Quatre ans après un reboot très réussi, la série XCOM continue sur sa lancée avec un volet orienté guérilla et infiltration. Ici, plus question de repousser l’invasion des aliens, ils sont déjà sur Terre ! À vous de mener la résistance et de les renvoyer chez eux avec pertes et fracas !
XCOM 2 débute 20 ans après le premier opus, alors que les extraterrestres ont remporté la guerre et se sont installés sur Terre. Ils ont mis en place un nouveau gouvernement planétaire à leur solde, l’Advent, qui gère la propagande les dépeignant comme des bienfaiteurs et réprime toute forme de rébellion. Mais tout espoir n’est pas perdu puisque vous êtes toujours là, bien décidé à organiser la résistance et à botter le train des petits gris ! Avec ce changement de ton, cette suite souffle un nouvel élan narratif bienvenu. L’organisation XCOM est désormais un groupe de rebelles apatrides, obligés de se cacher et de mener des opérations commandos afin de lutter contre l’envahisseur. Vous vous retrouvez donc aux commandes du Talion - un énorme vaisseau qui vous sert de base mobile - à sillonner la planète afin de rassembler les groupes rebelles disséminés, tout en mettant des bâtons dans les roues des envahisseurs. Fini les satellites à mettre en orbite afin de surveiller les ovnis ou la construction de chasseurs pour les détruire, le jeu se concentre avant tout sur l’infiltration. Vous et vos hommes commencerez la plupart des missions cachés à la vue de vos ennemis. Vous devrez avancer prudemment pour ne pas vous faire repérer trop tôt et profiter au maximum de l’effet de surprise. Car une fois que l’un de vos soldats se sera fait repéré, c’est tout votre groupe qui sera dévoilé. Pour vous faciliter la tâche, le jeu vous indique le champ de vision des ennemis et les mouvements qui peuvent révéler votre présence (comme passer par une fenêtre ou enfoncer une porte). Autre nouveauté : vous pourrez désormais pirater des bornes de surveillance, des tourelles et des robots. Chaque piratage offre deux approches, une bien plus difficile que l’autre mais aussi bien plus avantageuse en cas de succès. Quand on sait que rater un piratage entraîne de lourdes conséquences, il vaut mieux y réfléchir à deux fois avant de se lancer sur la voie la plus difficile. Pour le piratage d’un robot, par exemple, vous pouvez le rendre inopérant pendant deux tours avec la méthode simple ou en prendre carrément le contrôle si vous réussissez l’approche la plus difficile. Mais, en cas d’échec, il gagnera grandement en puissance. La licence a toujours été très exigeante et XCOM 2 ne déroge pas à la règle. Il parvient même à être encore plus difficile que son grand frère sur le terrain ou pendant la phase de gestion. Car, rappelons-le, un soldat mort est mort pour de bon, vous n’aurez aucun moyen de le récupérer, et quand il s’agit d’un vétéran ça fait très mal. D’autant plus que vous serez le plus souvent en sous-nombre et que des renforts ennemis peuvent arriver au pire moment. Sans oublier que beaucoup de missions sont limitées dans le temps, ce qui vous obligera à vous presser pour atteindre la zone d’exfiltration. Car tout soldat à la traine sera purement et simplement abandonné. Il est donc crucial de profiter au mieux de l’infiltration pour espérer s’en sortir !
