Ah les années 20... Belles voitures, costumes classes. Pour les malfrats, c'était la belle vie ! Sulfateuse à la main, on ne comptait plus les dollars amassés grâce à la contrebande d'alcool. Avec « Omerta : City of Gangsters », Kalypso, bien connu pour sa série Tropico, vous propose de gérer de A à Z une famille criminelle dans Atlantic City. Maintenant le jeu tient-il la dragée haute à Gangster (Eidos) ?
Alors comme ça, on fait le chemin de la Sicile au pays de l’Oncle Sam pour devenir un caïd ? Eh bien mon petit gars, sache qu’on ne devient pas un parrain en deux jours ! On va d’abord te laisser te faire un petit nom dans le quartier. Puis tu choisiras tes spécialités pour avoir un petit avantage tactique sur tes premières opérations. Il te suffit simplement de répondre à un questionnaire, capiche ? Enfin Tanino t’apprendra les rudiments de la profession dans un premier quartier d’Atlantic City. Tu commenceras par te trouver un repaire, pour pouvoir y stocker ton alcool, tes bières et tes armes. Hé, tu ne crois quand même pas monter un gang tout seul ? Tu peux engager plusieurs hommes de main pour les faire bosser sur une opération. Après, tous les moyens sont bons pour se faire de l’oseille : raid sur un dépôt de bières, fusillade d’un commerce, cambriolage, corruption de magistrat… À toi d’assigner ton personnel à chaque tâche. Monter certains commerces te permettra de blanchir ton argent, car tout ne se paye pas avec des biffetons salis. Lors des premières missions, cela prendra (hélas) un peu de temps, mais il faut ce qu’il faut pour devenir un vrai dur ! Plus tu recruteras de comparses, moins ce sera rébarbatif, et les actions disponibles seront assez nombreuses pour permettre de ne pas être vissé à ton siège, l’ami.
Guerre des gangs
Pour devenir un vrai caïd il faut savoir également se défendre. Crois-moi : tu ne te feras pas que des copains et d’autres tontons flingueurs en voudront à ta tête et à ton argent. Tu seras parfois poussé à la rencontre frontale. Pour cela, emmène tes gorilles, et utilise leurs capacités de manière tactique. Tour par tour, tu dépenses vos points de mouvement et vos points d’action pour prendre l’avantage sur le gang d’en face. N’oublie pas les points de couverture et use de stratégie si tu ne veux pas manger les pissenlits par la racine. Eh oui, l’ascension d’un gangster ne se fait pas sans quelques effusions de sang. Et aussi sans attirer parfois les poulets, qui enquêteront sur tes affaires illicites si elles viennent à prendre trop d’importance. Si tu manques de fric pour pouvoir soudoyer la flicaille, ou payer des avocats, la partie sera finie pour toi.
Bien que cela manque de détails et que les animations sont un peu faiblardes, on ne chipotera pas trop sur ces aspects. L’ambiance gangsters est assez fidèle, et pour un jeu de gestion le tout reste quasiment fluide et jouable, même sur des configurations modestes. On n’en demande pas plus.
Pas de grandes difficultés si vous êtes habitué aux jeux de gestion, le tutoriel est très bien fait et progressif pour les moins initiés. On pourra pester sur les temps d’attente entre chaque opération, il n’y a pas de mode accéléré, mais arrivé à un stade avancé, la multitude d’actions et les hommes de mains disponibles pour les effectuer contrebalance ce défaut. Les combats tactiques sont un peu raides, mais sinon le tout reste accessible.
Un point fort du jeu, les doublages sont très satisfaisants, avec quelques voix connues (Gilbert Levy, la voix de Moe et d’autres personnages des Simpson…), et surtout des musiques jazz typiques des années 20, pour peu que l’on connaisse le genre.
Les missions du mode histoire montent en puissance et en difficulté au fil du jeu, mais on ne pourra réellement apprécier le soft en créant une partie en mode « bac à sable », pour plus de liberté. Seul bémol : la limitation par quartiers, avoir un plus grand terrain de jeu n’aurait pas été du luxe. Le multi consiste en des combats tactiques entre joueurs, mais il sera vite survolé. D’ailleurs les serveurs ne sont pas très remplis…
Omerta remet au goût du jour la formule du jeu de gestion de gang, avec de très bonnes idées qui dynamisent et varient l’action. Son ambiance réussit à nous immerger dans les mœurs mafieuses de l’époque, les missions sont palpitantes et malgré quelques lacunes de jouabilité, on prend plaisir à devenir le parrain du Boardwalk Empire.