Deuxième extension de Civilization VI, Gathering Storm se concentre sur les changements climatiques. À vous de faire les bons choix pour influencer à votre avantage l'écosystème mondial. Outre les catastrophes naturelles, ce nouveau DLC vous réserve bien des surprises. Alors c’est parti, et il est grand temps d’affronter la fureur des éléments !
Commençons ce tour d’horizon de Gathering Storm par les nouvelles civilisations qui entrent en lice pour la domination mondiale. Vous en découvrirez 8 (Hongrie, Canada, Maori, Incas, Mali, Suède, Ottomans, Phénicie) ainsi qu’une dirigeante spéciale, Aliénor d’Aquitaine, qui peut mener la France aussi bien que l’Angleterre. Si ses capacités de dirigeante restent les mêmes dans les deux cas, les avantages spécifiques qu’elle confère aux deux nations sont bien différents (infrastructure spéciale, unité unique et compétence de civilisation). Chacune de ces nouvelles civilisations possède ses atouts et son propre style de jeu. Les Maoris, par exemple, peuvent naviguer et coloniser les îles dès le début de la partie. Ils commencent d’ailleurs sur l’eau, à la recherche d’une terre où s’établir. Dès qu’ils fondent leur capitale ils reçoivent gratuitement un bâtisseur, afin d’accélérer leur développement et compenser les premiers tours passés à parcourir les océans. De plus, leurs unités peuvent naturellement traverser les cases d'eau. En contrepartie, les Maoris ne peuvent pas obtenir d’écrivains illustres. De leur côté, les Canadiens profitent de bonus lorsqu’ils exploitent les cases de toundra et de neige. Le Canada fait donc partie des rares civilisations à pouvoir se développer facilement dans les contrées gelées. Grâce à son aménagement exclusif, voir la patinoire, ce pays peut même exploiter les zones froides pour gagner de l’attrait, des aménagements, de la culture, voire en fin de partie de la production et de la nourriture. Autre trait déterminant, le Canada ne peut pas déclarer de guerre surprise, ni en être la cible. Il ne peut pas non plus déclarer la guerre aux Cités-États. Ainsi cette civilisation conviendra parfaitement aux joueurs cherchant un style de jeu pacifique, axé sur une victoire diplomatique ou culturelle. Dernier exemple : la Hongrie bénéficie de relations particulièrement avantageuses avec les Cités-États. En effet, lorsque cette civilisation utilise une Cité-État pour lever des unités, ces dernières reçoivent un bonus de +2 en mouvement et +5 en puissance de combat. En prime, l’amélioration de ces unités ne coûtent ni or, ni ressource. Cerise sur le gâteau : le fait de lever des troupes fait gagner 2 émissaires à la Hongrie. Autant dire qu’obtenir la suzeraineté d’un maximum de ces Cités-États sera au cœur des préoccupations hongroises, qui accédera ainsi à une terrifiante puissance militaire. En terme de nouveautés, vous pourrez compter sur 7 nouvelles merveilles, 7 merveilles naturelles, 18 unités inédites, 15 aménagements, 9 bâtiments, ainsi que 9 technologies et 10 dogmes supplémentaires.
