Depuis ses débuts au cinéma, Indiana Jones incarne l’aventure avec un grand « A ». Des énigmes ancestrales aux combats haletants, le célèbre archéologue n’a jamais cessé de captiver. Indiana Jones et le Cercle Ancien, développé par MachineGames sous la bannière de Bethesda, promet une immersion totale dans cet univers, cette fois-ci à travers une vue à la première personne. Ce choix, atypique pour la licence, marque un pari audacieux, mais la question demeure : le jeu est-il à la hauteur des attentes ?
L’exploration est l’âme du jeu. Le Cercle Ancien transporte le joueur dans des lieux variés et riches en détails, des sombres tombeaux égyptiens aux mystérieuses ruines européennes. Le jeu alterne zones "semi-ouvertes" et passages linéaires pour maintenir un équilibre entre liberté et intensité narrative. Les énigmes, à la croisée des puzzles environnementaux et des mécanismes complexes, font honneur à la franchise. MachineGames a su intégrer des éléments historiques et fictionnels pour stimuler la curiosité des joueurs. Néanmoins, certaines zones paraissent "sous-exploitées", avec des collectibles peu motivants ou des missions secondaires répétitives. Malgré ces écueils, l’exploration reste gratifiante, notamment grâce au système d’amélioration des compétences basé sur la découverte de livres – une alternative immersive aux classiques arbres de progression. L’ajout de secrets annexes, même s’ils débouchent rarement sur des découvertes majeures, encourage les joueurs les plus méticuleux à fouiller chaque recoin des cartes. De plus, la possibilité de revisiter des niveaux une fois équipés d’indices ou d’objets manquants enrichit la rejouabilité.
Fortune et gloire...
L’un des choix les plus discutés est la perspective à la première personne. Contrairement à la vue à la troisième personne, plus typique des jeux d’action-aventure, le mode FPS renforce l’immersion. Les phases de combat, qu’il s’agisse de corps-à-corps ou d’affrontements armés, bénéficient d’un feeling authentique bien que parfois limité en profondeur. Le système de combat privilégie les coups de poing, avec des mécaniques techniques comme la parade, l’esquive et la gestion de l’endurance. Le fouet emblématique d’Indy joue un rôle crucial, tant pour progresser dans l’environnement que pour désarmer ou étourdir des ennemis. S’il reste "stylé" d’envoyer valser un adversaire avec un coup de fouet, cette mécanique devient vite redondante face à plusieurs ennemis. L’infiltration prend également une place centrale, demandant de contourner les patrouilles ennemies ou d’endosser des déguisements. Ces derniers, bien qu’amusants, manquent de profondeur, surtout si l’on compare leur utilisation à des jeux comme Hitman. Enfin, les gunfights, bien qu’efficaces, restent fonctionnels sans briller, un choix cohérent avec l’esprit d’Indiana Jones qui privilégie l’ingéniosité à la violence brute.
La technique fait mouche !
Graphiquement, "Le Cercle Ancien" offre une qualité inégale. Les environnements regorgent de détails et de textures soignées, mais les animations des personnages, parfois rigides, contrastent avec cette excellence visuelle. Mention spéciale à la direction artistique, qui capture l’essence des années 1930 à travers des architectures, costumes et artefacts empreints d’un charme rétro. Sur le plan sonore, la bande originale est un régal. Les compositions orchestrales évoquent directement les films, accentuant l’intensité des moments-clés. Les bruitages – claquements du fouet, échos dans les grottes, grincements de vieilles structures – participent également à l’immersion. Les doublages, bien que solides, manquent parfois de naturel dans certaines scènes secondaires. La trame principale, bien rythmée, mêle chasse au trésor, mysticisme et nazis menaçants. Indiana est confronté à des dilemmes moraux et des révélations sur sa quête personnelle, ce qui ajoute une dimension émotionnelle à l’intrigue. Cependant, certains passages manquent de souffle épique, se limitant à des tâches secondaires ou des dialogues étirés. Pour une expérience complète, comptez environ 15 heures pour l’histoire principale et jusqu’à 30 heures pour explorer chaque recoin, dénicher tous les secrets et accomplir les missions annexes. Une durée respectable, même si la répétitivité de certains contenus secondaires pourrait rebuter les moins acharnés. Indiana Jones et le Cercle Ancien n’est pas parfait, mais il capture l’essence de la franchise avec audace et respect. L’immersion visuelle et sonore, combinée à un gameplay réfléchi, en fait une expérience mémorable, même si elle aurait gagné à peaufiner certains éléments.
Indiana Jones et le Cercle Ancien brille par ses environnements spectaculaires. Les décors, qu’il s’agisse des vastes étendues désertiques de Gizeh ou des temples enfouis regorgeant de mystères, sont d’un réalisme bluffant. Chaque recoin est travaillé avec soin, multipliant les détails visuels qui plongent les joueurs dans l’ambiance des années 1930. La lumière joue un rôle crucial, créant des jeux d’ombre et de couleurs sublimes dans les zones sombres et les espaces ouverts. Cependant, les animations des personnages viennent ternir cette excellence visuelle. Les mouvements, parfois rigides ou peu naturels, manquent de fluidité, notamment lors des interactions avec les ennemis ou les objets.
Le gameplay mélange habilement exploration, énigmes et combats, mais chacun de ces éléments présente des forces et des faiblesses. L’exploration est immersive grâce à une vue à la première personne qui accentue la sensation d’être "dans la peau" d’Indiana Jones. Fouiller des tombeaux, résoudre des énigmes et déterrer des secrets procure une satisfaction immédiate. Cependant, certaines zones semi-ouvertes donnent parfois un sentiment de vide, avec des collectables qui n’ajoutent pas toujours de la valeur à l’expérience. Le combat, quant à lui, repose sur un système dynamique mêlant coups de poing, esquives et utilisation stratégique du fouet. Si ces mécaniques offrent des affrontements intéressants et stylés, elles manquent parfois de profondeur, notamment face à des vagues d’ennemis où le gameplay devient brouillon.
La bande originale est une véritable lettre d’amour à la saga Indiana Jones. Les compositions orchestrales, pleines de majesté et d’aventure, rappellent immédiatement les films, insufflant un souffle épique à chaque moment clé. Que ce soit dans des moments de calme où une musique d’ambiance mystérieuse résonne ou lors des scènes d’action où les cuivres retentissent, le travail sonore est irréprochable. Les bruitages sont également excellents, du claquement distinctif du fouet aux échos d’une pierre roulant dans un temple abandonné...
La campagne principale offre une expérience dense de 15 heures, suffisante pour raconter une histoire captivante sans devenir répétitive. Les joueurs désireux d’explorer chaque recoin, de dénicher tous les secrets et de maximiser les capacités d’Indy pourront facilement investir jusqu’à 30 heures dans le jeu. Cette durée est "honnête" pour un titre de ce genre, mais elle est entachée par des missions secondaires souvent anecdotiques.
Indiana Jones et le Cercle Ancien s’impose comme une aventure immersive et respectueuse de l’univers emblématique. Bien que le jeu présente quelques faiblesses, notamment au niveau des animations et d’une certaine répétitivité dans ses contenus annexes, il offre un mélange captivant de narration, d’exploration et d’action. Les fans d’Indiana Jones y trouveront une expérience qui, sans être révolutionnaire, capture l’essence même de ce héros légendaire. Un jeu que nous avons spécialement apprécié !