Ride to Hell nous plonge dans l'univers sans pitié des gangs de motards. Au programme : gros flingues, vitesse, bastons et rencontres sulfureuses. Aurions-nous trouvé un cocktail digne de la série Sons of Anarchy ?
Le titre nous jette sans perdre de temps dans le feu de l'action. Nous nous retrouvons dès les premières secondes à enchaîner des scènes musclées sans trop savoir pourquoi (canarder un gang rival avec une mitrailleuse lourde, tabasser un loubard au cours d'une série de QTE, etc.). On comprend finalement que cette mise en bouche ne sert que de didacticiel mal emballé et le jeu nous ramène 2 semaines plus tôt pour découvrir les raisons d'un tel carnage. L'histoire commence alors véritablement en nous présentant notre héros gavé de testostérone, Jake Conway. De retour du Vietnam, il rentre chez lui pour goûter aux joies d'une vie paisible avec son oncle et son petit frère. Pas de chance, sa première virée en ville va se terminer de manière tragique. Les deux frangins vont, en effet, croiser la route du gang des Devil's Hand, qui va s'en prendre à eux et les laisser pour morts. Mais, bien sûr, Jake ne succombe pas à ses blessures et jure de punir les coupables. S'en suit une quête de vengeance qui mènera notre héros sur la piste de chacun des membres du gang pour l'expédier ad patres. Au vu de la réalisation et de la tension dramatique qui se dégage du jeu, un mauvais pressentiment commence dès lors à s'installer. Difficile de dire si Ride to Hell se prend au sérieux ou s'il accumule les clichés pour faire sourire. En tout cas, si le titre cherche à dépeindre une histoire crédible et attachante autant dire que ça tombe à plat. Le résultat s'avère ridicule et les personnages bien trop stéréotypés. Et si l'intention est de faire une parodie alors on regrette que les développeurs n'y soient pas aller à fond. En l'état, le jeu peine à convaincre et échoue à instaurer une véritable ambiance..
Et le gameplay dans tout ça ?
Il faudrait plutôt dire LES gameplays, car Ride to Hell offre de nombreuses phases de jeu différentes. Au moins on peut louer les efforts du titre pour essayer de plaire à tout le monde : séquences de conduite inspirées de Road Rage, séances de tir à la troisième personne, mais aussi du Beat Them All et quelques passages de Rail Shooting. La variété est bien là. Dommage que toutes ces bonnes intentions se révèlent inutiles car aucune des phases proposées ne tient la route ! Les séances de tir sont plombées par une IA au ras des pâquerettes et la rigidité exaspérante du héros. Les phases de Beat Them All s'en sortent un peu mieux, mais se montrent bien trop basiques et faciles pour être intéressantes. Pourtant, quelques bonnes idées agrémentent le tout : un mode rage plutôt sympathique qui vous permettra de placer un finish move après une série de QTE, différentes armes (clé à molette, poing américain, couteau) et aussi quelques interactions avec le décor. Insuffisant hélas ! Mais c'est bien sur la selle de son fidèle deux roues que l'on touche le fond. Handicapés par une maniabilité douteuse et un level design peu inspiré, les passages en moto sont les plus horripilants, et ce n'est pas l'ajout de combats soporifiques qui les pimentent. En effet, dès qu'un voyou viendra vous coller de trop prêt, il vous suffira d'appuyer sur un bouton pour vous en débarrasser à grands coups de torgnoles. Amusant au début mais vite rébarbatif. Entre chaque mission vous pourrez vous balader dans une petite ville quasiment déserte afin de rendre visite à trois personnages clés. Un simple menu aurait été bien plus pratique, mais passons. Vous trouverez donc un militaire qui vous vendra de nouvelles armes et des techniques de combat inédites, un dealer qui achètera la drogue que vous ramasserez sur les cadavres de vos victimes, et enfin votre oncle Mack. Ce dernier tient un garage dans lequel vous pourrez vous adonner aux joies du tuning. Là-dessus le titre s'avère assez réussi en nous offrant de très nombreuses possibilités de personnalisation. Niveau atouts, Ride to Hell peut aussi compter sur une bonne ambiance sonore et une durée de vie satisfaisante. De maigres attraits qui ne suffisent pas hélas à compenser les carences du gameplay et de la narration.
Si les textures du jeu ne sont pas mauvaises dans l'ensemble, l'animation est bien trop rigide. Quant au design des personnages, il oscille du passable au quelconque.
Ride to Hell échoue dans tous les genres qu'il aborde. La palme revient aux passages en moto, inintéressants et rapidement exaspérants. Bon point tout de même pour l'aspect tuning qui s'avère très complet.
Côté bande son, le jeu s'en tire assez bien. Les musiques sont pêchues et les bruitages plutôt réussis. Mais davantage de variété dans la playslist aurait été bienvenue.
Le jeu offre une bonne durée de vie. Compter une dizaine d'heures pour voir le bout de l'aventure, avec en prime de nombreux bonus à dénicher. Dommage que tout cela s'apparente plus à une corvée qu'à une partie de plaisir.
Au final « Ride to Hell : Retribution » n'a pas grand chose pour lui. L'histoire est inintéressante, voire ridicule, et tous les genres de gameplay abordés se soldent par un échec. Alors, si vous êtes fan de Son's of Anarchy, nous vous conseillons plutôt de vous tourner vers « Grand Theft Auto IV : The Lost and Damned ».