Suite au succès de la série « Dragon Age Origins », Electronic Arts renforce sa gamme de RPG en sortant « Les Royaumes d'Amalur : Reckoning ». Un audacieux projet qui a notamment mobilisé Todd McFarlane (créateur de Spawn) et Ken Rolston (concepteur d'Oblivion). Si, sur le papier, le jeu est très alléchant, qu'en est-il réellement manette en main ? Voyons ensemble s'il est temps de fracasser votre tirelire...
Fort de l'incroyable succès de « Skyrim » (Bethesda) – et de ses 10 millions d'exemplaires écoulés -, le RPG européen se porte bien. Il n'a donc plus à rougir face aux rivalités incessantes - l'opposent depuis des décennies - aux productions asiatiques (dont l'illustre « Final Fantasy » de Square Enix). C'est, dans ce contexte, qu'Electronic Arts et le studio Big Huge Games nous livrent « Les Royaumes d'Amalur : Reckoning ». RPG disponible simultanément sur PC, Playstation3 et Xbox 360, depuis le 9 février 2012. Testé à partir de la version PS3, le soft nous a d’emblée fait bonne impression par son positionnement – grand public – qui évoque par bien des aspects l'incontournable « World of Warcraft » de Blizzard. Au-delà d'une réalisation audiovisuelle (de haut vol) – agrémentée d'un design coloré et esthétique qui rappelle celui de WOW -, le jeu brille par une prise en main exemplaire. Celle-ci conviendra aussi bien au néophyte qu’au vétéran. Toujours sur le plan des points forts, on apprécie également le rendu - hautement dynamique - des combats et le système de progression du personnage qui captive tout au long de l'aventure. Le tout est sublimé par une sensation de liberté très agréable ! Bref, à ce stade des présentations, il est évident que la collaboration de Todd McFarlane (créateur de Spawn), Ken Rolston (concepteur en chef d'Oblivion) et R.A Savatore (écrivain du New York Times) n'a pas été innocente dans ces choix de gameplay et la qualité exceptionnelle de la réalisation visuelle des « Royaumes d'Amalur : Reckoning ». Si vous ne jurez que par les RPG, vous apprécierez les nombreux éléments de gameplay propres aux jeux de rôles. On pense, notamment, aux XP, niveaux, jauges ou encore aux arbres de compétences. Ces derniers se marient avec les codes du « beat'em all » (ultra-bourrin qui justifie pleinement la mention « 18+ » de la norme PEGI). Magie, assauts frontaux, attaques à distances (à l'arc ou à l'arbalète), assassinats furtifs… Avec une telle recette, attendez-vous à des affrontements - musclés – qui ponctuent agréablement les quêtes et l'exploration de la map. À ce propos, précisons qu'à l'instar de la série « The Elder Scrolls » (Bethesda), l'univers du jeu de « Big Huge Games » est lui aussi incroyablement vaste. Villes, villages, cavernes, montagnes, régions boisées... ne sont qu'une partie des lieux que vous pouvez visiter en toute liberté. Le tout agrémenté d'un cycle jour-nuit et d'un niveau de détail impressionnant. Le résultat est donc hautement immersif.
Un RPG d'exception qui fera date
Concernant la trame scénaristique, notre verdict est tout aussi positif. L'aventure débute par la traditionnelle phase de création du personnage. À l'aide d'un éditeur - efficace, mais relativement limité en comparaison à d'autres RPG concurrents – vous déterminerez le sexe, la morphologie, la pilosité ainsi que les détails physiques de votre avatar. Original : pour l'occasion, votre « (re)naissance » aura lieu dans un lieu inhabituel dans l'univers du jeu vidéo : un charnier ! Mortellement blessé au combat, votre personnage démarre ainsi son périple (qui avoisine au bas mot la centaine d'heures de jeu) par sa participation – malgré lui – à une expérience scientifique de gnomes qui projette de vaincre la mort. Jetez dans le « Puits des Âmes », le corps inerte de notre personnage se retrouve – comme par enchantement – de retour à la vie. Debout sur ses deux pieds, notre Avatar est alors fin prêt pour démarrer l'aventure... Pour peu que vous soyez réceptif à ce type de jeu vidéo, cette méthode introductive est fortement inspirée de la saga « The Elder Scrolls ». Elle est également l'occasion de vous initier aux maniements des commandes de base, via un bref tutoriel. Au programme : déplacements du personnage, interactions avec l'environnement, collecte des objets, maniement des armes et gestion de l'équipement... Au terme de cette initiation (plutôt expéditive et bien rythmée), le joueur est immergé au coeur d'un vaste royaume à explorer. Commence alors, les