Reynatis est un Action-RPG ambitieux, se déroulant dans un Tokyo moderne où la magie côtoie discrètement le quotidien des citoyens. Proposé par le studio FuRyu, ce titre promet une expérience immersive au cœur de Shibuya, mêlant intrigues mystiques et mécaniques de combat dynamiques. Toutefois, derrière une direction artistique soignée et un scénario attrayant, plusieurs faiblesses techniques et un gameplay répétitif risquent de refroidir les amateurs de JRPG.
Reynatis nous plonge dans un Tokyo où la magie existe, mais est réprimée par une agence spéciale, la MEA. On suit les aventures de Marin, un jeune sorcier cherchant à maîtriser ses pouvoirs, et Sari, une ancienne policière devenue mage. L'univers, bien que captivant avec des thèmes de répression et de quête d'identité, souffre de personnages parfois peu développés et d'une narration qui peine à surprendre. L’intrigue alterne entre réalité et mondes parallèles magiques, offrant des moments intéressants mais souvent alourdis par une progression trop linéaire. Les joueurs parcourent les rues de Shibuya, fidèlement modélisées, mais cette richesse visuelle ne parvient pas à masquer les ralentissements
Le cœur du gameplay repose sur deux modes distincts : la Libération, où le personnage est offensif mais consomme de la magie, et la Répression, où il recharge sa magie en esquivant les attaques. Cette mécanique promettait des combats dynamiques, mais devient rapidement monotone. En effet, les affrontements consistent souvent à alterner entre esquives et attaques, créant une boucle répétitive sans réel challenge. De plus, la caméra a tendance à mal suivre l’action, rendant certains combats plus frustrants que stratégiques. Le système de progression est intéressant avec les *Wizarts*, des graffitis magiques qui offrent de nouvelles compétences, mais l’impossibilité d’en équiper plus de deux à la fois limite les possibilités.
Tout n'est pas irréprochable...
Sur le plan visuel, Reynatis présente des hauts et des bas. La reproduction de Shibuya est impressionnante, avec des enseignes et détails fidèles, mais le reste du jeu semble graphiquement daté, évoquant des jeux de la génération PS3. Les modèles de personnages manquent de finesse sur notre version PlayStation5, et les textures peu détaillées nuisent à l’immersion. En revanche, les animations en mode combat, lorsque les personnages adoptent leur forme libérée, sont réussies et dynamiques. Le contraste entre la beauté de certains designs et la faiblesse technique générale crée un décalage frustrant pour les joueurs.
En termes de durée de vie, Reynatis propose un contenu conséquent, avec de nombreuses quêtes secondaires à réaliser pour progresser. Malheureusement, ces quêtes se résument souvent à des allers-retours ennuyeux ou à des combats sans grande originalité, ce qui allonge artificiellement l’expérience de jeu. L’histoire principale, bien que correcte, aurait gagné à être plus condensée et à éviter certaines longueurs dans les séquences forestières, par exemple. Cela dit, pour les fans du genre, la durée de vie d'environ 30 à 40 heures pourra être perçue comme un atout, à condition d’être prêt à tolérer les phases répétitives.
Reynatis offre une belle modélisation de Shibuya, mais globalement, les graphismes sont décevants avec des textures datées sur PS5 et des ralentissements fréquents sur Switch. Les modèles de personnages manquent de finesse et peinent à convaincre visuellement, malgré une direction artistique prometteuse.
Le système de combat, bien qu’innovant avec les modes Libération et Répression, devient rapidement redondant. Les mécaniques de jeu manquent de profondeur et la caméra souvent capricieuse gâche l’expérience. Les quêtes secondaires, répétitives, n’apportent pas de réelle valeur ajoutée
La bande-son, signée Yoko Shimomura, est l’un des points forts du jeu, avec des musiques qui accompagnent bien l’action. Cependant, elles finissent par se répéter au fil des heures, ce qui atténue leur impact. Les doublages japonais sont également de qualité, mais le jeu n'est pas traduit en français.
Avec environ 30 à 40 heures de jeu, Reynatis propose un contenu conséquent. Toutefois, les quêtes secondaires souvent fades et les phases répétitives allongent artificiellement la durée de vie. Un jeu qui aurait gagné à être plus court, mais mieux rythmé
Reynatis est un jeu qui avait de bonnes idées, mais qui échoue à les concrétiser pleinement. Entre des graphismes datés, un gameplay répétitif et des problèmes techniques, il peine à se démarquer malgré une direction artistique soignée et une ambiance sonore réussie. Les fans de JRPG y trouveront peut-être leur compte, mais il ne parvient pas à rivaliser avec les grands noms du genre. De bonnes idées, mais le tout n'est pas irréprochable.