Nouvel opus de la série des Deception, "Blood Ties" reprend le concept qui a fait le succès de la franchise : poser des pièges pour vaincre ses ennemis de la façon la plus sadique et humiliante possible. Un titre atypique qui vient renforcer le catalogue d'exclusivités de la Playstation3 et de PS Vita.
Incarner la fille du Diable est un argument des plus sexy quand on se penche sur "Deception IV: Blood Ties". Avec ce tout nouveau volet, les joueurs Playstation3 et PS Vita vont pouvoir laisser libre court à leurs pulsions : faire souffrir les ennemis en enchaînant les combos démoniaques et savourer avec un malin plaisir le résultat sanglant de leurs efforts. Malgré ce pitch alléchant, notez qu'une bonne dose de réflexion sera tout de même nécessaire pour mener à bien les nombreuses missions que propose ce nouveau "RPG tactique". Concernant le gameplay, le principe est simple : il vous faut positionner des pièges pour réaliser une succession d’enchaînements mortels. Pour cela, vous prenez les commandes du personnage de Laegrinna. Laquelle cherche à faire disparaître le sceau qui empêche son Diable de père de dominer le monde. Tenez- le vous pour dit : inutile de faire dans la dentelle ! Vous avez entre les mains un titre saignant et qui ne demande qu’à s’exprimer. A chaque action, vous serez récompensé - selon vos compétences - par l’une des trois démones : Caela pour l’élégance, Veruza pour le sadisme et Lila, pour l’humiliation. Notez qu'avec cet épisode, les chapitres s’enchaînent sur le même modèle. Sans pouvoir, ni capacité de combattre en direct, vous devrez sans cesse tenter d’échapper aux soldats venus vous terrasser. Heureusement, pour votre défense, vous pouvez à tout moment poser des pièges et entraver la progression de vos ennemis. De couloirs en pièces, vous semez derrière vous un véritable champ de mines.
Un arsenal à votre disposition
Pour lutter efficacement contre les vagues successives de soldats hargneux, vous pourrez compter sur une flopée de pièges pour réussir de parfaits enchaînements : un piège à ours pour immobiliser votre ennemi, un coup de faux pour le faire voler jusqu’à un tremplin qui l’expulse ensuite vers une statue qui l’électrocute et pour finir une citrouille qui tombe sur sa tête pour parfaire l’humiliation. S'ajoutent à cela : le grappin, les fléchettes, le mur de lances, le mur écraseur, le mur aspirant ou le râteau sur lequel on marche… En fonction de votre dispositif, vous engrangerez des points, mais une chose est sûre : plus le combo est long et plus vous en gagnerez. L’objectif sera de réussir un maximum de combos utilisant le même type de pièges afin d’en augmenter le coefficient. En complétant les missions proposées par les Caela, Veruza et Lila, vous remporterez encore plus de points dans leur catégorie respective en élégance, sadisme et humiliation. Les joueurs adeptes du scoring pourront s’en donner à cœur joie. Attention toutefois à prendre le temps de lire les profils des combattants. Certains sont invulnérables à quelques-uns de vos pièges compromettant les combos et limitant l’impact de vos enchaînements. D’une pièce à l’autre, vos pièges sont conservés. Le nombre de pièges disponibles s’allonge au fur et à mesure que vous gagnez en expérience et avancez dans les chapitres. A chaque nouvelle salle vous récupérez à nouveau le nombre maximum de pièges disponibles, sans pour autant perdre ceux mis en place dans la pièce précédente. Les ennemis ont tendance à vous foncer dessus. Il est donc judicieux de prévoir des pièges derrière les portes, aux entrées des pièces, histoire de les calmer d’office. L’intelligence artificielle a quelques limites puisque vos adversaires n’éviteront que rarement les embûches des décors (à l’exemple d'un char lancé à pleine vitesse), s’ils se trouvent sur son chemin.
Un esprit cartoon et défouloir mais un gameplay répétitif
Attention tout de même, car vos pièges comme ceux du décor (chaises électriques, cages d’emprisonnement, statues, fours…) sont aussi efficaces contre vous ! Rester vigilant s’avère nécessaire pour ne pas marcher sur un râteau que l’on viendrait à déclencher, ni se faire surprendre par le balancement de la faux suspendue en se plaçant sur sa trajectoire. Le temps de rechargement entre chaque pièce fait perdre également une partie de la dynamique du jeu en empêchant la réalisation d’un enchaînement ou en obligeant le joueur à prendre la fuite (en attendant la réactivation d’un piège). Si le concept a des vertus de défouloir, il tourne court malheureusement assez vite. Chacun trouvera rapidement un enchaînement qui fonctionne au risque d’y faire appel à chaque fois. L’intérêt jouissif que l’on a au début à torturer et à envoyer voler ses ennemis entre deux courses-poursuites se révèle malheureusement répétitif et a du mal à se renouveler. Si l’on peut bloquer la caméra sur un ennemi, il est parfois rageant de se faire avoir par un piège que l’on ne voit plus. Pour alimenter le jeu, "Blood Ties" propose une variété de plus de 100 pièges différents qu’il faudra s’efforcer d’utiliser pour renouveler l’intérêt et les stratégies d’attaque. Côté esthétique, la fluidité n’est pas le point fort du jeu. Les décors manquent de relief et l’animation de l’héroïne semble un peu datée. On est loin du potentiel avéré de la Playstation3 et de la PS Vita...
Sans être vilain, les graphismes de DECEPTION IV : Blood Ties n’ont rien de folichon. La qualité visuelle semble un peu dépassée au vu des possibilités de la PS3 et de la PS Vita en 2014. Malgré ce léger bémol, les lieux sont dans l'ensemble acceptables et les pièges, ainsi que les leurres, plutôt réussis. Idem pour les combos qui s’enchaînent à toute allure. Quant à l’ambiance spécifique à la série, elle est une fois de plus parfaitement restituée. Le bilan est donc mitigé.
La prise en main est relativement simple et immédiate, pour un RPG tactique. On passera outre le tutoriel dont il est compliqué de sortir pour se lancer dans l’arène de but en blanc. Si la caméra pêche, la grille vue du dessus pour placer ses pièges est parfaite. Le système de l’arène atteint cependant rapidement ses limites à cause d’un personnage dénué de capacité d’action et une trop grande répétition des mécanismes de combat. Dommage, car incarner un méchant, ça change !
Globalement l’ambiance sonore est réussie. Les bruitages et les cris mettent tout de suite le joueur dans l’ambiance. Musiques et bruitages contribuent activement à nous faire enchaîner les missions.
La durée de vie est au rendez-vous. Il faudra de nombreuses heures pour finir les différents modes de jeu et vaincre les 12 boss pour récupérer les Saints Versets. Sans être mauvais, Blood Ties viendra probablement à bout des joueurs avant que l’inverse ne se produise.
DECEPTION IV : Blood Ties s’adresse avant tout aux fans de la saga qui ne bouderont pas leur plaisir avec cette valeur sûre pour leur console portable. Sans surprise, le jeu se révèle un bon exutoire si tant est qu’on se laisse prendre au jeu sadique de torturer son ennemi de la manière la plus cruelle et sanglante qui soit. Non dénué de défauts, ce titre répétitif reste cependant une référence de jeu d’arène. A réserver aux amateurs du genre.