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"Véritable coup de cœur, Cities : Skylines pourrait sans peine porter le nom de Simcity 5. Le jeu est complet, facile à prendre en main et apporte son lot de nouveautés à un genre qui semblait s’essouffler. "
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Cities : Skylines

Sortie le 10 mars, « Cities : Skylines » est le dernier jeu du studio Colossal Order à qui l’on doit la série des Cities in motion. Edité par Paradox Interactive et vendu à plus de 500000 exemplaires la première semaine, il est temps pour nous d’explorer le jeu et de comprendre pourquoi ce city-builder rencontre un tel succès.

Les jeux de gestion urbaine ne poussent pas encore comme des champignons. Mais le fait est qu’à trop s’éloigner des standards au fil des épisodes (SimCity) ou à manquer d’évolution (les Cities XL), les tenants du genre ont finalement laissé le champ libre à Paradox Interactive et Colossal Order qui proposent aujourd’hui « Cities : Skylines ». Le jeu a rencontré d’entrée un véritable succès. Avec plus de 500 000 exemplaires vendus la première semaine, et plus d’un million avant le premier mois. Il faut dire qu’il a su reprendre et s’approprier les éléments qui avaient fait le succès de jeux comme Simcity 4. L’interface est un exemple de sobriété et d’intuitivité. Elle donne accès à tous les outils dont le joueur a besoin en deux clics. Les informations cruciales (à savoir les fonds, la balance ou l’évolution de la population) sont toujours à l’écran. Tout est fait pour que le joueur soit en terrain connu. Le code couleur des différentes zones reprend les traditionnels vert, bleu et jaune et la demande est affichée via un indicateur RCI semblable à celui de « Simcity 4 ». Le début de partie est d’ailleurs semblable à celui de n’importe quel city-builder. Ici, il faut tracer des routes, disposer les différents types de zones et les alimenter avec de l’eau et de l’électricité. Les développeurs ont choisi de ne donner accès aux différents outils qu’à partir de certains paliers de population. Les fonctionnalités sont brièvement expliquées lors de leur déblocage grâce à de courtes infobulles. Si le jeu reprend la recette de base, il l’agrémente d’ajouts, souvent discrets, dont l’impact sur le déroulement de la partie est bien réel. Le premier de ces ajouts est lié aux cours d’eau présents dans le jeu. Lesquels disposent tous d’un courant. L’idée est simple : il faut prendre celui-ci en compte lors de l’installation de vos évacuations d’eaux usées et de vos stations de pompage. Il serait dommage d’empoisonner une ville avec ses propres rejets. Le courant impose également la manière de placer vos éventuels barrages hydro-électriques. Gare à ne pas noyer une partie de vos terres. Si l’aspect financier – qui peut paraître trop facile aux habitués du genre - est moins fouillé que dans certains softs concurrents, c’est parce qu’il ne constitue pas le challenge du jeu. De fait, il vous revient plutôt de porter votre attention sur la micro-gestion de vos infrastructures : écoles, décharges, cimetières… Ces dernières ne proposent qu’une capacité limitée et l’ajout de nouveaux sites ne sera que très rarement suffisant. Le studio étant à l’origine des « Cities in motion », les joueurs étaient en droit de s’attendre à un système de transport en commun digne de ce nom. Le fait est. Colossal Order a mis en place un système alliant une redoutable efficacité à une très grande simplicité d’utilisation. Que ce soit pour les trains (gérés différemment pour les passagers et les marchandises), le métro, le bus ou l’avion, la création de lignes est un véritable jeu d’enfant. Le système routier avec ces différents types de routes fonctionne également très bien et se révèle être un aspect du jeu auquel les joueurs consacrent beaucoup de temps.

Des qualités et des défauts…

Autre grosse nouveauté : les quartiers. Vous avez la possibilité d’en créer librement au sein de votre métropole. Si cela tient du gadget dans les quartiers résidentiels, ce système permet de définir des spécialités dans les zones industrielles. Vous avez ainsi la possibilité d’exploiter au mieux les richesses naturelles de votre terrain qu’il soit question du bois, des minerais, des champs ou encore du pétrole. Le jeu présente toutefois des défauts qui viennent ternir l’expérience de jeu. Parmi ceux-ci, la balance de certains bruitages est véritablement à revoir. Leur volume est suffisamment élevé pour passer au-dessus de tous les autres sans que cela ne se justifie. La musique n’est pas désagréable, mais un peu plus de variété aurait été la bienvenue. Cette offre limitée se ressent également dans le nombre de skins disponibles pour les bâtiments. Cela n’impacte pas le gameplay, mais sur des maps aussi grandes que celles offertes par « Cities : Skylines », il est dommage que chaque quartier ressemble aux autres. Mais le plus grand défaut est l’absence totale de catastrophe ou d’autres éléments indépendants du joueur qui apporteraient un aspect aléatoire au déroulement de la partie. Certaines idées présentes dans le jeu auraient d’ailleurs pu amener des situations originales comme des inondations liées au surplus d’un réservoir de barrage. Il n’en demeure pas moins que le système de modding est suffisamment complet pour permettre de changer les modèles des bâtiments, leurs coûts et leurs effets. La communauté est d’ailleurs très active. Après seulement un mois, le workshop comportait pas moins de 33 000 mods disponibles dont certains corrigeaient certains manques comme le cycle jour/ nuit (à l’absence remarquée) ou les catastrophes. Il en va de même pour les cartes qui, au nombre d’une dizaine actuellement dans le jeu, pourront être facilement complétées via le workshop ou l’éditeur de carte intégré.

Romain Cuzon
Graphismes : 16/20

Propre et coloré, « Cities : Skylines » propose un rendu maquette (réglable dans les options) des plus réussis. Le titre offre en plus une fluidité irréprochable même pour les villes les plus avancées. L’ensemble manque tout de même de variétés même si Paradox Interactive a annoncé l’arrivée prochaine d’un grand nombre d’ajouts.

Gameplay & prise en main : 18/20

Avec son interface sobre et diablement efficace, le titre est un véritable bonheur. Réaliser les tracés souhaités est un jeu d’enfant et les modifier l’est tout autant. Intuitif, jamais le joueur ne perd de temps à chercher l’outil désiré, tout étant accessible en un maximum de trois clics.

Musique et bruitages : 11/20

C’est le point noir du jeu. Les bruitages omniprésents et mal calibrés deviennent vite insupportables. La musique, bien que de bonne facture, est loin d’être inoubliable et la bande originale de « Cities : Skylines » ne dispose que de trop peu de morceaux.

Durée de vie : 18/20

La durée de vie d’un city-builder est par définition quasi illimitée. L’ajout de contenus permanents et totalement gratuits offert par le système de modding ne fait que renforcer cette impression. Toutefois, il est dommage que des éléments permettant de faire de chaque partie une expérience unique (comme les catastrophes) ne soient actuellement pas intégrés au jeu en lui-même.

Note pour ce test : 18/20

Véritable coup de cœur, « Cities : Skylines » pourrait sans peine porter le nom de Simcity 5. Le jeu est complet, facile à prendre en main et apporte son lot de nouveautés à un genre qui semblait s’essouffler. Son système de modding, son éditeur de cartes et une communauté extrêmement active renforce encore les potentialités du jeu quant à sa longue et prometteuse durée de vie. Si vous êtes amateur du genre, le dernier jeu de Colossal Order est une valeur sûre que vous vous devez de posséder.

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