En 2006, les Canadiens de chez Relic nous avaient gratifiés d'un splendide jeu de stratégie sur le thème bien usé de la Seconde Guerre Mondiale. En ajoutant aux fondamentaux d'un Warhammer Dawn Of War, premier du nom, un aspect gestion et tactique bien corsé. Sept ans plus tard, après leur rachat par Sega, la team décide de revenir sur les événements du front de l'Est du conflit, pour donner littéralement un peu de fraîcheur à son nouvel épisode.
Dans sa campagne solo, Company Of Heroes 2 propose de suivre l'histoire d'un journaliste soviétique condamné pour trahison. Prétexte pour conter et revivre la plupart des grandes batailles de l'Armée Rouge face à la Wehrmacht allemande. Une occasion, aussi, pour Relic de créer une réelle nouvelle faction avec ses propres caractéristiques. Les premières missions familiarisent à la gestion de ces nouvelles unités, basées sur une infanterie peu efficace mais multi-fonction : elle peut renforcer d'autres troupes, utiliser le matériel ennemi, à l’exemple de l'artillerie lourde que l’on peut retourner contre lui. C'est sur le nombre d’unités qu'il faut compter, en n’hésitant pas à faire des sacrifices pour s'assurer la victoire. Comme raconté dans les livres d'histoire, grâce à des hommes qui ne peuvent reculer sous peine d’exécution, et qui s’appuient sur les moyens du bord pour survivre. Ce que le jeu retranscrit assez fidèlement. La partie stratégie est toujours aussi ardue, il faut jouer avec le placement des unités pour mettre à mal le camp ennemi, tendre des embuscades, aveugler les mitrailleuses lourdes, soutenir les snipers ou les véhicules blindés, gérer le ravitaillement, et parfois faire tout cela en même temps, ce qui occasionne des moments de stress pendant la plupart des missions. La team Relic ne reste pas sur ses acquis en proposant une nouvelle vision du terrain appelée True Sight, qui prend en compte le positionnement des troupes, sur la carte, les obstacles qui pourraient les gêner. A vous d’étudier le terrain et d’envoyer des hommes en reconnaissance pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Les unités circulent sur la zone, et petit ajout non-négligeable : elles peuvent enjamber murets et autres sacs de sable leur barrant la route. On gagne ainsi en souplesse. Pour ce qui est de l’aspect multijoueur, si la fraîcheur du premier épisode fait défaut avec seulement deux factions disponibles, on salue la nouvelle interface de connexion avec un lobby plus simplifié, une recherche d’adversaire par niveau ou encore le plein de bonus à débloquer avec la progression du rang online. Le premier opus pris avec tous ses add-ons offrait plus de variété au niveau des camps. Espérons que de nouveaux DLC feront prochainement leur apparition pour étoffer cette seconde expérience. En rajoutant la possibilité d’enregistrer ses exploits en vidéo et de les diffuser sur Twitch TV, les développeurs parient sur l’aspect social du RTS. Un plus intéressant.
Comme son prédécesseur à son époque, Company of Heroes 2 est tout simplement sublime. Les décors fourmillent de détails, la physique est bien gérée, les explosions réalistes, un vrai chef-d’œuvre. Revers de la médaille : il faut une configuration musclée pour bénéficier de l’expérience à son détail maximum. Pour les possesseurs de cartes graphiques Nvidia, noter que le jeu est pris en charge par le logiciel Geforce Experience, qui peut optimiser sans prise de tête votre configuration pour un rendu fluide
Au final, pas de grands changements par rapport à son grand frère, si ce n’est la maniabilité de la faction soviétique. On regrette ne pas pouvoir contrôler l’armée allemande en solo, il faudra donc être patient et attendre de prochains DLC pour se mettre quelque chose en plus sous la dent.
Pas d’inquiétude à avoir au niveau des bruitages, l’ambiance du front de l’Est est fidèlement retranscrite. Les musique se font discrètes, les doublages français un poil caricaturaux, on leur préfèrera la version originale. Jouer avec une installation 5.1 garantira une immersion maximale !
Avec pas moins de quatorze missions qui peuvent s’avérer longues et prenantes, le jeu prend pas mal de temps pour être bouclé. Si on ajoute à cela le multijoueur, il y a de quoi s’amuser pendant un bon moment !
Relic réussit à donner une nouvelle jeunesse à sa série de stratégie en temps réel. Si vous êtes féru d’histoire, la trame s’avère très fidèle et précise sur les évènements du front de l’Est, et les affrontements demandent une bonne gestion et des tactiques fines. Les habitués du premier épisode resteront peut-être sur leur faim, mais les novices du genre y trouveront un titre immanquable.