Suite de "Like a Dragon" sorti en 2020, "Infinite Wealth" nous propose de poursuivre les aventures d’Ichiban Kasuga et de sa clique, mais en nous faisant changer d’air. Direction Hawaï pour ce nouvel épisode qui, sans changer radicalement la formule du précédent opus, apporte de nombreuses améliorations et des activités inédites.
Quel plaisir de retrouver Ichiban Kasuga, cet ancien yakuza qui a décidé de devenir un véritable héros pour sauver la veuve et l’orphelin ! Désormais employé à Hello Work, le France Travail local, il aide les anciens yakuzas à se réinsérer dans la société et quitter une fois pour toutes le milieu. Mais le passé d’Ichiban va le rattraper et mettre à mal ses plans d’avenir. Nous n’en dévoilerons pas plus ici pour ne pas gâcher la surprise, mais sachez que les péripéties de notre héros l’amèneront à Hawaï pour collaborer avec une autre légende de la saga, Kazuma Kiryu. Les deux font vraiment la paire, entre le volubile Ichiban, toujours prêt à foncer tête baissée dans les ennuis pour aider son prochain, et Kazuma, bien plus laconique et pondéré. Comme d’habitude pour cette saga, le titre propose une histoire riche en rebondissements, en émotions et en humour, avec des personnages attachants et charismatiques. Le ton passe facilement du grave au potache, avec un humour parfois complètement absurde. Les habitués ne seront pas dépaysés, mais si ce n’est pas votre cas, alors sachez que le jeu est très bavard et met beaucoup de temps à se mettre en place. De même pour les fonctionnalités de gameplay qui ne se débloqueront qu’au compte-gouttes. Par exemple, ce n’est qu’après une dizaine d’heures de jeu que vous débloquerez le système de jobs. Sachez aussi que le jeu est très réussi sur le plan de son ambiance. Il est disponible aussi bien en anglais qu’en japonais, avec un doublage de qualité qui insuffle beaucoup de vie aux nombreuses cinématiques. Les graphismes de "Yakuza : Infinite Wealth" ne sont pas en reste, avec des environnements détaillés, colorés et vivants. L’ensemble est un régal aussi bien pour les yeux que pour les oreilles. Vous pourrez d’ailleurs utiliser le téléphone d’Ichiban pour jouer de la musique ou écouter la radio durant vos balades en ville. Honolulu propose la plus grande carte de la franchise "Like a Dragon" à ce jour, avec un système météo dynamique, et des paysages fidèlement recréés pour une immersion époustouflante.
Un bon level-up pour le gameplay
Le gameplay de "Yakuza: Infinite Wealth" est basé sur un système de combat au tour par tour qui reprend les bases du précédent opus tout en les améliorant. Vous pouvez désormais déplacer librement les membres du groupe pendant leur tour. Ceci vous permet d’interagir avec les éléments du décor pour, par exemple, saisir un vélo ou une poubelle et vous en servir comme arme. En vous plaçant judicieusement, vous pouvez aussi attaquer les ennemis dans le dos pour faire un maximum de dégâts et lancer des attaques en duo si vous êtes proche d’un allié. La jauge d'Ardeur et les attaques d'Action groupée sont aussi de nouvelles fonctionnalités qui introduisent une nouvelle dimension tactique et des synergies de groupe. Certains ennemis disposent désormais d’un bouclier qui les rend très résistants et vous oblige à utiliser des capacités spécifiques pour les casser. Kazuma est d’ailleurs bien pratique pour leur régler leur compte. Le Dragon de Dojima dispose de 3 styles de combat ; le premier lui permet d’agir plus rapidement, le deuxième de profiter au mieux de son environnement et le dernier de faire des dégâts importants pour casser les boucliers. Comme dans le précédent volet, des QTE apparaitront durant vos attaques pour améliorer les dégâts et vous pouvez vous défendre des attaques ennemies en appuyant au bon moment sur le bouton de défense. Les aires d’effet pour les attaques de zones sont mieux représentées dans ce "Infinite Wealth", même si nous aurions préféré que le jeu mette clairement en surbrillance les personnages présents dans la zone. D’ailleurs, le problème des déplacements aléatoires des ennemis de "Like a Dragon" est toujours présent. Ces déplacements sont gênants pour les attaques de zones, puisque le temps de choisir la bonne capacité et la cible, les ennemis ont largement le temps de se disperser. Une option pour figer le temps aurait été la bienvenue. On regrette aussi de ne pas pouvoir consulter les "stats" des ennemis durant les combats. En revanche, on apprécie l’option d’Annihilation qui apparaît face à des ennemis de faible niveau pour mettre immédiatement fin au combat. Vous recevrez moins d'EXP de cette façon, mais obtiendrez les mêmes objets. Au final, les affrontements se révèlent dynamiques et variés, avec de nombreuses possibilités, dont les invocations délirantes initiées par le précédent opus et qui, moyennant finance, vous permettent d’obtenir divers avantages pour vaincre vos adversaires. L’aspect tactique reste tout de même en retrait. Si vous bloquez sur un boss, inutile de vous triturer les méninges à revoir votre stratégie pour espérer le vaincre. La meilleure solution sera plutôt de partir "grinder" quelques niveaux ou d’améliorer votre équipement.
