La franchise Ninja Gaiden revient sur le devant de la scène avec une approche radicalement différente. Exit Ryu Hayabusa, place à Yaiba Kamikaze et à sa lutte contre les zombies !
Avec ce nouveau volet, la Team Ninja propose une approche à des années lumières des autres épisodes de la série. Vous incarnez Yaiba Kamikaze, un ninja renégat laissé pour mort après un combat contre Ryu Hayabusa. Évidemment, le bougre a survécu et a été rafistolé par une mystérieuse organisation. Désormais à moitié robot, Yaiba n’a plus qu’un objectif en tête : se venger de celui qui l’a mis en pièce. Pourtant, d’autres priorités bien plus préoccupantes vont pointer le bout de leur nez. À commencer par une invasion de zombies ! Le scénario est digne d’un bon gros nanar. D’un côté, un ninja cyborg en quête de vengeance, de l’autre, une horde de zombies hétéroclites. Le bestiaire est plutôt savoureux, car en plus des traditionnels zombies bas de gamme qui se déplacent à deux à l’heure, c’est une ribambelle de macchabés « spéciaux » qui vous attendent. Vous devrez rester sur vos gardes, entre les zombies clowns avec leurs hachoirs affutés, les morts-vivants intoxiqués qui vous vomiront leur bile corrosive en plein visage, et les kamikazes qui vous foncent dessus avec une grenade dégoupillée. Sans oublier les zombies revêtus de robes de mariée qui se téléportent dans votre dos, ceux qui crachent des flammes et aussi quelques méchas pour compléter le tableau. Comme vous le voyez, le casting est gratiné. Chaque nouveau zombie rencontré est présenté par une petite cut scene. L’occasion de caser quelques gags potaches. Ninja Gaiden Z ne se prend pas une seconde au sérieux. L’ambiance est colorée et exubérante avec un style cartoon tout en cel shading.
De bonnes idées sur le papier…
Pour se débarrasser de tous ces cadavres ambulants, Yaiba possède une belle palette de mouvements. Notre ninja peut attaquer avec son katana, son poing mécanique et une chaîne pour garder les zombies à distance. En blessant suffisamment les ennemis vous pourrez aussi les exécuter. Il suffit d’appuyer sur la gâchette de votre manette dès que vous voyez un point d’exclamation apparaître au dessus de leur tête. Une cinématique se lance alors, nous montrant Yaiba trucider méchamment le zombie, qui lâchera des items de soin une fois éparpillé façon puzzle. Vous pourrez récupérer des armes sur les cadavres des zombies les plus costauds (pour un usage limité bien sûr), mais également attraper les plus faibles pour les utiliser comme arme ou projectile. À force de massacrer tout ce qui passe, vous accéderez à un mode « furie » durant lequel Yaiba est invincible et fait beaucoup plus de dégâts. Comme tout bon beat them all, Ninja Gaiden Z propose un arbre de compétences pour améliorer notre héros quand celui-ci gagne un niveau. Plus original, le titre introduit un système d’éléments (feu, poison et électricité) pour complexifier un peu le gameplay. Si vous encaissez trop de fois un même type de dégât, vous subirez un malus d’état (enflammé, empoisonné, électrifié). Il faut savoir que certains ennemis se protègent avec un bouclier électrique vous empêchant de les attaquer avec votre katana. Pour éviter de vous faire électrocuter, vous devrez utiliser votre chaîne pour briser leur bouclier. Vous devrez également tirer profit des combos d’éléments. En lançant un ennemi enflammé sur une zone électrique, vous créerez un tourbillon de feu et d’éclairs. Mélangez le feu au poison et vous engendrerez des explosions dévastatrices. Enfin, avec l’électricité vous pourrez solidifier le poison pour emprisonner vos ennemis.
Pour un résultat décevant
Jusqu’ici tout va bien. Seulement, manette en main, on déchante rapidement. Le titre est nerveux, voire frénétique, mais il est vraiment regrettable que la lisibilité de l’action ne soit pas au rendez-vous. Les zombies classiques ne posent pas de problème, ce sont les autres qui font grimper en flèche la difficulté. Ils sont rapides et leurs mouvements sont imprévisibles. Combinez à cela des angles de caméra mal fichus et le jeu se transforme rapidement en calvaire. On peut facilement s’en prendre plein la face sans trop comprendre pourquoi. Bonjour la frustration ! Heureusement, une parade salvatrice vous permettra de sauver votre peau. Mais n’espérez pas trop placer de contres, le timing est hyper serré. Et le fait de ne rien comprendre à ce qui se passe à l’écran n’aide pas. La difficulté est mal dosée et les check points mal placés. Pour couronner le tout, les temps de chargement sont beaucoup trop longs. Le titre pèche également côté durée de vie. Comptez entre 5 et 6 heures pour boucler l’aventure et une paire d’heures supplémentaires pour trouver tous les objets cachés. En bonus, vous accéderez à une version old school du jeu en hommage aux anciens Ninja Gaiden. Une bonne idée qui ne rattrape pas, hélas, les défauts du titre.
Les graphismes sont colorés et le sang coule à flots ! Si vous aimez le style cartoon tout en cel shading, vous allez être servi. Les exécutions sont bien mises en scène, mais davantage de variété aurait été bienvenue.
Le titre profite d’un gameplay solide et de quelques bonnes idées. Dommage que les combats soient si brouillons. La caméra n’est pas toujours votre amie et la difficulté, mal calibrée, n’arrange rien.
La bande-son remplit bien son office. Les musiques et les bruitages sont corrects. Il est regrettable, en revanche, qu’aucune option ne permette pas de choisir les voix japonaises. L’immersion en prend un coup, malgré la qualité des doublages anglais.
Compter entre 7 et 8 heures pour finir le jeu et trouver tous les bonus cachés. Une fois terminé, rien ne donne envie de se replonger dans l’aventure. Heureusement, pour allonger un peu la durée de vie les développeurs ont prévu le Ninja Gaiden Z Mode. Un hommage aux premiers jeux de la série.
Avec Ninja Gaiden Z : Yaiba, la Team Ninja et Spark Unlimited tentent de surfer sur le succès de la licence avec un spin-off déroutant. Hélas, le manque de finition et d’ambition du projet dénature complètement la série. Si Ninja Gaiden est réputé pour ses combats corsés, cette version Z dose très mal la difficulté. L’action manque de lisibilité et certains zombies sont de véritables plaies. Dommage, car le titre propose quand même de bonnes idées.