Rejoignez les rangs de CREO, la multinationale qui a révolutionné l’agroalimentaire, la biotechnologie ainsi que l’aérospatiale, et construisez dès aujourd'hui le monde de demain ! Notre héros, Warren, n’a pas hésité une seule seconde à postuler, mais le rêve va très vite tourner au cauchemar.
Pour Warren, rejoindre CREO représente la chance de pouvoir marcher à nouveau. En effet, cloué dans un fauteuil roulant, notre héros compte devenir technicien afin de profiter de l’exosquelette conçu par la firme et ainsi retrouver une mobilité totale. Mais à peine le formulaire d’inscription rempli, tout tourne mal ! Vous vous retrouvez cloué sur une table d’opération, entouré de bras mécaniques qui vous greffe votre exosquelette à même le bleu de travail et sans anesthésie. Visiblement, les machines sont devenues folles. Ou bien CREO ne fait pas dans la dentelle quand il s’agit d’accueillir les nouveaux venus. Après être tombé dans les pommes suite à l’opération, vous vous réveillez déboussolé et hagard au milieu d'un champ de ruines. Une chose est sûre : les robots d’assemblage de l’usine veulent votre peau et vos collègues se sont transformés en cyborgs zombies ! Pas de panique. Warren sait se battre tel un virtuose du kung fu. À peine votre première arme trouvée, vous commencerez à trucider vos ennemis à grands coups de combos. Mais gare, car le moindre faux pas peut vous coûter cher ! Le jeu de Deck 13 fait tout de suite penser à la série des Dark Souls, avec ses niveaux labyrinthiques aux mille dangers. On retrouve également le même principe de mort. En terrassant vos adversaires, vous récupérerez des pièces détachées qui vous permettront d’améliorer votre équipement et de gagner des niveaux. En cas de mort, tout votre butin sera laissé sur place. Vous devrez alors retourner à l’endroit de votre trépas et récupérer votre dû en moins de trois minutes. Sinon vous pourrez dire adieu à votre pactole. Ainsi, le jeu délivre une tension quasi permanente, entre ses nombreuses menaces et la peur de perdre un butin si chèrement acquis. Même s’il n’égale pas celui de son modèle, le level design de The Surge se révèle ingénieux et plutôt complexe. Il récompensera les plus fouineurs avec des raccourcis ou des bonus. Ces niveaux aux nombreux embranchements s’enchaînent sur le même modèle : aller d’un point A à un point B pour tuer un boss et ainsi accéder à la zone suivante. Au fil de l’aventure, le scénario s’étoffe pour nous faire découvrir ce qui se trame derrière tout ce chaos. Vous trouverez notamment de nombreuses bandes audio enrichissant l’histoire. Néanmoins, ne vous attendez pas à un récit novateur et plein de surprises. Le jeu compte avant tout sur son ambiance pour séduire et n’hésite pas à servir des poncifs éculés. Vous croiserez par moment des survivants qui vous donneront des quêtes, mais ne comptez pas sur eux pour vous prêter main forte. Pas le choix, vous allez devoir parcourir ce gigantesque complexe tout seul pour faire la lumière sur les raisons de cette catastrophe et sauver votre vie. Et vous avez intérêt à avoir le sens de l’orientation, car le jeu ne propose aucune carte. The Surge contient sept zones à explorer et seulement cinq boss à affronter. Là encore, le contenu apparaît comme assez faible quand on le compare à la série des Darks Souls.
Enfer mécanique
La route sera longue et semée de pièges mortels mais, rassurez-vous, vous êtes loin d’être sans défense. En effet, vous pourrez récolter des armes et des pièces d'équipement sur les cadavres de vos ennemis, voire les construire et les améliorer vous-même ! Warren peut manier 5 types d’armes (armes à 1 main, armes lourdes, bâtons, armes montées à 1 et 2 mains), chacune ayant son style de jeu et son utilité. Le bâton sera très pratique pour balayer les groupes d’ennemis faiblards, tandis qu’une arme montée vous permettra de vous débarrasser rapidement d’un ennemi costaud. Dommage que le jeu soit avare en ne proposant qu’une trentaine d’armes. Chaque catégorie dispose d'un niveau de maîtrise qui vient s’additionner à vos dégâts (par exemple, manier une arme à 1 main faisant 20 de dégâts avec une maîtrise de 11 vous donnera un total de 31 de dégâts). En utilisant une arme, vous augmenterez votre maîtrise dans la catégorie correspondante. Certaines armes ont même un bonus d’apprentissage pour vous faire progresser plus vite. Les combats se révèlent assez dynamiques et bien pensés. Toutes les actions (bouger, frapper, parer, esquiver, etc.) coûtent de l’endurance et, une fois à sec, vous serez une cible facile. Vous devrez donc économiser vos mouvements et bien gérer vos attaques. Vous pourrez aussi faire des contres et des esquives parfaites (en vous accroupissant ou en sautant), mais elles sont quasiment impossibles à placer. En tapant, vous remplirez votre jauge d’énergie qui vous servira à placer des finish moves sous