Des activités à foison
Comme à son habitude Ryu Ga Gotoku Studio nous gratifie d’un nombre astronomique d’activités annexes. Pas toujours si annexes que ça d’ailleurs, puisque pour débloquer tous les jobs pour vos personnages, vous aller devoir faire le tour des activités proposées par Alo-Happy, l’agence touristique du coin. Chacun de vos personnages dispose d’un job unique qu’il peut troquer pour une autre activité afin d’étendre son panel d’actions et améliorer ses stats. Desperado, Pyrodancer, Samurai, Chef, Housekeeper, Kunoichi, il y a de quoi faire. Dommage, encore une fois, que les personnages féminins soient moins bien lotis, avec moins de jobs à leur disposition que leurs homologues masculins. On retrouve le système de création et d’amélioration d’équipement de "Like a Dragon", qui vous demandera de récolter des matériaux et débourser de belles sommes d’argent. À côté de ça, c’est une foule de min-jeux qui vous attend ! Vous trouverez une application de rencontre, Miss Match, un jeu de livraison de repas, façon Crazy Taxi, mais avec des burgers et des pizzas, du karaoké, du poker, des fléchettes, du mahjong et bien d’autres choses. Pour les bornes d’arcade, nous avons droit à "SpikeOut", "Virtua Fighter 3tb "et "SEGA Bass Fishing". "Infinite Wealth" s’appuie également sur deux activités qui, à elles seules, pourront vous retenir pendant plusieurs dizaines d’heures. La première concerne la gestion de Dondoko Island, un jeu de simulation et de construction de complexe insulaire, qui n’est pas sans rappeler "Animal Crossing". Vous devrez transformer cette île dans le besoin en la nettoyant et en repoussant les intrus, puis en recyclant ses ressources naturelles pour fabriquer du mobilier, construire des installations et plus encore. En améliorant l’île, vous attirerez des touristes et des mécènes pour renflouer vos caisses. La seconde activité consiste à devenir le meilleur dresseur Sujimon qui soit. Reposant sur les bases du Sujidex de "Yakuza : Like a Dragon", vous pourrez ici attraper, entraîner et utiliser les Sujimon que vous rencontrez pour affronter d'autres dresseurs Sujimon. Vous pouvez également chercher des Sujimon puissants dans des lieux de « Raids » aux quatre coins de la ville. Vous aurez plus d’une centaine de Sujimons à apprivoiser et à faire évoluer pour profiter de leurs capacités spéciales, même pendant l’aventure principale. Alors attrapez-les tous ! Toutes ces qualités ne sont ternies que par une bien triste décision de SEGA : limiter le New Game+ aux possesseurs des versions Deluxe et Ultimate du jeu.
Les graphismes de "Yakuza: Infinite Wealth" constituent un vrai régal pour les yeux. Les environnements sont soignés et très vivants. Les effets de lumière et les reflets se révèlent aussi très réussis. Seule la rigidité de certaines animations fait un peu tache dans ce beau tableau.
Le gameplay de ce nouveau volet améliore bien la formule initiée en 2020. Les mécaniques sont plus profondes mais restent très accessibles, pour des affrontements dynamiques et spectaculaires. La tonne d’activités annexes, notamment la gestion de Dondoko Island et la chasse aux Sujimon promettent aussi de longues heures de plaisir aux complétionnistes.
Comme d’habitude pour un titre de Ryu Ga Gotoku Studio, la durée de vie est colossale. Comptez une bonne cinquantaine d’heures pour boucler l’aventure et facilement le double, voire le triple, si vous plongez dans les nombreuses activités supplémentaires proposées par le titre. On regrette juste que le NG+ ne soit pas disponible de base.
La bande son de "Yakuza: Infinite Wealth" est excellente, avec des musiques entraînantes, variées et adaptées à chaque situation. Le jeu dispose aussi d’un doublage de qualité, en japonais ou en anglais, avec des voix qui collent parfaitement aux personnages. Les bruitages sont également immersifs et crédibles.
Yakuza: Infinite Wealth ravira à coup sûr celles et ceux qui avaient craqué sur les précédentes aventures d’Ichiban Kasuga. Ce RPG au tour par tour offre une expérience de jeu riche, avec un gameplay amélioré, divertissante, mais aussi émouvante, grâce à un scénario très bien mené. Le titre combine une histoire captivante, avec des personnages attachants, un gameplay fun et varié, des graphismes magnifiques et une bande-son de grande qualité. "Infinite Wealth" est accessible aux nouveaux joueurs comme aux fans de la série, et propose une aventure qui pourra facilement vous faire dépasser la centaine d’heures.
