Après Penumbra, qui n’avait pas fait l’unanimité, les studios Amplitude sortent une nouvelle extension pour leur 4X spatial. Sans surprise, Awakening conserve la formule consacrée en ajoutant une nouvelle faction majeure, accompagnée d’un peu de gameplay supplémentaire. Prêt à partir vers les étoiles pour découvrir les mystères de l’univers ?
Awakening introduit la douzième faction majeure d’Endless Space 2 : les Nakalim. Une race ancestrale d’explorateurs qui vouaient une dévotion sans faille à leurs divinités, les Perdus. Sous la houlette bienveillante des Perdus, les Nakalim prirent rapidement le contrôle de leur monde natal, puis s’envolèrent conquérir les cieux. Grâce aux cadeaux technologiques prodigués par leurs divinités, ainsi que leurs talents de diplomates, les Nakalim bâtirent un vaste empire galactique où régnait l’ordre et l’harmonie. Mais leur doux rêve vola en éclats le jour où les Endless massacrèrent la plupart des Perdus. Privés de leurs guides protecteurs, les Nakalim préférèrent se mettre en hibernation, attendant le jour béni où ils pourraient redonner vie à leurs divinités. Aujourd’hui, sortis de leur torpeur, ils souhaitent s’associer à Isyander, le maître de l’Académie, pour ramener les Perdus à la vie. En incarnant les Nakalim vous commencerez la partie avec toutes les technologies des deux premiers niveaux de recherche, afin de représenter l’avancée technologique offerte par les Perdus. Mais, sans l’aide de leurs dieux, les Nakalim ont bien du mal à faire des découvertes scientifiques. Leur population ne produit aucune science et ils subissent en prime des pénalités sur les bâtiments de recherche. Pour y palier, vous devrez mettre la main sur des reliques disséminées aux quatre coins du cosmos. Chacune d’elles vous conférera un bonus en science. Autrement, vous pourrez les utiliser pour débloquer les pouvoirs de vos héros ou améliorer votre empire. Ou également construire sur vos planètes des temples qui apporteront un boost en bonheur et en influence, mais réduiront à néant tous les revenus. Leur gros avantage est de faire grandir votre zone d’influence et de pouvoir ainsi englober de nouvelles planètes, que vous pourrez ensuite convertir, puis léguer à l’Académie en échange de ressources et de reliques.
Conquérir des systèmes stellaires
L’Académie a justement décidé de prendre son essor dans cette nouvelle extension. Avec Isyander à sa tête, elle représente désormais une entité à part entière, à même de conquérir des systèmes stellaires. C’est une force avec laquelle il faut compter, d’autant plus que ses vaisseaux, en début de partie, sont monstrueusement puissants. Hélas, vos interactions avec cette dernière se limiteront à une vente aux enchères qui aura lieu régulièrement et qui vous permettra d’acheter temporairement une des 4 fonctions proposées par l’Académie. La première, « La lance d'Isyander », vous conférera le commandement de l’une de ses flottes de guerre. La deuxième, « Le Maître de la Brume », vous donnera accès aux ressources de l’Académie, surtout ses réserves diplomatiques. La troisième, « Le Grand Argentier », vous permettra d’utiliser les lois d’un parti politique ne figurant pas dans votre Sénat. Enfin la quatrième, « Le Bibliothécaire », vous dévoilera tous les mystères de la galaxie, si vous y mettez le prix. Si ces ajouts semblent intéressants sur le papier, ils se révèlent finalement assez fades. Les rares interactions consenties par l’Académie sonnent faux, artificielles. Il en ressort que cette vénérable institution souffre d’un cruel manque de personnalité. Autre problème, si vous incarnez le Chœur Ombral, cette nouvelle version de l’Académie va vous mettre de nombreux bâtons dans les roues. Les systèmes détenus par l’Académie seront autant d’obstacles à traverser et vous ne pourrez pas y implanter de sanctuaire. Sans oublier que leurs vaisseaux ont, dès le départ, un système anti-camouflage perfectionné. Vous ne pourrez donc pas leur rester caché bien longtemps. Pour couronner le tout, comme leurs vaisseaux sont régulièrement alloués aux autres joueurs, vous risquez de vous faire harceler dès le début de partie si vous n’avez pas de chance. Malgré leur puissance, il faut noter que les armadas de l’Académie ne sont pas belliqueuses et qu’elles ne peuvent pas envahir de planète.