premières rencontres amicales et confrontations avec les brigands, ainsi que les premières quêtes. La progression est nerveuse, avec la possibilité de ralentir le temps pour infliger un maximum de dommages à vos adversaires... Ou encore de rejoindre une faction, comme dans Morrowind ! Bien vu aussi, les combats bénéficient d'une excellente chorégraphie et d'une mise en scène soignée des effets magiques. Au point que dans son registre de « hack & slash », « Les Royaumes d'Amalur : Reckoning » se rapproche davantage d'un « beat'em all ». Parmi les bonnes idées, on retrouve, les « Furies », les coups spéciaux et un système d'amélioration ultra-complet (par niveaux et compétences). Sympathiques : vos actions ont une réelle incidence sur les réactions des autochtones. À vous de choisir votre destinée - entre le bien et le mal - et ainsi bénéficier de compétences spécifiques qui vous aideront à survivre dans les contrées du royaume... Outre la présence de mini-jeux (pour réaliser une action), le soft comprend la collecte d'herbes pour l'alchimie, l'équipement en armes multiples (épée longue, marteau de guerre, arc, dague...) ainsi que la possibilité d'utiliser une forge. Pour peu que vous soyez réceptif au genre, le jeu de Big Huge Games réalise un formidable tour de force. Pour notre part, nous adhérons totalement ! Côté technique, notre analyse est tout aussi positive. La réalisation graphique est de toute beauté ! Décors, personnages, choix des couleurs, animations... tout est fait pour nous en mettre plein la vue. Même la version PS3 affiche un aliasing minimaliste. On peut clairement féliciter les développeurs. Car rares sont les « hack & slash » à atteindre un tel niveau d'esthétisme et d'efficacité. Avec de vastes environnements à visiter, une pléiade de PNJ avec qui vous pouvez interagir (à l'instar de « Dragon Age : Origins »), un cycle « jour – nuit » immersif, et des effets visuels d'excellente facture, « Les Royaumes d'Amalur : Reckoning » confirme la qualité – hors norme - des productions éditées par Electronic Arts. En conclusion, si vous aimez les RPG et hack & slash, il y a de grandes chances que vous soyez comblé par l'efficacité du gameplay. Une très bonne surprise que nous vous recommandons vivement.
Electronic Arts et le studio Big Huge Games nous livrent l'un des plus beaux « hack & slash ». Cette réussite est en partie due au choix d'opter pour un design inspiré de « World of Warcraft », un vaste monde comme terrain de jeu et un level design ultra-détaillé. La recette fait mouche ! Côté technique, le résultat est tout aussi probant, avec des effets magiques hautement colorés et quelques effets « gores » fort sympathiques pour qui sait apprécier le second degré...
De prime abord, le mélange entre « jeu de rôle » et action frénétique issue du « beat'em all » pourrait laisser perplexe... Mais dès les premières heures de jeu, il devient évident que « Les Royaumes d'Amalur : Reckoning » n'est pas un RPG comme les autres. Ultra-dynamique et poussant sans cesse le joueur à continuer pour monter en niveau, apprendre de nouvelle compétence ou venir à bout des innombrables quêtes proposées... le jeu tient toutes ses promesses.
Que serait un RPG sans une bande-son épique ? Une coquille vide. Rassurez-vous, les musiciens en charge du projet n'ont pas lésiné sur l'émotion. Résultat, nous explorons les terres du royaume dans une atmosphère comparable à une superproduction hollywoodienne. Un pur bonheur. Quant aux voix, on apprécie que les PNJ soient entièrement doublés en français.
Bien qu'il n'y ait pas de mode multijoueur, avec près d'une centaine d'heures de jeu, « Les Royaumes d'Amalur : Reckoning » offre un excellent rapport qualité-prix. Les quêtes sont nombreuses et l'on apprécie de faire progresser l'avatar au fil de l'arbre de compétences. Une recette efficace.
Concurrent direct de Skyrim sur le créneau du RPG européen, « Les Royaumes d'Amalur : Reckoning » réalise une bien belle performance en proposant un positionnement original, couplé à une réalisation d'exception. Certes, il aurait été plaisant d'avoir une fonctionnalité en ligne et la possibilité d'explorer le royaume en vue subjective (à l'instar de The Elder Scrolls). Malgré tout, la dynamique de combat et l'incroyable richesse du gameplay en font la nouvelle référence du genre « hack & slash ». Un très bon divertissement pour tous ceux qui recherche un jeu vidéo où le héros évolue librement.