Deux ans après le décevant « Aliens : Colonial Marines », Sega entend bien redorer le blason de la licence avec « Alien : Isolation ». Confié cette fois, au mains du au studio The Creative Assembly (à l’origine de la série TOTAL WAR), ce nouveau FPS claustrophobe évolue désormais vers l'infiltration au détriment de l'action pure. Cela suffira-t-il pour nous captiver pendant des heures dans la pénombre ?
Pressenti comme l'un des FPS majeurs de l'année 2014, « Alien : Isolation » a fait l’objet d’un savant teasing par le service de presse de SEGA qui a pris soin de diffuser au compte-gouttes les premières images et vidéos pour mieux attiser la convoitise des fans. Et il faut bien reconnaître que la recette n’a pas manqué de fonctionner ! Depuis le 7 octobre 2014, ce 5ème FPS, adapté du film de Ridley Scott, est enfin accessible aux joueurs PC et consoles (PS3, PS4, Xbox 360 et Xbox One). Ayant eu la chance de prendre part à cette nouvelle aventure à partir de la version Playstation4, nous avons d’emblée constaté une nette rupture avec le décevant « Aliens : Colonial Marines ». Exit la mise en scène cheap et l'esprit arcade peu inspiré. Avec « Isolatation », attendez-vous à une immersion totale dans l'univers des Xenomorphes, agrémentée de graphismes en haute définition. Si quelques scintillements et une once d'aliasing sont à déplorer avec la version PS4, le résultat est loin de décevoir. Doté d’une modélisation des personnages et des environnements à la fois complexe et foisonnante de détails, le jeu est rapidement envoûtant grâce à ses impressionnants effets d'ombres et de lumières. S'ajoute à cela une ambiance oppressante cultivée avec soin. Aucun doute, The Creative Assembley n'a pas perdu la main entre deux Total War ! Concernant le pitch, « Alien : Isolation » nous plonge une quinzaine d'années après les événements du film « Alien, le huitième passager ». Le joueur évolue sous les traits de la jeune Amanda, la fille de Ripley (incarnée au cinéma par Sigourney Weaver). Dès les premières minutes de jeu, l'héroïne apprend que la boîte noire du vaisseau spatial de sa mère (le Nostromo) a été retrouvée sur la station orbitale « Sevastopol ». Lors de la cinématique d'introduction, Amanda ne tarde pas à s'y rendre, mais une fois sur place, l'exportation de la station abandonnée tourne rapidement au cauchemar. Car elle n’est pas la seule âme en vie à bord de cette gigantesque structure métallique. Manette en main, le jeu est plaisant. L'expérience tranche radicalement avec ce que nous avions connu avec les précédentes adaptations, dont le reboot du mythique « Alien Vs Predator » ou plus récemment du désastreux « Aliens : Colonial Marines ». C’est si vrai que lors des premières minutes de jeu, Amanda évolue un bon moment sans arme, ni lampe torche ! Pour se frayer un chemin dans ce gigantesque labyrinthe en 3D, vous pouvez seulement compter sur quelques fumigènes éclairants, puis dénicher (avec soulagement) une barre de métal agrémentée d'un embout en forme de marteau. Après avoir activé quelques générateurs électriques (et pas mal crapahuter dans les coursives de la station), vous serez dans un premier temps confronté aux pillards (humains). Ces derniers ne vous feront aucun cadeau s'ils vous repèrent.
« L'Alien n'est pas la seule menace dans la station... »
L'infiltration est donc de rigueur. Contrairement à la plupart des FPS hollywoodiens, il est nécessaire ici de faire diversion plutôt que de foncer tête baissée. Mais que les amateurs d'action se rassurent : « Alien : Isolation » n'a rien perdu de ses origines de FPS sournois. Les pillards peuvent être dès lors qu’on les attaquent par derrière ou en profitant des nombreuses zones d'ombre. Une fois cette formalité remplie, vous ne tarderez pas à vous dénicher un nouveau joujou : un boîtier permettant de pirater certaines portes de sécurité (avec un puzzle, façon "mini-jeu"). Et à ramasser un revolver. Dès lors, vous ne devrez plus attendre longtemps pour vous confronter au Xenomorphe ! Au fil des 19 chapitres qui constituent la campagne solo, vous devrez alterner fusillades, courses poursuites et cache-cache avec l'Alien... Si, dans l'ensemble, l’expérience est plaisante et renouvelle efficacement la licence, nous avons tout de même pesté (plus d'une fois) sur le positionnement des sauvegardes. En effet, même si les bornes sont nombreuses, il arrive trop souvent de devoir recommencer une scène nécessitant quelques manipulations fastidieuses. Cela booste certainement artificiellement la longévité du titre (qui se boucle en plus de 20 heures), mais il aurait été préférable qu'une sauvegarde automatique nous évite ces allers-retours à chaque « game-over ». Pour le reste, les mécanismes de jeu nous ont pleinement conquis. Sans être réellement novateur, ni effrayant, « Alien : Isolation » bénéficie d'une ambiance qui prend au tripes. Notamment avec ses jeux d'ombres et de lumières oppressants et le mythique son du détecteur de mouvement.
On se prend au jeu !
