Civilization part à la conquête de l'espace dans ce nouveau volet orienté science-fiction ! Êtes-vous prêt à prendre la tête d'un groupe de colons et à vous établir sur des planètes encore inexplorées ? Il vaudrait mieux, car l'humanité compte sur vous !
La Terre vient de vivre des heures tragiques suite à une « terrible erreur ». Les États, tels que nous les connaissons, ont disparu au profit d'empires multinationaux. Persuadés que l'avenir de l'humanité est ailleurs, tous ont décidé de partir à la conquête de nouveaux mondes ! Tel est le pitch de ce nouveau Civilization qui change radicalement d'ambiance pour explorer des terres inconnues. Fini l'aspect historique et place à la SF ! Un pari risqué, que la série des Anno avait relevé haut la main avec Anno 2070. Civilization Beyond Earth parvient-il également à tirer profit de ce changement de ton ? Ou n’est-ce qu’un changement d'habillage pour une série en perte de vitesse ? Ne faisons pas traîner le suspens plus longtemps, Beyond Earth offre bien plus qu’une simple refonte graphique. Le titre possède des aspects de gameplay inédits très intéressants ! Avant d’atterrir pour explorer votre nouvelle planète, vous pourrez définir plusieurs aspects de votre colonie. Après avoir réglé la difficulté, la vitesse de jeu et la taille de la carte (pour des parties de 2 à 8 joueurs), il vous reviendra de prêter allégeance à l’une des 8 factions, chacune ayant ses avantages. Par exemple, la Polystralie peut créer une route commerciale supplémentaire dans chacune de ses villes, tandis que la Coopérative Panasiatique profite d’ouvriers plus rapides et d’un bonus pour la construction des merveilles. Vous devrez, ensuite, choisir parmi les 5 types de colonisateur. Les artistes vous accorderont un bonus de culture et de santé, les ingénieurs amélioreront votre productivité, les réfugiés récolteront plus de nourriture, les scientifiques accéléreront vos recherches et les aristocrates généreront plus d’énergie. Cinq bonus de vaisseau spatial sont également présents. Allez-vous opter pour l’analyseur continental qui affiche les côtés de la planète, le détecteur de forme de vie afin de repérer les nids extraterrestres ou les rétrofusées, pour une plus grande zone d’atterrissage et une meilleure visibilité autour de la zone de départ ? Vient alors le moment d’opter pour un type de cargaison. Avec l’hydroponie, vous gagnez un citoyen en plus dans votre capitale. Le laboratoire vous fait commencer avec la technologie de l'exploration. Les matières premières vous offrent une clinique dans votre capitale. L’arsenal vous octroie un soldat dès le début de la partie, tandis que la mécanique vous fournit un ouvrier. Ne reste plus qu’à définir la topographie de la planète : un immense continent, ou un continent avec quelques îles, ou bien de nombreuses îles.
Home sweet Home !
Débute alors votre découverte de ce nouveau monde, pas forcément très hospitalier. Déjà, les autochtones ne vous accueillent pas à bras ouverts. Les créatures indigènes, qui ressemblent à de gros insectes, ne sont pas vraiment agressives mais, si vous approchez d’un peu trop près leurs nids, elles vous attaqueront à coup sûr. Vous croiserez aussi des sortes de vers géants qui vous écraseront sur leur passage comme si de rien n'était. Si ces créatures ont un peu le même rôle que les barbares, on peut noter deux différences majeures : elles sont très nombreuses (ce qui est plutôt logique vu qu'il s'agit de leur planète) et elles respectent votre territoire. Donc, à moins que vous ne cherchiez à les exterminer, elles n'essaieront pas de vous nuire. Une bonne idée qui change nos habitudes ! A notre avis, il aurait été intéressant de rencontrer différentes races autochtones, plus ou moins agressives, et surtout de les voir évoluer dans le temps et développer à terme leur propre civilisation. Le système de jeu est, quant à lui, très similaire à Civilization 5. On retrouve la récolte de ressources (l’or est remplacé par l’énergie), les citoyens et les spécialistes, les hexagones, les points de culture et de science, etc. Mais plusieurs aspects font de ce Beyond Earth un épisode vraiment à part, avec ses propres mécaniques. Pas de régime politique ni de religion ici, mais à la place trois affinités. Chacune adopte une philosophie propre concernant la colonisation de la planète. Développer une affinité vous permet de construire des bâtiments et unités spécifiques, ainsi que de décrocher une victoire exclusive à chacune. Les adeptes de la Suprématie veulent dominer leur nouveau monde et pensent que la nanotechnologie et la cybernétique leur permettront d’arriver à leurs fins. À l’inverse, ceux qui suivent l’Harmonie cherchent à cohabiter avec les espèces indigènes et à s’adapter à leur environnement grâce à la manipulation génétique. À terme, ils pourront même créer de nouvelles formes de vie hybrides. Enfin, les colonisateurs fidèles à la Pureté veulent importer leur style de vie et estiment que c’est ce nouveau monde qui doit s’adapter à eux. Ils glorifient et préservent leur héritage terrien. Vous gagnerez des points d’affinités essentiellement en faisant des recherches, mais aussi grâce aux quêtes. La recherche, parlons-en ! C’est toujours en récoltant des points de science que vous découvrirez de nouvelles technologies. En revanche, l’arbre de recherche traditionnel a été remplacé par une toile. Vous commencez au centre et devez choisir votre orientation. Chaque concept peut être approfondi, mais ouvre également la voie à de nouveaux domaines d'études. Les points de culture vous permettent de débloquer des valeurs. Elles sont réparties dans 4 arbres spécifiques (puissance, prospérité, connaissance et industrie) divisés en 3 niveaux. En investissant dans un type de valeur vous gagnez des synergies. Par exemple, vos unités bénéficient d'un bonus de 5% sur les dégâts à distance et au corps à corps quand vous achetez votre cinquième valeur de puissance. De même, il existe une synergie par niveau. Ainsi, votre huitième valeur de niveau 2 vous accorde une valeur gratuite ainsi qu’un agent secret. Beyond Earth se dote également d’un système de quêtes. Certaines apparaissent après avoir construit un bâtiment et donnent le choix entre deux options. Par exemple, en bâtissant la relique de la Terre ancestrale vous devez choisir entre l’utiliser pour propager votre culture ou la préserver pour supprimer son coût d’entretien. Les autres quêtes vous demandent de remplir plusieurs objectifs pour décrocher une récompense une fois terminées.
