L'arrivée du troisième épisode de Batman est l’un des événements majeurs de cette fin d'année. D’autant plus qu'il nous permet de découvrir la genèse de la série ! Confié aux soins de Warner Bros , «Batman Arkham Origins» reprend, certes, le meilleur des deux premiers volets, mais la recette est-elle toujours aussi aboutie avec cette équipe qui succède a Rocksteady ?
Disponible sur PC, Playstation3, Xbox 360 et Wii U depuis le 25 octobre 2013, « Batman Arkham Origins » lève le voile sur les évènements qui se sont déroulés avant « Batman Arkham Asylum » (2009) et « Batman Arkham City » (2011). Nous découvrons donc un Bruce Wayne, plus jeune, mais déjà bien équipé et redoutable à main nue ! En compagnie de son irremplaçable majordome, Alfred. Notre héros endosse ici différentes versions de son armure, améliore ses gadgets dans la Batcave et voyage aux quatre coins de Gotham City grâce au « Batwing » (un engin volant au look futuriste). Dans les rues mal famées comme sur les toits de Gotham, notre justicier masqué bénéficie d'une liberté grisante ! À l'instar de l'excellent « Batman Arkham City », nous ne sommes plus cantonnés à explorer une succession de corridors, mais une ville entièrement modélisée en 3D. Laquelle bénéficie d'un grand soin et se renouvelle en proposant, cette fois une vision inédite sous la neige. Quant à Batman, il n'a rien à envier aux précédentes moutures réalisées par le studio Rocksteady. Le rendu visuel est une fois de plus spectaculaire, avec une fine modélisation du « Dark Knight ». Animations ultra- fluides, effets de lumière envoûtants... le résultat visuel est globalement excellent. Seul léger bémol technique: quelques textures fades qui passeront heureusement inaperçues dans le feu de l'action...
Trop peu d’innovations
Côté gameplay, pas de changements majeurs. Nous retrouvons pratiquement à l'identique le travail de Rockstady avec le même système de combat (à la fois simple et dynamique) qui permet de contrer, estourbir et frapper ses ennemis avec une fluidité de mouvement digne d'une chorégraphie d’un film de kung-fu. Du grand Art ! Outre le fait de pouvoir retourner l'arme des ennemis contre eux, asséner un déluge de coups ou utiliser - c’est nouveau - les gants électriques, soulignons qu'il est aussi possible d'éliminer furtivement les adversaires et la vue Rayon X. Quant aux gadgets, nous retrouvons la Batarang, le gel explosif mais, là aussi, découvrons une nouveauté : la Batgriffe télécommandée. Ce qui confère à notre héros tout un panel d'approches plus ou moins subtiles. Concernant la trame scénaristique, résumons-là en précisant simplement que la tête de Batman a été mise à prix 50 millions de dollars par Black Mask. Avec pareil montant, notre justicier est traqué par les plus redoutables assassins de Gotham. L'occasion de nous mesurer à des hordes d'ennemis, mais surtout aux redoutables boss. Huit assassins ayant pour mission d'éliminer Batman : Killer Croc, Deadshot, Deathstroke, Bane, Copperhead, Fierfly et Shiva. Autant de combats à mener qui font alterner déluges de coups et QTE (Quick Time Events) mémorables. Naturellement, le Joker (superstar dans la série, ne n’est absent de ce troisième opus...). Testé à partir de la version Xbox 360 (américaine), le résultat ne déçoit pas ! Nous avons affaire à un condensé d'action/aventure grisant. Par ailleurs, les voix en VO sont prenantes et l'on apprécie l'atmosphère musicale. Si vous avez aimé les précédents épisodes, sachez que « Batman : Arkham Origins » reprend tous les éléments (visuels / gameplay / énigmes) de ses prédécesseurs et nous immerge - dès l'intro – au cœur de l'univers de «DC Comics». Cette reprise, sans réelle prise de risque ni grandes innovations est, de fait, ce que l’on peut simplement reprocher à Warner Bros. Certes, le scénario est inédit, et plutôt sympathique, mais concernant la mise en scène le résultat final apparaît trop comme un « copier-coller ». Animations, manipulations, systèmes de combat et de déplacement... ne vous attendez à aucune surprise si vous avez déjà parcouru de long en large les rues de Gotham avec « Arkham City ». Dommage, car en regard de la renommée de la licence, nous pouvions espérer davantage d'audace et d'originalité. Au sujet du contenu, outre la campagne solo qui se boucle en une vingtaine d'heures, des DLC sont d'ores et déjà prévus pour prolonger l'aventure. Quant au mode multijoueur (accessible via Internet jusqu'à huit participants), il permet d'incarner Batman, Robins, Bane ou un sbire du Jocker! Avec de tels arguments, « Batman Arkham Origins » devrait, malgré tout, figurer en bonne place au pied du sapin.