Catastrophes en tout genre
La principale nouveauté de l'extension réside dans le déclenchement ponctuel de catastrophes naturelles, telles que des tempêtes de sable, des inondations ou encore des sécheresses. Chaque biome comporte ses risques. Les volcans peuvent engendrer des éruptions, les fleuves risquent d’inonder les terrains alentours et les toundras d’être traversées par de dangereux blizzards. Si un aménagement subit une de ces catastrophes, il est immédiatement détruit, comme s’il avait été pillé. Mais il y a malgré tout un avantage à s’installer près de ces zones à risque, car un terrain inondé ou brûlé rapportera davantage de nourriture. À partir de l’ère industrielle vous devrez aussi gérer deux types de carburants fossiles, pétrole et charbon, pour générer de l'électricité. Ainsi, vous pourrez faire fonctionner vos installations à plein régime, sinon vos usines ne tourneront qu’à 50% de leur potentiel. Mais l’utilisation de ces carburants entraîne au fil du temps un réchauffement climatique, engendrant davantage de catastrophes naturelles, ainsi qu’une fonte de la calotte glaciaire et une augmentation du niveau de la mer. Les villes côtières risqueront alors d’être englouties sous les flots. Rassurez-vous, le jeu indique dès le départ les zones potentiellement risquées à l’aide d’une icône. Le niveau des eaux pouvant monter de 3 niveaux. De plus, vous aurez accès à des barrières anti-inondations pour protéger vos cases en cas de besoin. Heureusement, la montée des eaux n’est pas une fatalité. Vous aurez en effet l’opportunité de développer des énergies propres (éolienne et barrage hydraulique) pour réduire votre impact sur l’environnement. Vous pourrez également construire des centrales nucléaires qui vous fourniront de l’énergie contre une faible émission de carbone. Toutefois, il faudra en prendre soin et bien les entretenir pour éviter tout accident. Dans le cas contraire, les conséquences seraient similaires à une attaque atomique sur votre ville. De nouvelles infrastructures sont aussi de la partie pour vous aider à façonner votre environnement. Ainsi, vous pourrez construire des tunnels dans les montagnes, des chemins de fer et des canaux pour relier deux étendues d’eau. Autre changement qui a son importance :les ressources stratégiques sont comptabilisées différemment. Votre stock n’étant plus infini, vous devrez gérer au mieux les ressources que vous exploitez et qui s’accumuleront à chaque tour. Fini donc la production de mousquetaires à la pelle dès que vous avez accès à une source de salpêtre, puisque vous devrez dépenser un exemplaire de cette ressource pour chaque unité produite.
Le retour du Congrès
Gathering Storm signe aussi le retour du Congrès mondial et de la victoire diplomatique. Vous aurez l’occasion de gagner des faveurs diplomatiques, notamment en nouant des alliances et en influençant des Cités-États. Elles vous serviront à obtenir des promesses de la part des autres dirigeants et à vous imposer lors des sessions du Congrès mondial. Apparaissant dès le Moyen Âge, ce dernier soumet régulièrement 2 motions aux différentes nations du globe. Par exemple, Doctrine de luxe propose de gagner des points d’Activité avec les doublons d’une ressource de luxe spécifique ou, au contraire, d’annuler les bonus d’Activité conférés par une ressource de luxe. De son côté, Mécénat double les points générés pour un type de personnage illustre ou bloque totalement la génération de ces points. Ces mesures sont proposées automatiquement par le Congrès, mais vous pourrez modifier certains paramètres, comme la ressource de luxe visée ou le type de personnage illustre. Durant ces assemblées, il vous sera possible de dépenser des faveurs diplomatiques pour augmenter le poids de votre vote dans la décision finale. Le Congrès se réunit assez souvent et de nouvelles options apparaissent au fil des ères. En fin de partie, une résolution spéciale apparait afin d’accorder 2 points de victoire diplomatique à une civilisation. Si une civilisation en possède 10, elle remporte la victoire diplomatique. Pour accélérer l’obtention de cette victoire, vous pourrez vous impliquer dans des Urgences mondiales. Quand une civilisation est victime d'une catastrophe naturelle majeure, ou lorsqu’une coalition se forme pour s’opposer à une civilisation particulièrement agressive, une session extraordinaire est ouverte au Congrès. A vous d’en profiter pour faire passer un plan de soutien, qui accordera 1 point de victoire diplomatique à la civilisation s’étant le plus investie dans cette crise mondiale. L’anticipation des catastrophes naturelles peut donc s’avérer déterminante si vous visez une victoire diplomatique. Bien sûr, la participation à ces plans d’urgence est facultative, donc rien ne vous oblige à jouer au bon samaritain. Cette extension introduit également le système de grief. Désormais, chaque action menée à l’encontre d’une autre civilisation, comme une déclaration de guerre ou le non respect d’une promesse, accorde à cette dernière des points de grief qui lui serviront à rendre la pareille à son rival sans être mal vu sur la scène internationale. Ainsi, si une autre civilisation vous déclare la guerre, vous pourrez contre-attaquer sans vous soucier de passer pour un affreux belliciste aux yeux du monde. Ceci confère beaucoup plus de crédibilité à l’IA et rend la victoire militaire un peu plus délicate. Car générer trop de griefs vous pénalisera lourdement dans vos relations avec les autres civilisations. Notez que les points de grief diminuent avec le temps, ce qui vous permettra de vous racheter une conduite si vous décidez de la jouer musclé en début de partie.