Utilisation des reliques
Après Penumbra, qui proposait une nouvelle faction au gameplay très typé et un système de piratage informatique plutôt abscons, Awakening tente une approche radicalement différente. Les Nakalim sont simples à prendre en main, il n’y a que 3 grands points à retenir : ils sont nuls en science, doivent absolument récupérer le maximum de reliques et peuvent convertir efficacement des systèmes grâce à leurs temples. Pourtant, ils ne sont pas faciles à jouer pour autant. En début de partie, vous serez le roi du cosmos grâce à votre avancée technologique. Vous pourrez explorer et coloniser très tôt de nombreux systèmes stellaires. Votre flotte, dotée de vaisseaux rapides et solides, sera un outil parfait pour vous assurer un essor fulgurant. Mais il ne faudra pas avoir les yeux plus gros que le ventre. Vous devrez avant tout découvrir les autres factions et bien gérer le rythme de votre expansion, car vous avancerez sur un fil fragile. En effet, vos adversaires vont vite vous rejoindre et vous dépasser au niveau scientifique. Si vous vous êtres trop étendu, vous aurez bien du mal à tenir vos frontières. Pour rester dans la course, vous devrez à tout prix mettre la main sur le maximum de reliques. Vous en trouverez régulièrement durant votre exploration et il vous suffira de les récolter avec n’importe lequel de vos vaisseaux. Ces reliques vous serviront à améliorer votre capacité de recherche scientifique, ou bien à obtenir des bonus pour votre empire ou vos héros. Vous pourrez allouer jusqu’à 4 reliques à votre empire, chacune d’elles augmentera de 30% un domaine de production : l’influence pour la première, la nourriture pour la deuxième, la Brume pour la troisième et l’industrie pour la quatrième. Le même principe est utilisé pour les héros qui peuvent débloquer 4 paliers d’amélioration. Il est dommage de constater que les avantages débloqués sont toujours les mêmes et dans le même ordre, à savoir : + 5% d’influence sur un système, +5 % de points de vie pour une flotte, + 5% d’industrie sur un système et + 5% de dégât pour une flotte. Il faudra également miser sur votre influence et nouer des alliances. Car, lorsque vous n’aurez plus l’avantage technologique, vous devrez vous appuyer sur votre aura diplomatique pour étendre votre zone de contrôle. C’est ici que vos temples entrent en jeu. Ils vous permettront d’étendre cette zone pour convertir pacifiquement les systèmes ennemis. Mais chaque planète qui abrite un temple voit l’intégralité de sa production tomber à zéro. Cette méthode est donc à employer judicieusement car elle s’avère vite très coûteuse. Heureusement, une fois les systèmes visés convertis, rien ne vous empêche de remplacer vos temples par une autre infrastructure et ainsi récupérer un niveau de production normal. Il va sans dire que rallier de la sorte les planètes d’autres factions vous vaudra pas mal d’inimitié, alors préparez-vous à recevoir quelques déclarations de guerre. Au final, les Nakalim, s’ils ne sont pas déplaisants à jouer, manquent de piment en comparaison des autres factions majeures. Plus de possibilités dans l’utilisation des reliques, ou quelques spécificités supplémentaires, n’auraient pas été de trop pour leur conférer plus de caractère.
Les artistes d’Amplitude nous gratifient une nouvelle fois de magnifiques visuels pour cette extension. Les Nakalim et l’Académie nous en mettent plein les mirettes ! Rien à redire à ce niveau, on en redemande !
Awakening joue la carte de la sécurité avec des ajouts qui ne révolutionnent en rien le gameplay du titre. Les Nakalim ne sont pas très excitants à jouer et l’Académie ne sert finalement pas à grand chose. Des ajouts en demi-teinte donc, pas mauvais en soit, mais bien trop fades pour convaincre.
Pleine de grâce et de puissance, la bande son nous plonge dans l’immensité de l’espace efficacement. Entre les moments calmes et les heurts frénétiques de la guerre, les différentes compositions musicales rythment nos nombreuses heures de jeu sans jamais devenir lassantes.
Ce nouveau contenu pourra vous tenir en haleine de nombreuses heures si vous accrochez au gameplay des Nakalim. Le plus lassant demeure les maigres interactions avec l’Académie qui se révèlent répétitives et peu intéressantes, nous laissant un goût amer dans la bouche.
Sans être vraiment mauvaise cette nouvelle extension manque de corps et de cœur pour réellement convaincre. Les Nakalim n’ont pas la classe des autres factions. Leur gameplay se révèle assez terne et ne laisse que peu de place à l’erreur. Pourtant, ils pourront séduire les vieux briscards, avec leur approche assez subtile, réclamant un bon sens du tempo et une solide vision sur le long terme. Dommage que l’utilisation des reliques ne soit pas assez poussée. Les changements apportés à l’Académie s’avèrent aussi trop superficiels. En l’état, cette nouvelle force n’apporte rien de bien excitant aux parties. En comparaison, les pirates de Vaulters pimentent réellement le jeu, là où les interactions de cette nouvelle Académie se montrent triviales, voire superflues.