En ce qui concerne les classes, le Tireur d'élite et le Grenadier ont peu évolué, le Ranger dispose maintenant d’une arme de corps à corps, mais c’est le Spécialiste (anciennement Sapeur) qui a le plus évolué. S’il fait toujours un excellent médecin, il peut aussi se dédier au piratage et infliger de lourds dégâts grâce au petit drone volant qui l’accompagne en permanence. Pour finir, l’Agent psi a également été revu très largement et devient une classe à part entière. Dorénavant, seules les recrues ont le droit d’accéder à l’entrainement psionique. Contrairement aux précédents volets, les soldats ayant déjà une classe ne peuvent plus débloquer les pouvoirs psi. En revanche, le nombre de pouvoirs a été revu à la hausse et leurs effets sont plus dévastateurs. De leurs côtés, vos ennemis aussi ont évolués. De nouvelles menaces font leur apparition tandis que les anciens monstres ont été revus aux goûts du jour. Vous découvrirez dans un premier temps les soldats de l’Advent, des humains génétiquement modifiés par les extraterrestres. Cette véritable armée comprend des sergents, des soldats d’élite et même des robots humanoïdes. D’autres créatures se joindront à la fête au fil de l’aventure. On retrouve les Allumettes qui ont bien changé. Auparavant déguisées pour se fondre dans notre société, ces créatures prenaient l’apparence d’hommes grands et minces toujours affublés de lunettes noires. Depuis, elles ont repris leur véritable apparence, celle de long reptile vaguement humanoïde. Méfiez-vous d’elles, car en plus de pouvoir vous empoisonner, elles utilisent leur longue langue pour attraper vos soldats et les attirer à elles. Les Sectoïdes ont, quant à eux, bien profité de l’air terrien. Plus grands, plus forts, ils servent essentiellement de soutien aux troupes d’Advent, et sont dotés de pouvoirs psioniques redoutables. Ils peuvent causer la panique, voire prendre le contrôle de vos soldats, et même ressusciter les morts. Les Goliaths, les Berserkers et les Chrysalis répondent aussi toujours présents. Vous devrez également faire face aux Codex, des entités numériques issues du réseau informatique d’Advent et qui peuvent se matérialiser dans le monde réel. Autres nouveaux venus, les Anonymes sont des créatures métamorphes qui prennent une apparence humaine pour vous piéger durant les missions de sauvetage. Imaginez : vous vous rapprochez d’un civil pour lui ordonner de se mettre à l’abri quand il se transforme sous vos yeux en un monstre de plus de deux mètres de haut doté de griffes acérées. Autant dire que c’est le genre de fourberie qui peut gravement mettre en péril une mission. Les missions ? Parlons-en. Elles profitent de décors plus riches et diversifiés qu’auparavant, ainsi que d’objectifs plus variés : récupération de matériel, sauvetage de civils, piratage de données, capture des pontes de l’Advent, protection d’un émetteur ou encore exfiltration de vip.
Une guerre sans répit !
Si la phase tactique se révèle particulièrement corsée, l’aspect gestion n’est pas en reste. Il vous faudra gérer au mieux vos ressources et vos priorités. Vous devrez déplacer le Talion vers certains lieux pour récupérer des ressources, effectuer vos missions et entrer en contact avec les réseaux de la résistance. Or tout cela prend du temps, et vous n’avez pas le luxe d’en perdre puisque deux épées de Damoclès sont suspendues au-dessus de vos têtes. En effet, votre priorité sera de contrecarrer les projets des extraterrestres. Les projets secondaires, si vous les laissez se réaliser, généreront des malus variés : moins de ressources à récolter auprès de la résistance, une mobilisation accrue des soldats d’Advent, des ennemis mieux équipés, des envois de chasseurs pour intercepter le Talion, etc. Mais vous devrez surtout vous inquiéter du projet Avatar. Ce mystérieux projet constitue le moteur central de l’histoire et reste votre plus grande menace. Il progresse régulièrement et une fois terminé il déclenche un compte à rebours qui sera synonyme de game over lorsqu’il arrive à son terme. Heureusement, certaines missions vous permettront de faire reculer sa progression. Le temps joue donc contre vous et vous devrez bien réfléchir avant d’envoyer le Talion parcourir le globe. Il vous faudra aussi aménager l’espace limité de votre base avec diverses installations (générateur, salle de combat, centre de communication, laboratoire, atelier, salle d’entraînement psionique, etc.) et assigner des tâches aux ingénieurs. Car oui, désormais, c’est grâce à vos ingénieurs que vous pourrez exploiter au mieux votre base. C’est eux qui déblayeront les débris pour ensuite construire de nouvelles salles. Ils pourront aussi améliorer le rendement d’une installation si vous les y affectez. Par exemple, en affectant un ingénieur à un générateur vous gagnerez un bonus