénéficie, dès les premières minutes, d'une trame scénaristique prenante, qui humanise les protagonistes et offre son lot de scènes hollywoodiennes. Lesquelles s'enchainent à vive allure et sont à couper le souffle. Visuellement, le résultat fait honneur aux nouvelles générations de cartes graphiques PC (Nvidia GeForce 1050 /1070 / 1080), mais aussi aux consoles (PS4 / Xbox One) qui affichent de somptueuses reconstitutions de ces terribles batailles. En revanche, si vous recherchez le réalisme total, vous allez vite déchanter... Le parti pris de DICE est d'offrir un déluge d'action et une bonne dose de fun. Reste que les Français (les plus touchés par la guerre de 14-18 avec plus de 1,3 millions de soldats tués !) ne sont pas représentés ici. D'où notre étonnement, largement partagé sur les forums français. Par ailleurs, il faut passer par la case DLC, ce qui annonce aussi la couleur. Parmi les libertés prises avec la réalité, il apparaît flagrant que les avions l'époque ont ici, par leur vitesse, un comportement proche de celui des jets modernes. Dans le même esprit, le nombre de zeppelins dans les cieux n'est pas crédible... Si l'on commence à analyser le jeu en profondeur, la liste risque d'être longue. Aussi, recentrons-nous sur le gameplay et le contenu. La prise en main est bonne et s’inscrit dans la continuité. Le maniement du soldat en vue subjective est intuitif et il est plaisant de pouvoir effectuer des charge baïonnettes au canon ! Les phases à bord des véhicules dynamisent la progression et le combat en vue subjective est immersif au possible. En solo, la progression est ingénieusement amenée et change totalement des derniers opus contemporains (BF3 / BF4 / BF Hardline). L’introduction est également une réussite en nous permettant d'incarner - l’un après l’autre - les soldats qui meurent au combat. Ce choix met en exergue la boucherie de cette guerre et la fragilité de l'homme dans une guerre de cette ampleur. L'arrivée de nouvelles armes (plus meurtrières) participe grandement au carnage... À l'instar des lance-flammes, tanks, grenades et du terrible gaz moutarde.
Un fun et une immersion stupéfiante
Manette en main, nous retrouvons immédiatement nos marques avec un ATH bien pensé et une intelligence artificielle honorable. Les soldats ennemis agissent de façon réaliste et donnent du fil à retordre. Le moteur 3D de DICE est une nouvelle fois spectaculaire avec la possibilité de détruire les bâtiments, notamment lorsque l'on évolue à bord d'un tank. Les environnements sont assez vastes pour nous donner un semblant de liberté (même si les périmètres de zone sont toujours de la partie). Compter un peu moins d'une demi-douzaine d'heures pour venir à bout de la campagne en solo, c'est peu, mais “Battlefield 1” ne nous déçoit pas ! Même si certains l'auront fini un peu vite, il faut la voir comme un entraînement avant d’attaquer le "plat de résistance". A savoir : le fameux mode mulitjoueur qui nous offre des batailles jusqu'à 64 participants... Avec ses assauts épiques dans les tranchées boueuses, ses combats de chars d'assaut et les dogfights à bord des avions de l’époque, la campagne solo ne manque pas de charme. Notez qu'elle est divisée en plusieurs sous-parties, afin de la rendre encore plus riche et captivante. Dans ces conditions, Electronic Arts devrait faire un carton à Noël... et ce, sachant que le soft se révèle hautement chronophage en multijoueur avec ses “maps” ultra-détaillées qui foisonnent de positions stratégiques. À ce propos, il y a différents modes de jeu, mais nous avons particulièrement aimé retrouver l'esprit de “Battlefield 1942” avec les captures de territoires. Visuellement, la partie en ligne est aussi impressionnante que la campagne scriptée. Si l'univers “Première Guerre mondiale” n'est pas des plus joyeux, il faut reconnaître que la mise en scène et la technique forcent le respect. Côté bande-son, l'immersion est assurée grâce à une parfaite localisation VF, des musiques épiques et des bruitages dignes du 7e art. Aucun doute : si vous avez aimé les précédents Battlefield et que le thème de la Première Guerre mondiale vous intrigue, vous ne regretterez pas votre achat. Reste à prendre en compte que le soft s'adresse à un public mature (PEGI 18+) et qu'il ne respecte pas franchement la réalité historique. Vous voilà prévenu !
Textures HD, modélisation 3D spectaculaire, mise en scène soignée et foisonnante de détails, effet d'ombres et lumières dynamiques... DICE n'a pas perdu la main ! Le résultat est tout simplement bluffant. Ajouter aux dépaysements de 14-18 la possibilité de détruire les bâtiments de façon réaliste et des séquences à bord de blindés et dans les airs... et vous obtenez l'un des meilleurs FPS de ces dernières années. Notez qu'une once d'aliasing a tout de même été constatée sur PS4.
“Battlefield 1” reprend les bases de la série et les transpose en pleine Première Guerre mondiale. La campagne solo fait mouche avec d'impressionnantes batailles à pied ou à bord de véhicules. La prise en main est intuitive et l'intelligence artificielle belliqueuse. Tout converge pour nous immerger avec un dynamisme savamment distillé tout au long de l'aventure. Côté multijoueur, là aussi, le bilan est positif. Les batailles à 64 joueurs assurent d'innombrables heures d'amusement. Original : les développeurs ont intégré la possibilité de charger les ennemis baïonnette au canon.
Aussi importante que l’immersion visuelle, la bande-son de “Battlefield 1” a fait l'objet d'un grand soin et nous plonge, dès l'introduction, au cœur du champ de bataille. Cris, hurlements, dialogues (VF), musiques épiques et bruitages ultra-réalistes, le bilan s’inscrit dans la continuité du savoir-faire de DICE en la matière.
Avec “Battlefield 1” attendez-vous à près de 5 ou 6 heures de combats contre l'intelligence artificielle et sa campagne solo mémorable. C'est peu, mais il faut la voir comme un entrainement avant d'aller combattre sur Internet. Côté multijoueur, il y a amplement de quoi s'occuper avec différents modes de jeu et des maps pouvant accueillir jusqu'à 64 participants. Le résultat est convaincant et plaira à tous les fans des derniers opus. Comme avec Battlefield 4, EA ne tardera pas à renforcer le contenu...
Attendu de pied ferme par les nombreux fans de la saga, “Battlefield 1” ne nous a pas déçus... L'immersion en pleine Première Guerre mondiale prend aux tripes des la séquence d'introduction et impressionne par le rendu visuel bénéficiant des dernières avancées technologiques. La mise en scène est épique et hautement dynamique. Très bon en solo, “Battelfield 1” brille également par son mode multijoueur permettant des batailles jusqu’à 64. Que l'on soit fan ou amateur de bons jeux d'action, le nouveau titre de DICE a tout du chef-d’œuvre. Assurément l'un des meilleurs FPS de ces dernières années.