Après un retour fracassant sur PC qui a divisé les fans, Diablo aiguise ses armes sur consoles. Alors faites chauffer vos sticks, ça va looter dans les chaumières !
Déjà certains s'écrient, outrés, qu'un hack & slash doit se jouer au clavier et à la souris, comme un FPS, et que sortir « Diablo 3 » sur console n'est qu'une hérésie ! Rassurons immédiatement les esprits chagrins. Manette en main, le titre se révèle très agréable à jouer. Mais laissons le gameplay de côté, pour l'instant, afin de nous concentrer sur l'histoire de ce troisième volet. Vingt ans après la destruction de la Pierre Monde dans « Diablo II : Lord of Destruction », Deckard Cain est persuadé que le Mal est prêt à ressurgir ! Évidemment, il a tapé dans le mille mais, manque de chance, une météorite s'écrase dans la cathédrale où il faisait ses recherches. Pour couronner le tout, les morts sortent de leur tombes depuis la chute du corps céleste. Du coup, le roi squelette Leoric en profite pour refaire des siennes et semer le chaos ! Bref, on a bien besoin d'un héros et, par chance, vous traînez justement dans les parages. Mais d'ailleurs, quel héros (où héroïne, puisque chaque classe se décline au féminin) allez-vous incarner ? Le Barbare, brutal et solide ? Le Chasseur de démons, agile et sournois ? Le Moine, rapide et puissant ? Le Féticheur, capable d'invoquer d'étranges créatures pour le servir ? Ou enfin le Sorcier qui plie les arcanes magiques à sa volonté d'acier ? Nous nous retrouvons donc avec un total de cinq classes. Certes, c'est peu, mais elles sont riches et parfaitement complémentaires. On trouve tout de suite le personnage qui va correspondre à notre style de jeu. Si vous cherchez un bourrin qui fait le ménage au corps à corps en tapant sans trop réfléchir alors le Barbare est fait pour vous. Dans le même genre, mais en plus mobile et plus frêle, on trouve le Moine, qui peut aussi soigner ses camarades (toujours bienvenu dans un groupe). De son côté, le Sorcier peut créer d'importants dégâts à distance et ralentir ses ennemis avec un sort de glace. Plus délicat à manier, le Chasseur de démons pose des pièges, devient invisible un court instant et sait se servir d'une arbalète comme personne pour envoyer un véritable déluge de carreaux sur ses victimes. C'est également le seul personnage à avoir une jauge de mana divisée en deux : la Discipline, servant aux sorts défensifs, et la Haine, pour les sorts offensifs. Enfin, le Féticheur peut compter sur bon nombre d'invocations et quelques sorts redoutables pour faire le ménage dans les rangs ennemis. Cette classe assez polyvalente peut, par exemple, terroriser les monstres pour les faire fuir, leur voler de la vie pour remplir sa jauge de mana, ou faire apparaître un nuage acide dévastateur.
Le choix des armes
En solo, vous pouvez être assisté d'un compagnon permanent, à choisir entre le Templier, le Brigand et l'Enchanteresse. Comme vous, ils évoluent et gagnent de nouveaux pouvoirs. Ainsi, vous devrez choisir quels sorts ou attaques votre compagnon utilisera, mais aussi lui donner de l'équipement pour qu'il soit plus puissant. Et puisqu'on parle matériel de guerre, sachez que certains équipements sont dédiés à une classe précise. Le Moine et le Barbare ne pourront pas s'équiper d'armes à distance, tout comme le Chasseur de démons n'utilisera jamais d'armes de corps à corps. Notez aussi que l'arme équipée ne change pas votre type d'attaque, seulement sa puissance. En clair, si vous équipez votre sorcière avec une lance elle enverra toujours une décharge magique avec son attaque de base. C'est seulement au corps à corps qu'elle utilisera sa lance. Vous rencontrerez également un forgeron et un joaillier. Le premier vous confectionnera des armes et des armures si vous lui donnez la matière première nécessaire, à savoir tous les objets magiques qui vous sont inutiles. Le second améliorera les objets disposant d'un emplacement spécial en y insérant la pierre précieuse de votre choix. Il en existe quatre, chacune apportant bien sûr un bonus spécifique qui varie aussi en fonction de l'objet serti. Par exemple, un rubis augmente l'expérience gagnée de 5% s'il est placé sur un casque. Il apporte un bonus de dégât sur une arme et augmentela force de six points sur toute autre pièce d'équipement. Tandis que l'émeraude améliore les dommages des coups critiques si elle est sertie sur une arme, permet de récolter plus d'or sur un casque et donne six points de dextérité supplémentaires pour le reste. Concernant le fameux Hôtel des ventes, qui a fait couler beaucoup d'encre lors de la sortie PC, sachez qu'il a été tout simplement mis de côté pour la version console. Personne ne s'en plaindra puisqu'en plus le système de loot a été rééquilibré au passage !