d’énergie. Il vous faudra aussi jongler avec vos deux ressources principales : les Renseignements, qui servent à contacter les différents groupes de rebelles ou faire des achats au marché noir, et les Ressources, avec lesquelles vous achèterez de l’équipement à vos soldats et construirez de nouvelles installations. Niveau équipement, on retrouve de grands classiques (armure grappin, bouclier psychique, medikit, gilet en nanofibres, etc.) et quelques nouveautés (balles empoisonnées, gilet de stase qui soigne automatiquement les blessures, grenade leurre, grenade scan, armure spectre permettant de passer à travers les obstacles, etc.). En revanche, certains équipements ou améliorations ont disparu, comme les armures fantômes, les modifications génétiques, les grosses armures de combat ou les jets packs. Certaines armures disposent maintenant d’un blindage qui encaisse une partie des dégâts, mais qui peut être détruit par certaines armes, comme les explosifs. L’accent a aussi était mis sur la personnalisation de vos troupes. Vous pouvez accorder à chaque soldat un SPC (Simulations Personnelles de Combat) afin d’améliorer une de ses caractéristiques. Vous pouvez également modifier son arme en y ajoutant des accessoires (lunette de visée, chargeur plus grand, rechargement automatique, etc.). Il est important de noter qu’ils resteront associés à l’arme même quand vous changerez de technologie, donc pas besoin de les garder pour plus tard. Il y a même la possibilité pour vos soldats de gagner des compétences extérieures à leur classe. Cette personnalisation accrue se fait aussi sentir dans l’esthétique du jeu. Vous trouverez de nombreuses possibilités pour personnaliser vos troupes ! Pour l’aspect purement cosmétique, vous aurez à votre disposition pléthore d’accessoires, de tatouages, de designs d’armures, etc. Vous pourrez également choisir l’attitude (sérieux, intense, etc.) et la langue de vos soldats. Il est juste regrettable que certaines langues restent aux abonnés absents, comme le russe, le japonais ou l’arabe. Vous pourrez aussi personnaliser l’arme des soldats et leur donner des petits noms. Globalement, la réalisation a fait un net pas en avant depuis le précédent volet. La mise en scène est encore plus dynamique et de nombreux détails renforcent l’immersion. Par exemple, les soldats blessés en mission reviennent à la base littéralement sur les rotules. Il reste cependant quelques points noirs, comme les cheveux et les tissus bien trop rigides. De plus, les cinématiques qui interviennent sur le terrain pour mettre en avant certaines actions contiennent souvent des bugs d’animation. Vos soldats ont bien du mal à casser une vitre quand ils veulent tirer depuis une fenêtre, et l’on a déjà vu un tireur d’élite décoller de quelques mètres alors qu’il mettait un ennemi en joue. Mais ces petits soucis n’entachent en rien le plaisir de plonger dans un jeu riche et extrêmement prenant.
La réalisation a gagné en galons depuis le dernier volet. Les textures sont également plus fines et les nombreuses options de personnalisation font d’XCOM 2 un régal pour les yeux. Dommage que les tissus et les cheveux ne suivent pas le même niveau de qualité. De même, on retrouve hélas les bugs d’animation qui entachaient l’expérience d’XCOM : Enemy Unknow.
Tout comme ses ainés, ce nouveau volet profite d’un gameplay riche et très bien équilibré, tout en apportant un souffle nouveau à la série. Les modifications apportées sont judicieuses, mais il est dommage que certains éléments aient disparu, comme les modifications génétiques. Si le jeu est dur, voire punitif, il n’est jamais injuste. Ce qui offre une bonne marge de progression et décuple le sentiment de victoire.
La bande- son colle bien à l’ambiance et crée une atmosphère parfois posée ou plus intense, voire carrément épique. On ne peut que lui reprocher d’être souvent trop discrète. Les bruitages sont aussi très bien choisis et remplissent parfaitement leur office. Le jeu profite également d’un doublage français de qualité qui renforce encore l’immersion.
XCOM 2 offre une durée de vie vraiment solide. Comptez déjà une cinquantaine d’heures pour finir le jeu. Mais vous n’en aurez pas encore fait complètement le tour, car la rejouabilité est exemplaire. Sans oublier que cette suite déchaîne les passions d’une communauté très investie qui propose déjà de nombreux mods pour étoffer l’expérience de jeu.
XCOM 2 parvient à renouveler la licence sans pour autant en perdre l’essence ni le charme ! Mêlant habilement gestion et tactique grâce à un gameplay bien ficelé, le jeu se montre sans pitié pour tenir la dragée haute même aux joueurs les plus aguerris. Pour couronner le tout, le titre profite d’une réalisation soignée et d’une excellente durée de vie. Une très bonne pioche pour tous les amateurs de stratégie !