A l'instar des longs métrages, le jeu de The Creative Assembly joue constamment avec nos nerfs ! Dans cette nouvelle version, les développeurs ont fait en sorte de sublimer la puissance du Xenomorphe. De ce fait, même en collectant des armes puissantes, tel que le fusil à pompe ou le lance-flammes, il est toujours préférable de rester à couvert plutôt que de tenter un combat frontal face à la créature. Quant aux humains hostiles, ils feront les frais de votre attirail, mais sont plutôt agressifs. Pour ne rien arranger, les kits médicaux sont constitués de divers éléments à collecter, à l'instar de « The Last of Us » (Sony). Aussi, mieux vaut faire attention à ne pas les gaspiller et à se retrouver mourant à la première altercation musclée. Toujours concernant le gameplay, nous avons apprécié la possibilité de se cacher (sous les tables ou dans les placards), afin d’échapper aux différents prédateurs. Pour le coup, on a rapidement l'impression d'être traqué et si la peur n'est pas franchement au rendez-vous, on se prend au jeu et l’évolution dans l'univers de Ridley Scott est vite jubilatoire. A l'inverse, l'intelligence artificiellement n'est pas toujours irréprochable. Enfin, signalons que la campagne solo inclut bon nombre de documents écrits et audios à collecter au fil de l'aventure. Cela permet d'avoir une meilleure vision de ce qu'il s'est réellement passé à bord de la station. Concernant la bande-son, là encore le bilan est très positif. Bruitages, voix françaises, musiques... Tout est fait pour nous immerger pleinement. A ce propos, certaines musiques oppressantes viennent habilement accentuer le côté critique de la situation, notamment lorsque la belle est traquée. Une fois le jeu terminé, on regrette tout de même que Sega et The Creative Assembly n'aient pas jugé bon d'y ajouter un mode multijoueur. Car, historiquement, après les adaptations sur consoles 16-bits, la série « Alien Vs Predator » était particulièrement appréciée pour ses joutes en réseau. Idem pour son reboot qui nous était proposé juste avant « Colonial Marines ». Heureusement, le mode « Survie » permet de rentabiliser son achat avec des défis qui nous propulsent, dès la première mission, dans une zone confinée où l'on doit évoluer à proximité du Xenomophe. Pour le coup, le fait d'être équipé d'un lance-flammes n’est pas une maigre consolation. En conclusion, si vous aimez l'univers des longs métrages et appréciez les FPS propres à générer de la claustrophobie, « Alien : Isolation » a toutes les chances de vous combler. Un divertissement mature que nous vous conseillons vivement.
Testé à partir de la version PS4, « Alien : Isolation » se révèle extraordinairement proche de l'ambiance des longs métrages, grâce à des textures HD, de somptueux effets d'ombres et de lumières, et la présence de fumées. Mais, à l'inverse, il faut composer avec une once (relativement marquée) d'aliasing et de scintillements. Pour une production de ce calibre, nous aurions aimé nous en passer. Malgré tout, le bilan est positif. Qu'il s'agisse des personnages ou du Xenomorphe, cette nouvelle adaptation vidéo-ludique est clairement aboutie.
Si vous vous attendez à un déluge d'actions frénétiques vous risquez d'être surpris. « Alien : Isolation » fait table rase du passé et opte pour le renouveau de la licence. Cela se traduit par un gameplay axé exploration et infiltration. La prise en main est intuitive avec des mécanismes de jeu connus (QTE, gunfights, contournements...). Seul bémol : l'intelligence artificielle n'est pas toujours irréprochable. Pour le reste, l'expérience ravira les fans des films et et réconciliera les joueurs avec la licence.
La bande-son participe activement à l’immersion de ce FPS hollywoodien. Pour le coup, The Creative Assemblay n'a pas mégoté. Bruitages réalistes, localisation française (de qualité) et musiques dignes du 7e Art. « Alien : Isolation » a toutes les cartes en main pour s'imposer comme l'un des indispensables de l'année 2014.
Compte tenu de la difficulté du jeu, causé notamment par certains placements de sauvegardes (entre nous pas franchement malins), un scénario qui se déroule sur 19 chapitres et la présence de quelques caprices au niveau de l'intelligence artificielle, « Alien : Isolation » vous occupera plus de 20 heures ! Ce qui ne nous empêche pas de regretter l’absence d’un mode mulitjoueur. D’autant qu’il existant dans les précédentes adaptations de la licence en jeu vidéo. Reste que le mode "survie" est tout de même bien sympathique.
Comme le laissait présager les premières informations distillées par l'éditeur, « Alien : Isolation » est un excellent mélange de FPS et jeu d’infiltration. Si tout n'est pas irréprochable (IA capricieuse, problème de placement de sauvegarde, aliasing sur la version PS4), le bilan demeure positif. Nul doute que les fans seront comblés en découvrant le premier contact avec le Xenomorphe. Si vous avez aimez les longs métrages, « Alien : Isolation » est à ce jour le jeu vidéo qui retranscrit le mieux l'esprit de la série. La réalisation y est pour beaucoup avec ses somptueux effets d'ombres et de lumières. Bref, Sega et The Creative Assembly ont fait du très bon travail. L'honneur de la licence est sauvée et nous pouvons définitivement oublier « Aliens : Colonials Marines ».