S'appuyant sur l'excellent travail de Rockstaday, Warner Bros. Games Montréal nous immerge instantanément dans l'univers de Batman ! De la modélisation des personnages aux lieux mythiques (dont la Batcave et les rues de Ghotam), le rendu visuel est époustouflant sur Xbox 360. Même si certaines textures (les murs notamment) sont minimalistes. Heureusement, dans le feu de l'action, ces légers accros techniques passent inaperçus et l'on ne retiendra finalement que l'extraordinaire charisme de notre justicier et l'efficacité de la mise en scène. Bref, du très bon, dans la continuité des deux premiers opus.
Pour qui a déjà joué à « Batman Arkham Alysium » (2009) et « Batman Arkhum City » (2011), ce nouvel épisode n'a rien de bien révolutionnaire sur le plan des mécanismes de jeu. Certes, nous retrouvons les excellentes bases des deux précédentes moutures, à savoir les phases de combat, l'exploration de la ville en 3D, l'analyse des scènes de crime, des phases d'infiltration et autres petites énigmes mais, pour tout dire, aucun d’entre nous n’a ressenti la même heureuse surprise, le même choc, qu’en passant de l'opus de 2009 à celui de 2011. Très appréciable, en revanche, l'arrivée d'un mode multijoueur jusqu'à huit participants.
Testé à partir d'une version Xbox 360 (100% américaine), nous n'avons pas pu tester la qualité de la localisation française. Pour ce qui est de la VO, en revanche, le résultat fait honneur à la saga avec des voix parfaitement en phase avec l'univers du Dark Knight, des bruitages immersifs, ainsi que des musiques envoûtantes et propices à s’immerger dans l’action. Selon certains forums du Net, la voix du Jocker (VF) ne serait pas aussi bonne. Une histoire de goût ?
Comme pour les deux premiers épisodes, « Batman Arkham Origins » bénéficie d'une durée de vie titanesque pour un « beat'ea all » ! La trame scénaristique invite à parcourir les rues et toits de Gotham City. L'occasion de corriger bon nombre de malfrats... La rejouabilité est relativement bonne pour qui aime la saga et il est d'ores et déjà prévu que le soft soit enrichi via des DLC. Cerise sur le gâteau : Warner Bros a parfait son jeu d'un mode multijoueur permettant des parties endiablées jusqu'à huit participants. Avec un tel contenu, il est difficile de regretter son achat.
Blockbuster de cette fin d'année, au même titre que « Call of Duty » (Activision), « Battlefield 4 » (EA) ou « Assassin's Creed IV Black Flag », « Batman Arkham Origins » fait la démonstration que le changement de studio n’a pas entaché la qualité de cette nouvelle aventure. Si l’on peut reprocher un manque d'originalité (en comparaison de son prédécesseur), ce troisième opus aligne les arguments : graphismes somptueux, mise en scène soignée, prise en main intuitive, durée de vie exemplaire... Il y a même un mode multijoueur qui vient renforcer la vingtaine d'heures de jeu en solo. Nul doute que les fans du Dark Knight ne manqueront ce rendez-vous pour rien au monde. Un excellent jeu d'action/aventure à s'offrir sur PC, PS3 ou Xbox 360.
