Quatorze ans après la sortie de "Jaws Unleashed", Deap Silver nous dévoile "Maneater", un nouveau jeu vidéo où l'on incarne un squale qui dévore tout ce qui bouge. Si la recette est alléchante, que vaut cet exutoire une fois passé le cap de la découverte ? Y a-t-il assez de contenus à nous mettre sous la dent?
Disponible sur PC, PS4, Xbox One et Nintendo Switch, "Maneater" annonce la couleur avec son sceau "PEGI 18", sa couverture aguicheuse et son titre évocateur. Orienté "arcade", ce nouveau défouloir est une belle revanche pour les 100 millions de requins pêchés chaque année dans le monde ! Et vous allez avoir de quoi faire travailler vos mâchoires, sachant que c'est à vous de jouer le prédateur et de dévorer baigneurs, plongeurs, poissons, mais aussi alligators et autres tortues... le tout dans une succession de bains de sang qui n'ont rien à envier au mythique "Jaws" de Steven Spielberg. Original et réalisé avec l'Unreal Engine le soft de "Tripwire Interactive" se résume à trois axes : dévorer, explorer et évoluer. Manette en main, "Maneater" est simple d'accès. Le squale se "pilote" facilement en vue à la troisième personne, avec le possibilité de nager, prendre de la vitesse, effectuer des sauts - tel le mythique grand blanc - et, bien sûr, actionner votre puissante mâchoire ! Un bref tutoriel vous apprend les bases pour profiter rapidement de ce vaste monde ouvert (faisant office de garde-manger). Effectivement, le gameplay est basique et intuitif, mais dès les premières minutes de jeu, on réalise que la recette se révèle répétitive. Certes, le côté "arcade" est agréablement cultivé, les premiers combats contre les chasseurs et leurs bateaux sont plutôt dynamiques et funs, mais les moins patients auront vite l'impression de tourner en rond à force d'effectuer les mêmes manipulation. Malgré ce sentiment, "Maneater" est plutôt copieux. Son scénario se boucle en une dizaine d'heures. Vous aurez "au menu" bien des baigneurs et d'innombrables créatures adverses et pourrez compter sur les "évolutions" afin de customiser votre super-prédateur. Et ce, jusqu'au sommet de la chaîne alimentaire ! Côté amusement, les débuts sont franchement sympathiques si vous aimez les requins, et plus encore le concept de jeu "exutoire". Après, il faut reconnaitre que la recette peine à se renouveler aux fils des combats et des Boss. Le sachant, seuls les plus réceptifs d'entre nous iront jusqu'au bout de l'aventure (uniquement solo). Malgré ses défauts, le jeu de "Tripwire Interactive" bénéficie d'un design agréable à l'œil ! Les vastes décors marins sont assez esthétiques (sans être dignes d'une démonstration technologique), l'animal est particulièrement bien modélisé en 3D et finement animé. De plus, on apprécie les textures, notamment celles du requin lorsqu'il est hors de l'eau. Nous avons aussi apprécié la présence d'un cycle jour/nuit et de pouvoir évoluer en monde ouvert.
Un gameplay qui ne manque pas de mordant
La mise en scène démarre plutôt bien, dans une ambiance de "Show télévisé", avec à l'affiche Scally Pete, un pêcheur sur les traces du Mégalodon... Ce dernier tue d'emblée la mère de notre jeune squale, ce qui servira de prétexte pour rendre légitime ce déluge de violence PEGI 18. A ce propos, notez que même si le soft est orienté "arcade" et un tantinet "kitsch", la campagne solo n'est qu'une succession de carnages où votre créature marine enchaîne les mises à mort spectaculaires, dans une frénésie peu commune. L'ambiance sonore est assez décalée et le tout souligne un sentiment de toute puissance ! Sachant que le requin est capable de s'élancer sur les voiliers, attaquer les jets-skis lancés à toute vitesse, de démembrer les baigneurs sur leurs bouées ou encore de donner de redoutables coups de queue. A l'inverse, au début, certains ennemis nous remettent vite à notre place de "jeune requin". Il faudra donc être humble et composer - pour commencer - avec la chaîne alimentaire (afin d'évoluer au fil de la progression). Outre l'action, vous aurez également des objectifs à remplir pour débloquer de nouvelles zones. Le soft en totalise huit. L'approche RPG (assez simpliste) permet d'acquérir de nouvelles évolutions visuelles et de nouveaux pouvoirs pour votre "gros poisson". Dans l'ensemble, "Maneater" n'est pas crédible pour un sou, mais qu'importe ! Le sachant, le fait de débloquer, parmi ces pouvoirs, des "morsures électriques", ne nous choquera pas. Sachez enfin que la version PC qui a servi au test est stable et le rendu technique honorable avec notre configuration (Intel, i5, 8 Go de DDR4 et une Nvidia RTX 2060 - 6 Go). Si vous comptez l'acquérir sur ordinateur, notez que le soft est uniquement commercialisé sur l'Epic Games Store (le concurrent de Steam). En conclusion, les amateurs de films de requins ont enfin leur jeu vidéo fétiche… Il faut reconnaître que "Jaws Unleashed" est aujourd'hui daté (2006) et que l'ambiance déjantée de ce nouveau venu saura plaire à certain. Vous voilà prévenu(e) si la vue du sang de vous fait pas peur...
L'univers visuel est plutôt soigné. Le squale et ses différentes proies évoluent dans un monde ouvert débordant de "vie". Les animations sont aussi réussies, même si "Maneater" n'est jamais réellement impressionnant. La mise en scène est en phase avec l'esprit arcade et l'on apprécie la modélisation 3D de l'animal.
Exutoire dans l'âme, "Maneater" bénéficie d'une prise en main intuitive où l'action frénétique saura charmer les amateurs de jeu d'arcade. En revanche, malgré les objectifs et la variété des créatures au "menu", le tout est vite répétitif. Certains combats sont également confus en fonction de la profondeur des combats.
La bande-son du show télévisé" est orientale. Les bruitages et musiques sont, en revanche, un peu sommaires et répétitives. Nous aurions aimé une atmosphère plus sombre. En l'état, on enchaîne frénétiquement les attaques sans réelle émotion. Tout cela manque d'implication émotionnelle.
Certes, il faut une dizaine d'heures pour boucler le jeu et accéder aux évolutions, mais pour cela il faut s'accrocher ! Car, dès l'introduction, le gameplay montre des mécanismes rapidement répétitifs et certains combats sont frustrants. Uniquement solo, "Maneater" devrait plaire pour son originalité et son côté provoquant.
Fun, provocateur et doté d'une prise en main accessible, "Maneater" est un exutoire à connaître si vous aimez les requins ! Avez ses boss et baigneurs imprudents, il offre un lot d'amusements outranciers (PEGI 18). Bien que le scénario se termine en une dizaine d'heures et que le soft intègre de nombreux objectifs (avec possibilité de customiser le squale), force est de reconnaitre que l'expérience est vite répétitive. S'il n'est pas LE jeu de l'année, "Maneater" est un titre original. A réserver aux fans (peu exigeants) d'action frénétique.