forme de démembrements et activer vos capacités. La jauge se vidant très rapidement, vous devrez avoir de bons réflexes pour ne pas gaspiller votre énergie. Le jeu trouve quand même ses limites durant les combats contre plusieurs adversaires et il s’avère souvent difficile de viser avec précision. Les démembrements font partie intégrante du gameplay en facilitant grandement la chasse au loot. Une fois un ennemi ciblé, vous pouvez viser une partie de son corps à l’aide du stick droit. Soit vous visez une partie sans défense, pour l’achever plus rapidement, soit vous visez une partie protégée pour obtenir le morceau d’armure correspondant. Ainsi, il est assez facile de récupérer les pièces d’armures nécessaires pour s’équiper de la tête aux pieds. On prend alors un malin plaisir à partir en quête de toutes les armures pour en mixer les différentes parties. Chacune apporte ses avantages (rapidité, solidité, poids, gain d’énergie, etc.) et consomme une partie de l’électricité de notre exosquelette. S’essayer à diverses combinaisons devient vite jouissif, d’autant plus que le design des armures est très réussi. Porter le set complet d’une armure vous conférera aussi un bonus spécifique (meilleur capacité de soin, vitesse d’attaque améliorée, etc.). Les pièces détachées gagnées durant les combats jouent également un rôle crucial dans le développement de notre héros. Grâce à elles, Warren pourra améliorer le noyau énergétique de son exosquelette dans la salle de soin, votre seul havre de paix au milieu de cet enfer. C’est ici qu’on arrive véritablement au cœur du gameplay de The Surge et de ce qui fait toute sa saveur. En augmentant la puissance de votre noyau, vous pourrez utiliser davantage d’implants et des armures plus gourmandes en électricité. Les implants confèrent toutes sortes de bonus passifs (augmentation de la santé, de votre réserve d’énergie, etc.) et des capacités actives (amélioration des dégâts pendant un court laps de temps, regain de santé, etc.). Comme l’électricité fournie par le noyau est limitée, vous devrez jongler avec le coût des équipements et des implants pour forger un personnage apte à survivre dans cet environnement hostile. Les possibilités étant nombreuses, vous aurez moult combinaisons à votre disposition pour trouver le style qui vous correspond au mieux. À partir du deuxième niveau, vous trouverez aussi divers drones que vous pourrez équiper pour vous prêter main forte. Il en existe 6 au total, chacun d’eux ayant sa spécificité : attaque à distance, au corps à corps, lance-flamme, champ de force, et enfin déstabilisation ou ralentissement des ennemis.
Les décors traduisent bien l’immensité du complexe de CREO. On enchaîne les espaces confinés et les dédales interminables tandis qu’un sentiment de claustrophobie nous gagne peu à peu, accentué par les jeux de lumière façonnant une ambiance oppressante à souhait. Dommage que le titre n’offre aucun lieu vraiment mémorable.
Le gameplay de The Surge s’avère plutôt efficace et la caméra s’en sort bien pour ce type de jeu. Les implants, les pièces d’armure et les drones permettent une personnalisation assez poussée du héros. On prend rapidement beaucoup de plaisir à tester toutes les possibilités offertes. Surtout que le système de démembrement aide grandement à chasser les pièces dont on a besoin pour compléter notre collection. Cerise sur le gâteau :les cinématiques qui accompagnent ces finish moves assurent le spectacle et s’intègrent parfaitement aux combats.
The Surge profite d’une ambiance sonore minimaliste mais très bien dosée. Le silence des longs couloirs du complexe n’est rythmé que par le crissement lointain des machines et les cris de rage de vos collègues zombies. Ce n’est qu’une fois arrivé à la salle de soin que vous pourrez profiter de la seule musique du jeu. Telle une douce récompense pour être revenu entier de cet enfer. Le doublage français se montre assez inégal et on a parfois bien du mal à sentir la peur dans la voix de nos compagnons d infortune.
Le titre vous réserve une trentaine d'heures d’aventure à crapahuter et tuer toutes sortes d’adversaires avant de voir enfin la délivrance. The Surge n’offre aucun mode multijoueur mais propose un New Game + déverrouillant de nouvelles améliorations et des ennemis inédits particulièrement retors. Le tout avec une difficulté revue à la hausse.
Après un Lords of the Fallen assez bancal, le studio Deck 13 a tiré les leçons de ses erreurs et nous revient avec un titre bien plus inspiré. The Surge offre des combats aussi intenses que violents et profite d’un gameplay addictif grâce aux nombreux implants et armures. Le titre peut compter sur son challenge corsé et son level design ingénieux pour séduire les fans de survival-horrors orientés action. Finalement, il ne lui manque qu’un peu plus de finitions et de contenu pour égaler la série des Dark Souls.