Après un premier opus excellent, les studios MercurySteam concluent leur reboot de la saga Castlevania en nous offrant une aventure surprenante. Loin de reprendre les ficelles de son ainé, ce dernier volet prend des risques pour se montrer original. Pari réussi ?
Désormais prince des ténèbres et rebaptisé Dracula, Gabriel Belmont goûte aux joies de l’éternité quand la confrérie de la lumière décide d’assiéger son château. L’occasion de prendre en main le Seigneur des damnés pour une suite de didacticiels qui vous feront tout d’abord occire des nombreux soldats, avant d’affronter un robot titanesque et un redoutable paladin à la foi inébranlable. Heureusement, Dracula n’est pas un tendre et se débarrasser des gêneurs n’est pas un problème grâce à ses nombreux pouvoirs. Vous pourrez utiliser un fouet de sang (votre arme de base), l’épée du néant (pour voler la vie de vos ennemis) et les griffes du chaos (pour briser leurs défenses). Bien sûr, didacticiel oblige, cette mise en bouche ne durera pas. Vous vous retrouverez bientôt dans la peau d’un Dracula impotent et décati. Car bien des siècles ont passé depuis votre victoire sur la confrérie de la lumière. Aujourd’hui, à une époque pas si éloignée de la nôtre, le prince des ténèbres n’est plus que l’ombre de lui-même. C’est alors que Zobek, votre ancien compagnon d’arme et seigneur nécromancien de son état, va vous faire une offre des plus tentantes : l’aider à vaincre les acolytes de Satan qui préparent son retour, en échange du repos éternel pour votre âme.
Ça va saigner !
Vous allez devoir retrouver vos pouvoirs perdus pour arrêter l’invocation de Satan sur Terre. Pour cela, vous passerez régulièrement de l’époque contemporaine à celle médiévale et parcourrez des décors somptueux. Les graphismes sont magnifiques et le jeu bénéficie d’une direction artistique de tout premier ordre (si l’on met de côté les cheveux de Dracula). Cette superbe architecture, faite de dédales et de panoramas à tomber par terre, donne parfois le vertige et l’on a vite fait de s’y perdre. Heureusement qu’une flèche nous rappelle le chemin à suivre. Outre le changement d’époque, le titre réserve d’autres surprises, comme ces phases d’infiltration qui interviennent régulièrement dans l’aventure. Pour échapper à la surveillance des gardes, à vous d’utiliser tous les subterfuges à votre disposition : vous transformer en rat, faire appel à des chauves-souris pour faire diversion, ou prendre possession d’un individu pour déjouer la sécurité. Mais ne vous attendez pas à une quelconque liberté lors de ces passages, car un seul chemin conduit à progresser. Après quelques pérégrinations, vous retrouverez l’épée du néant et les griffes du chaos. Ces armes ne servent pas qu’au combat puisque vous pourrez geler certains éléments du décor avec l’épée ou les faire exploser grâce aux griffes. Un système de points d’expérience permet d’augmenter la puissance de votre arsenal et de débloquer de nouveaux coups et combos. Ce n’est pas tout. Vous pourrez aussi compter sur divers artefacts pour vous sortir de situations délicates. Ralentir le temps, récupérer de la vie, profiter d’une jauge de magie infinie durant un court laps de temps, voire vous transformer en dragon pour faire de gros dégâts, à vous de choisir ! Le nombre d’artefacts à disposition étant limité, vous devrez les utiliser avec discernement. Ainsi, le jeu alterne baston, exploration, infiltration et cabrioles. Sans oublier quelques énigmes qui ne risquent pas de griller vos neurones. Sans être révolutionnaire, le scénario promet une aventure longue et riche de quelques rebondissements bien trouvés, ainsi qu’une multitude d’informations sur l’univers du comte sanguinaire.
Préparez-vous à en prendre plein les mirettes, le titre profite d’animations et de graphismes très soignés. La direction artistique est vraiment remarquable. Chapeau aux équipes de MercurySteam ! Dracula dégage une classe folle. Dommage que les combats ne soient pas toujours très lisibles.
Le gameplay a quelque peu évolué par rapport au précédent volet, mais globalement c’est le même style de combat. Les affrontements sont toujours aussi riches et dynamiques. Esquives, parades, combos, attaques aériennes, artefacts, etc. Vous aurez tous les atouts pour vous défaire de vos ennemis. Reste la grosse nouveauté : les phases d’infiltrations qui ne marqueront pas les mémoires, mais restent divertissantes entre deux rixes.
Le titre bénéficie d’excellentes compositions musicales qui vous suivront efficacement tout au long de votre périple. Les doublages ne sont pas en reste puisqu’on retrouve, avec grand plaisir, Robert Carlyle et Patrick Stewart.
Comptez une bonne vingtaine d’heures de jeu pour voir le bout de l’aventure. Vous pourrez aussi dénicher des items cachés pour augmenter votre barre de vie et vos jauges de magies. En termes de background, vous allez être servi. Le titre recèle de très nombreux croquis et historiques de personnages.
Au final, Lords of Shadow 2 conclut efficacement la série, même s’il ne parvient pas vraiment à évincer son ainé. Les nouveautés ne sont pas aussi marquantes que nous l’espérions, mais les efforts sont bien là ! Le titre repose sur de solides atouts pour convaincre, à commencer par une direction artistique irréprochable, une excellente bande-son et une très bonne durée de vie. Pas de doute, vous pouvez mordre à pleines dents dans cette aventure !