La victoire est au bout du canon orbital
Il existe 5 façons de gagner dans ce nouveau Civilization. La victoire par Domination exige que vous priviez chacune des autres factions de sa capitale. Celle par Contact vous demande de construire une gigantesque balise et de l’alimenter en énergie pendant 30 tours. Pour l’emporter avec une victoire de type Pureté, vous devez bâtir un portail et amener trente colons de la Terre pour ensuite les installer dans ce nouveau monde. Pour le type Suprématie, il faut à l’inverse créer un portail pour envoyer des unités sur Terre. Enfin, la victoire de type Harmonie réclame que vous développiez et protégiez une Fleur Spirituelle. On peut, hélas, regretter le manque d’équilibre entre ces différentes façons de gagner. Une victoire de type Contact ou Harmonie étant bien plus facile qu’une de type Pureté. Dommage également qu’aucune victoire culturelle ou diplomatique ne soit présente. Il est difficile de rester pacifique en fin de partie, puisque vos adversaires cherchent à détruire votre portail, votre balise ou votre Fleur Spirituelle. Il faut donc vendre chèrement votre peau. Pour cela, vous disposez de nombreuses unités militaires. Soldats, canonniers, mortiers, croiseurs, avions, etc. Mais c’est en développant une affinité que vous ferez la différence. En gagnant des points d’affinité vos troupes accédent à des bonus (de mouvement ou de dégâts, par exemple) et se spécialisent au fil de votre allégeance. Dommage que les explorateurs et les ouvriers ne profitent pas de ce traitement. Chaque affinité dispose aussi de ses troupes spécifiques, comme les xéno-essaims de l’Harmonie. De plus, vous devez composer avec les « unités orbitales ». Il en existe de plusieurs types : pour faire la guerre, développer votre production d’énergie, supprimer le miasme (un nuage toxique qui blesse vos unités), etc. Très pratiques, ces unités ont cependant une durée de vie limitée. Vous disposez aussi de convois commerciaux. Ils produisent des ressources en fonction des endroits où vous les envoyez. Vous pouvez créer des routes commerciales entre vos propres villes, des stations indépendantes et les autres factions. Ce qui est bien leur seul intérêt. Car avouons qu’à part rapporter des bonus grâce aux convois commerciaux, les autres factions sont davantage une gêne qu’autre chose. Et si elles voient que vous n’avez pas beaucoup de troupes, elles n’hésitent pas à vous attaquer dès qu’elles le peuvent. Elles vous envoient aussi des agents secrets pour vous mettre des bâtons dans les roues (en volant de l’énergie ou des points de recherche, par exemple). Vous pouvez, bien sûr, leur rendre la pareille ou bien garder vos propres agents dans vos villes pour améliorer le contre-espionnage. D'ailleurs, il aurait été intéressant de pouvoir capturer les agents démasqués pour demander une rançon, plutôt que des les tuer systématiquement. En construisant certains bâtiments vous débloquez des emplacements pour transformer vos citoyens en spécialistes. Par exemple, le réacteur à thorium permet de produire davantage d’énergie en y assignant jusqu'à 2 citoyens. Fini, en revanche, les personnages illustres. Ce qui manque surtout, c’est un vrai écran de fin de partie. Une frise chronologique récapitulant tous les moments forts. Heureusement, on se console avec une très bonne nouvelle : le retour du multijoueur sur le même PC !
"Civilization Beyond Earth" n’est pas spécialement beau, mais c’est largement suffisant pour profiter de son univers et mettre en place d'innombrables stratégies. Les fans de la série retrouveront une interface lisible et propice à l’expansion. Malgré ses indéniables qualités et la présence d'effets visuels sympathiques (dont la modélisation de la mer), ce nouvel opus est relativement minimalistes sur le plan technique.
La série parvient à se renouveler habilement grâce à cet épisode futuriste. Les nouvelles mécaniques fonctionnent bien et nul doute que plusieurs add-ons viendront compléter cette solide base. Si vous avez aimé les précédents épisodes, "Beyond Earth" est un achat judicieux.
La bande son de Beyonde Earth est particulièrement soignée. Les musiques collent bien à l'atmosphère du titre, le doublage en français est bien posé et les bruitages fonctionnent efficacement. Parfait pour ce mettre dans l'ambiance !
Comme tout "Civilization", cet épisode profite d’une énorme durée de vie et d’une très bonne rejouabilité grâce à la richesse de son gameplay. Le retour du multijoueur sur la même machine est la cerise sur ce succulent gâteau. Vous n'avez pas fini de chercher à dominer le monde !
Ce nouveau volet va dépayser les habitués de la série, pour leur plus grand plaisir ! Beyond Earth parvient à renouveler le gameplay grâce à des mécaniques inédites, collant parfaitement à ce nouveau contexte. Une belle réussite, entachée hélas par une IA en retrait, ainsi que des conditions de victoires pas très équilibrées. Même s’il n’est pas parfait, le titre plaira à coup sûr aux fans et profitera certainement de nombreuses améliorations au fil du temps. Vers de futures extensions… et au delà !