Les fans de la saga Ace Attorney vont enfin pouvoir se plonger dans le spin-off de la série avec "The Great Ace Attorney Chronicles" qui rassemble deux jeux : "The Great Ace Attorney Adventures" et "The Great Ace Attorney Resolve". Ces deux aventures, sorties exclusivement au Japon sur 3DS en 2015 et 2017, mettent en scène un ancêtre de Phoenix Wright. Même si les personnages et l’époque ont changé, on retrouve bien l’ambiance excentrique propre à la série, avec ses affaires complexes aux multiples rebondissements. Mais après plus de 15 ans d’existence la série de Capcom parvient-elle toujours à nous séduire et à nous surprendre ?
Nul besoin d'avoir joué aux précédents opus pour profiter de cette nouvelle aventure, puisque Capcom nous sert ici un personnage inédit, Ryunosuke Naruhodo, l'ancêtre de Phoenix Wright. L’histoire se situe au XIXe siècle, durant l’ère Meiji, et notre pauvre héros a le malheur de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Le voilà accusé de meurtre ! Contraint de prendre en main sa défense, avec l’appui de son meilleur ami, Ryonosuke, il devra réussir ses débuts en tant qu’avocat pour ne pas être condamné. Ce premier chapitre donne vite le ton, en nous présentant une clique de personnages décalés, embarqués dans une bien étrange affaire. Les habitués seront en terrain connu et retrouveront avec joie les qualités d’écriture de la série. La narration navigue avec beaucoup de talent entre humour et drame, tout en s’appuyant sur une galerie de personnages aussi improbables qu’attachants. Les nouveaux venus pourront se familiariser avec les mécaniques de jeu durant cette première enquête qui fait aussi office de long didacticiel. Concrètement, vous devrez examiner les preuves et interroger les témoins à la barre pour pointer les incohérences. Ainsi, vous démêlerez les fils du mystère et obtiendrez le tant convoité verdict non-coupable.
"The Great Ace Attorney Chronicles" nous offre des affaires palpitantes, bourrées de rebondissements, avec des dénouements souvent inattendus. On ne s’ennuie pas une seconde, mais il faut bien admettre que le jeu est (très) bavard. Ce qui risque d’agacer ceux qui souhaitent avancer rapidement au cœur de l’enquête. L’ambiance est toujours aussi percutante avec sa mise en scène soignée, associant une bande-son aux petits oignons et des animations parfaitement adaptées à chaque personnage. Le tout saupoudrée en prime de quelques passages animés du plus bel effet. Seule ombre au tableau, pour apprécier tout cela vous devrez impérativement maitriser la langue de Shakespeare, Capcom n’ayant prévu aucune localisation française. Si vous n’êtes pas sûr de tout comprendre, mais que vous souhaitez tout de même tenter l’expérience, sachez que le jeu propose une option de pilotage automatique qui vous sortira de toutes les situations. En effet, en activant cette option le jeu avancera en prenant toutes les bonnes décisions à votre place.
Élémentaire, mon cher Capcom !
Après votre premier procès vous voyagerez jusqu’en Angleterre, où vous croiserez un détective hors du commun : Herlock Sholmes. Avec cette parodie du célèbre héros de Conan Doyle, Capcom introduit un personnage intriguant et loufoque, ainsi qu’une nouvelle mécanique de jeu. Car Sholmes a beau être incroyablement observateur, ses déductions sont souvent à côté de la plaque. C’est là que vous interviendrez avec la "Danse de la Déduction". L'occasion de reprendre le raisonnement du détective pour dénicher ses erreurs et les remplacer par les bons indices. Ainsi, vous réexaminerez les faits avec votre extravagant acolyte jusqu’à parvenir à la bonne conclusion. Le système fonctionne très bien et permet de varier les situations entre les enquêtes et les procès. Mais "The Great Ace Attorney Chronicles" ne s’arrête pas là, puisqu’il introduit une autre nouveauté durant les procès.
La justice en Angleterre ne fonctionne pas comme au Japon. A Londres, ce sont les jurés qui fixent l’issue d’un procès. Si l’ensemble des jurés vote coupable durant votre plaidoirie, vous devrez en convaincre au moins un de changer d’avis, afin de continuer le procès. Pour ce faire vous utiliserez "l’Examen de Synthèse" et demanderez à chacun d’eux d’argumenter sa décision. Vous devrez ensuite désigner deux arguments contradictoires pour démontrer que le verdict est inconsistant. Là encore l’idée marche du tonnerre en apportant de la tension et un peu de fraîcheur durant les procès. Cerise sur le gâteau : les jurés changent d’une affaire à l’autre, ce qui n’altère en rien la mécanique de" l’Examen de Synthèse", mais apporte de la variété pendant toutes ces heures de jeu. Car The Great Ace Attorney Chronicles dispose d’une excellente durée de vie ! Le titre compte 5 affaires par épisode pour plus de 60 heures de jeu au total.
"The Great Ace Attorney Chronicles" offre une ambiance colorée et dynamique, soutenue par des animations très soignées. Le design des différents protagonistes est très réussi et de courts passages animés en 2D ponctuent régulièrement l’aventure pour le plaisir des yeux.
Ce nouvel opus profite de tous les atouts de la saga et parvient même à renouveler les mécaniques de jeu avec la "Danse de la Déduction" et "l’Examen de Synthèse". On suit avidement les péripéties de Ryunosuke du début à la fin. Il ne manque qu’une localisation en langue française pour être aux anges.
La bande-son colle comme un gant à l’ambiance de "The Great Ace Attorney Chronicles" ! Les musiques sont magnifiques et les voix, comme les bruitages, apportent beaucoup de vie à l’ensemble.
Le titre de Capcom va vous accaparer un long moment devant votre écran ! Cette compilation regroupe une dizaine d’affaires au total, et il vous faudra un peu plus de 60 heures pour arriver jusqu’au dénouement final.
"The Great Ace Attorney Chronicles" est tout simplement un des meilleurs épisodes de la saga ! Les aventures de Ryunosuke Naruhodo vont vous happer corps et âme dans des intrigues rocambolesques qui vont faire chauffer votre matière grise ! Chaque affaire recèle de nombreux retournements de situation et les nouvelles mécaniques de jeu renouvèlent efficacement le gameplay. Seule ombre au tableau, le titre restera, hélas, inaccessible aux non anglophones. On croise très fort les doigts pour que Capcom se décide à nous offrir une traduction française pour cette petite pépite.