Diablement convivial
Niveau gameplay, un autre changement fait son apparition : on dispose désormais d'une roulade avec le stick droit. Sinon, un bouton sert à verrouiller une cible, un autre permet de boire les potions de soin et les six restants sont assignés aux attaques primaires, secondaires ou spéciales. La prise en main est rapide et efficace, le personnage répondant au doigt et à l'œil, même si à longue distance il y a parfois des petits couacs dans la visée. Le jeu souffre aussi, parfois, de brefs ralentissements, mais rien de bien gênant. Niveau ergonomie, la gestion de l'inventaire aurait pu être un peu plus pratique (en nous permettant de classer les armes par type ou en nous laissant consulter le descriptif d'un objet avant de le sacrifier au forgeron, par exemple), mais on finit par s'y habituer et à gérer son inventaire facilement. Le plus gros défaut de « Diablo 3 » vient finalement de l'évolution du héros, beaucoup trop dirigiste. En effet, lorsque vous gagnez un niveau vos caractéristiques augmentent et vous débloquez de nouveaux pouvoirs, mais jamais aucun choix ne vous est proposé. Aucun arbre de compétences n'est à choisir, vous ne pouvez pas améliorer un pouvoir particulier, ni mixer les classes entre elles. Vous pouvez seulement définir quelles attaques et quels sorts sont assignés à tel ou tel bouton. Puisqu'il y a 6 boutons et une vingtaine de capacités par classe, il faudra effectivement faire le tri. De même, vous devrez choisir trois pouvoirs passifs parmi la quinzaine proposés. Dernier aspect de personnalisation, les runes à associer à vos capacités pour leur accorder un petit bonus (repousser l'ennemi, faire plus de dégâts, réduire le temps de rechargement du sort, etc.). Vous en débloquerez régulièrement au fil de votre progression, chaque pouvoir actif disposant de cinq runes au total. Or vous ne pouvez associer qu'une seule rune à la fois, à vous donc de choisir laquelle à votre préférence. Heureusement, rien n’est définitif et vous pouvez changer de pouvoirs et de runes quand bon vous semble. Cette linéarité fera sans doute grincer des dents aux puristes des hack & slash qui adorent passer des heures à étudier les arbres de compétences pour construire le héros de leur rêve. Mais ce défaut a quand même un avantage. En pleine partie avec trois amis, quand l'un d'eux monte de niveau pas besoin d'attendre trois plombes qu'il se décide sur les améliorations qu'il va prendre ! « Diablo 3 » a clairement été pensé pour jouer entre amis sans se prendre la tête. Aussi bien en ligne qu’en local, ça marche du tonnerre ! Un canapé, des potes, quatre manettes, et c'est parti pour des heures et des heures de fun ! Notez d'ailleurs que si vous optez pour le multi en local, l'écran n'est pas partagé, ce qui vous obligera à rester groupés pour vendre chèrement votre peau.
Un peu moins beau que sur PC, « Diablo 3 » n'en reste pas moins très séduisant sur console. C'est beau, ça explose de partout et les très rares ralentissements se font vite oublier devant le plaisir de jeu ! Les environnements sont variés et toujours plaisants à visiter. Des plaines glacées aux donjons sordides remplis d'engins de tortures, en passant par des cimeterres lugubres ou des temples oubliés, l'éclectisme est de mise.
La prise en main est bien pensée et même si le dirigisme de l'évolution des personnages en fera hurler certains, le jeu ne manque pas de profondeur. Avec au total une vingtaine de capacités actives, auxquelles sont associées cinq runes spécifiques et une quinzaine de capacités passives pour chaque classe, il y a de quoi faire. Plus important : « Diablo 3 » offre une expérience très fun à partager sans modération !
L'ambiance sonore est particulièrement travaillée ! Les musiques sont enchanteresses et les voix particulièrement bien choisies (en anglais surtout). Loin d'être accessoires, les commentaires de notre personnage nous aident à savoir s'il doit encore attendre pour utiliser un pouvoir, si sa vie descend dangereusement, s'il a fait un coup critique, etc. Bref les bruitages se trouvent au service du gameplay pour un maximum d'efficacité !
Le jeu est divisé en quatre actes pour une vingtaine d'heure de jeu et profite d'une forte rejouabilité ! « Diablo 3 » dispose en effet de quatre niveaux de difficulté : normal, cauchemar, enfer et armageddon. Chaque niveau se débloque dès lors que vous terminez le niveau de difficulté inférieur. Le jeu possède aussi plusieurs modes de difficulté afin d'adapter la résistance des monstres à notre niveau de jeu. Bref que vous soyez débutant ou expert, « Diablo 3 » vous offre le challenge que vous désirez !
Pari rempli haut la main par les équipes de Blizzard qui parviennent à faire de cette adaptation de « Diablo 3 » la nouvelle référence du genre sur console. Certes, les concurrents se comptent sur les doigts de la main (on pense surtout à « Sacred 2 » et « Torchlight »), mais ça n'enlève rien aux nombreuses qualités du titre : réalisation exemplaire, prise en main rapide, convivialité, richesse de jeu, durée de vie colossale. Si vous cherchez un jeu pour faire du multi jusqu'au bout de la nuit, vous l'avez trouvé !