Un pas de plus vers l’avenir
Gathering Storm ajoute une nouvelle ère après celle de l'information : l'ère du futur. Ce qui apporte de nouvelles technologies et de nouveaux dogmes. À chaque partie, ces technologies futuristes sont choisies aléatoirement, ce qui fait que vous ne saurez jamais ce qui vous attend durant cette dernière ère. Vous pourrez ainsi tomber sur la technologie des quartiers flottants, de la capture de carbone, voire du robot géant. Ces ajouts apportent un brin de suspense et pimentent efficacement les fins de parties qui, jusqu'à présent, avaient tendance à se révéler un peu trop monotones. Les équipes de Firaxis ont profité de cette nouvelle extension pour affiner le gameplay et l’ergonomie. Sur le plan des ajustements, on notera l’apparition de nouvelles options pour l'espionnage et l’introduction des files de production dans les villes, ce qui faisait cruellement défaut au titre. La victoire scientifique a également été modifiée. Plusieurs étapes ont été ajoutées, dont une dernière particulièrement longue, afin de rendre cette victoire plus difficile à atteindre. Enfin deux nouveaux scénarios vous attendent. Dans le premier, Peste Noire, vous devrez survivre à ce fléau qui ravagea l'Europe et l'Asie de l'Est au cours du XIVe siècle. Le deuxième scénario, Machine de Guerre, vous plonge à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, alors que l'armée allemande a pour plan de s'emparer de Paris. Dans ce scénario multijoueur, vous pourrez choisir d’incarner l’Allemagne, avec comme objectif de capturer Paris, ou la France, et dans ce cas, vous devrez protéger la Ville Lumière de l’envahisseur.
Visuellement, le jeu profite de quelques améliorations cosmétiques du plus bel effet. Mention spéciale aux nouvelles merveilles, et surtout aux merveilles naturelles inédites, tout simplement magnifiques !
Les nouveautés apportées par Gathering Storm enrichissent efficacement l’expérience de jeu et s’intègrent comme un charme au gameplay de base. Il en résulte des parties plus dynamiques et mieux rythmées, notamment durant les dernières ères.
Le titre offre une excellente ambiance sonore, avec des musiques variées et entraînantes, accompagnées de bruitages aux petits oignons ! Bref, tout ce qu’il faut pour nous tenir compagnie durant nos très longues sessions de jeu !
Même si vous avez déjà retourné ce 6ème opus dans tous les sens, Gathering Storm a de quoi vous tenir occupé des semaines entières avec ses nouvelles possibilités et ses civilisations inédites.
Cette nouvelle extension est bourrée de bonnes idées qui enrichissent grandement le titre de Firaxis ! Les catastrophes naturelles, les technologies futuristes, les faveurs diplomatiques, le système de grief et les divers ajustements de gameplay approfondissent efficacement l’expérience de jeu, tout en la dynamisant. Il en résulte des parties plus excitantes et mieux rythmées, où chaque ère a son importance. Les nouvelles civilisations ne sont pas en reste puisqu’elles bénéficient d’un game design soigné, leur conférant une personnalité bien trempée. Le retour de la victoire diplomatique est également bienvenu, mais nous regrettons un Congrès mondial en demi-teinte, qui ne laisse finalement qu’assez peu de liberté aux joueurs. Malgré cela, et un prix assez élevé, Gathering Storm fait un sans faute. Une extension incontournable pour tous les possesseurs de Civilization 6 !