Retrouver 40 personnages de mangas dans un seul et même jeu de baston. Voilà un fantasme que nous n'aurions jamais imaginé se réaliser un jour. Et pourtant, c'est le pari qu'a fait Bandai Namco à l'occasion des 50 ans du magazine japonais "Weekly Shōnen Jump". Alors que vaut ce déluge d'action frénétique ? Est-il à la hauteur de ces prestigieux combattants ?
Simultanément disponible sur PC, PlayStation4 et Xbox One, "Jump Force" ne passe pas inaperçu... Et pour cause ! Le nouveau jeu de baston de Bandai Namco regroupe 40 personnages adulés par plusieurs générations dont Bleach, Dragon Ball Z, One Piece, Naruto, mais aussi Ryô Saeba (Nicky Larson, actuellement au cinéma !) ou encore les Chevaliers du Zodiaque ("Saint Saiya" pour les intimes). Bref, il y a de quoi saliver si - comme nous - vous avez toujours rêvé de confronter San Goku à Seiya ou encore Yugi au mythique Kenshiro (Ken le Survivant). Testé sur Xbox ONE (non X), le résultat est plutôt esthétique. Tous les personnages sont immédiatement identifiables et parfaitement animés. En revanche, avant de se lancer dans le combat, il faut s'armer de patience en visionnant intégralement la cinématique introductive. Puis, créer votre avatar. Un(e) combattant(e) à paramétrer. Un peu trop bavard à notre goût, le démarrage se termine par l'accès à un HUB où vous pouvez combattre en solo contre l'IA, défier un ami en local ou affronter les autres joueurs sur Internet. Avec un tel mélange de licences, la trame scénaristique ne présente pas franchement d'intérêt, même si les développeurs se sont fendus d'un "scénario prétexte" ! Manette en main, nous découvrons des manipulations à la portée de tous ! Une bonne nouvelle pour les plus jeunes, alors que les nostalgiques du Club Dorothée constateront d’entrée que les commandes ressemblent à celles de "Saint Seiya : Soldiers' Soul". En clair : un jeu de baston minimaliste et brouillon. Loin de SoulCalibur 6, nettement plus technique. Dommage donc, si vous espériez y passer des heures, tant le résultat est superficiel et orienté "fan service".
Du fantasme à la réalité
Une fois les commandes assimilées (dont l'illustre "Kamehameha"... très simple d'exécution !), les affrontements s’enchaînent en 3 contre 3. Si l'idée est bonne et rappelle le dernier jeu vidéo consacré à Dragon Ball (« Dragon Ball FighterZ »), la réalisation de "Jump Force" est bancale. Sachant que les trois combattants se partagent la même barre de vie et celle d'énergie. Ce qui annihile instantanément toute stratégie lors des changements de personnages au fur et à mesure des combats. A cela, s'ajoutent quelques problèmes d’équilibres entre les personnages et de lisibilité. Comme en témoignent des affrontements souvent confus. Bref, une fois passée l’excitation de retrouver nos personnage favoris dans un même jeu vidéo de baston, la déception se fait rapidement sentir. Pour autant, à l’heure de « SoulClibur 6 » et « Dead or Alive 6 », gageons que bien des joueurs passeront outre ses bémols. A l'instar des fans des Chevaliers du Zodiaque qui avaient relativement bien accueilli "Saint Seiya : Soldiers' Soul", lequel, honnêtement, n'était pas à la hauteur du manga). Donc, avec 40 héros et un "cross over" digne de "Super Smash Bros Ultimate", Bandai Namco devrait éviter le flop commercial. D’autant plus que, visuellement, le résultat est loin de nous avoir déçus. "Jump Force" utilise l'Unreal Engine et offre des graphismes HD agrémentés d'excellents effets d'ombres et de lumières, ainsi que des reflets en temps réel. Les première minutes donnent le « la ». Même si - quand on y regarde de près -, il faut compter avec des personnages qui semblent en plastique et des flous artistiques trop appuyés. Comme si les développeurs n'avaient pas eu le temps d'optimiser le moteur.
Indispensable pour les puristes
Pour autant, en dépit de l’absence d’un mode Histoire, des combats simplistes et quelques défauts (cosmétiques et de réalisation), Bandai Namco nous livre un jeu événement ! Avec des millions de fans potentiels et une prise en main accessible à tous, nul doute que "Jump Force" devrait se faire une place sur nombre d’étagères de collectionneurs. De notre point de vue, cependant, il ne faut clairement pas l'acheter en pensant avoir "LE jeu de baston Ultime", mais simplement la mise en pratique d'un "fan service" redoutable et accessible à tous y compris aux plus jeunes ! A condition d'accepter ses faiblesses. Dès lors, il serait dommage de bouder cette occasion d'opposer Shiryu à City Hunter ou Monkey D. Luffy à Son Goku !
Jump Force utilise l'Unreal Engine, mais ne parvient pas à pleinement nous émerveiller. Si les personnages sont tous immédiatement reconnaissables et les décors plutôt séduisants, les combats sont souvent brouillons. De plus, il faut accepter certains flous artistiques, certaines animations ratées et quelques problèmes de caméra.
Les plus jeunes seront heureux d'en profiter sans difficulté, alors que les amateurs de baston "technique" lui reprocheront une approche minimaliste. A cela, s'ajoute une gestion commune des jauges aux trois personnages du groupe, ce qui annihile l'approche stratégique. La confusion visuelle est, aussi, un frein au plaisir. Comme le côté répétitif et les nombreux temps de chargement. Heureusement, le roaster de 40 personnages reste un argument de poids !
Uniquement disponible en VO sous-titré français, "Jump Force" peine à démarrer avec une introduction peu passionnante. Les voix sont cependant adaptées aux héros et la bande son en phase avec le déluge d’action qui attend le joueur.
Si le soft fait l'impasse sur le mode Histoire, le fait de retrouver 40 héros jouables par équipe de trois est déjà séduisant. En solo contre l'IA, en duel local avec un ami ou en ligne face aux autres joueurs, "Jump Force" offre des affrontements épiques. Cependant, pour l'apprécier, il faut impérativement passer outre ses défauts, dont un manque de profondeur et un côté brouillon marqué.
Belle initiative que celle de regrouper 40 héros de mangas dans un seul et même jeu ! Dans les faits, ce challenge était risqué et nous avons pu en voir les limites. Sans être raté, Jump Force multiplie les maladresses pour finalement reposer quasiment exclusivement sur le côté "fan service". Au-delà des bonnes ondes qu’il dégage, le nouveau jeu de Bandai Namco pêche par une prise en main minimaliste. Certes, il est accessible aux plus jeunes, mais tout autant sans saveur et brouillon pour les fans de "technique". S’ajoute à cela une réalisation partiellement datée, malgré l'utilisation de l'Unreal Engine. De ce fait, à condition d'être tolérant, les fans de "Shōnen" réaliseront, avec "Jump Force", un rêve qu’ils n'auraient jamais pensé réalisable : confronter Sang Goku, Monkey D. Luffy, Shiryu ou encore City Hunter... Ce qui est déjà un événement. Dommage, car le même jeu sans ses défauts aurait pu constituer un chef-d’œuvre !