Arlésienne du jeu vidéo, "The Last Guardian" est enfin disponible sur PlayStation 4 ! L'occasion, pour Sony, de nous offrir un condensé - exclusif - d'originalités, où l'on incarne un jeune garçon prisonnier en compagnie d'une imposante créature blessée qu'il vous faudra apprivoiser... Un voyage riche en émotions.
Nouvelle création de Fumito Ueda à l'origine de "Ico" (2001) et de "Shadow of the Colossus" (2005) - deux références dans l'univers des jeux vidéo - "The Last Guardian" s'est fait attendre. Puisque cela fait bientôt 10 ans que cette 3ème création est en chantier ! D’abord annoncée en 2007 sur PlayStation3, puis "teasée" sur PS4, avant que des rumeurs d'annulation laissent présager la fin de cette arlésienne du jeu vidéo, "The Last Gardian" est enfin disponible en exclusivité sur PS4. Le fait est que le résultat est là. On peut même parler de pépite du jeu vidéo, tant il est dépaysant. Au point de faire figure d'OVNI en comparaison d'autres productions sur PS4. Mystérieux et plutôt bien construit , "The Last Guardian" exige une bonne dose de patience. Pour progresser, il faut s'y reprendre à plusieurs fois et utiliser à bon escient les lois de la physique et les aptitudes des personnages. L'introduction plante le décor avec brio et s'avère aussi novatrice que conceptuelle. Sous les traits d'un jeune garçon amnésique au corps tatoué, vous vous réveillez prisonnier au fond d'une grotte à ciel ouvert. A vos côté, Trico, un animal surnaturel (digne de la mythologie) est enchainé et blessé. L'imposante créature évoque un improbable croisement entre un chien, un chat et un poulet. Le tout au format XXL ! Il vous revient – pour commencer - de nourrir la créature et de lui retirer les lames enfoncées dans sa chair... Comme dans les précédentes productions, la mise en scène est spectaculaire.
Développement chaotique et résultat époustouflant
Sans trop en dire du scénario, la complicité entre l'enfant et Trico se renforce au fil de la progression, avec une bonne dose de scènes mémorables. Si l'émotion prédomine, l'action - pure et dure - n'est pas oubliée, vu qu'il faut effectuer bon nombre de cascades (notamment sur le dos de l'animal), escalader des parois, ramper à quatre pattes, mais surtout tirer partie des capacités des deux protagonistes pour se frayer un chemin dans ce vaste labyrinthe en 3D. Outre ce tandem improbable, l’environnement parvient à nous transporter par ces somptueux effets de lumière et une atmosphère énigmatique envoûtante... Si l'intégration de la physique rend crédible l'univers du jeu, c'est l'intelligence artificielle de Trico qui enfonce le clou. Les déplacements et réactions de l'animal s'adaptent en permanence aux actions du garçon. Ce qui renforce considérablement l'immersion et captive. Mises à part les scènes d'action et d'exploration, "The Last Guardian" intègre aussi des énigmes et certains passages délicats. Si vous avez l'habitude de terminer les jeux en ligne droite, vous allez devoir vous armer de patience. En étant attentif et adroit dans le maniement de notre jeune héros, l'aventure se termine en plus de quinze heures. Ce qui est plutôt honorable à l'heure actuelle. En revanche, il importe de préciser qu'en dépit de son originalité et de son concept séduisant, "The Last Guardian" n'est pas exempt de défauts... On pense, notamment, à certains placements de caméra horripilants ou à quelques répétitions de scripts et de mécanismes de jeu qui hachent le rythme de la progression. A l'inverse, le soin apporté à Trico impressionne et les développeurs parviennent à sublimer les émotions entre les deux protagonistes à un degré inédit dans un jeu vidéo lorsqu'il s'agit, par exemple, de nourrir la créature, la caresser, lui donner des ordres ou bien la voir évoluer intelligemment dans les environnements 3D (y compris dans des passages étroits !).
Un concept envoûtant !
Mystique à souhait, le background nous pousse également à poursuivre l'aventure jusqu’au dénouement, avec en prime une excellente bande-son qui contribue au charme du jeu. Visuellement, le rendu fait honneur à la PS4, avec des textures soignées (optimisées en option sur PS4 Pro), de somptueux effets visuels (éclairs, lumières, modélisation de l'eau en temps réel) mais aussi avec des animations ultra-crédibles. A ce propos, notre jeune héros peut marcher doucement, ce qui est indispensable lors de certains passages délicats... Il serait tentant de vous en dévoiler davantage, comme vous parler du bouclier ou encore du final. Mais “The Last Guardian” mérite d'être savouré à son rythme et en découvrant à chaque nouvelle scène toute la magie et la poésie soigneusement cultivées par les développeurs. Si vous aimez les productions atypiques, vous ne serez pas déçu ! Reste que le gameplay alterne du bon et du moins bon, ce qui passera mal auprès de certains joueurs exigeants. Si vous aimez les jeux faciles d'accès, retenez qu'il n'est pas rare d'être frustré en échouant lors d'une séquence délicate. De notre point de vue, à l'heure où les blockbusters multiplient les suites jusqu'à saturation, "The Last Guardian" offre un bon bol d'originalité. Il est indéniablement l'une des meilleures surprises de cette fin d'année. Quel que soit votre modèle de PlayStation4 (PS4 / PS4 Pro), le père “d'Ico” et de “Shadow of the Colossus" n'a pas perdu la main !
Si techniquement et artistiquement d'autres productions PlayStation4 nous ont impressionnés cette année, c'est au niveau de l'animation de Trico que “The Last Guardian” repousse les limites. L'animal bénéficie d'animations crédibles et d'un comportement tout aussi réaliste qui tient compte des actions de notre jeune héros. Les environnements sont également envoûtants et le mystère habilement cultivé... En revanche, il faut composer avec une caméra capricieuse qui en fera pester plus d'un. Dommage !
Le concept ne sera pas du goût de tous, mais il faut reconnaitre qu'en cette période de “recyclage” de licences, ce condensé d'originalité fait du bien. Outre des mécanismes de jeu ayant déjà fait leur preuve, la force du jeu réside dans l’interaction entre l'enfant et Trico, mais aussi dans les émotions parfaitement retranscrites à l'écran. La prise en main est plutôt intuitive, la difficulté bien dosée et on apprécie le challenge de certains passages. Un franche réussite ! Et ce, même si tout n'est pas irréprochable avec certaines actions redondantes ou l'affichage (trop visible) de l'aide aux commandes à l'écran.
La bande-son contribue au charme de "The Last Guardian". Voix, bruitages et musiques envoûtantes, nous plongent dans un monde captivant. Le soin apporté à l’immersion sonore est à la hauteur de nos attentes (10 ans !). Un pur chef d’œuvre vidéo-ludiqu
Bien qu'uniquement jouable en solo, le troisième jeu de Fumito Ueda offre une longévité correcte. L'aventure se termine en plus de quinze heures et la progression est suffisamment riche pour nous captiver d'un bout à l'autre du scénario. OVNI vidéoludique, « The Last Guardian » offre une bonne dose d'émotions, ce qui nous poussera à y revenir d'ici quelques temps.
Mieux vaut tard que jamais ! Dix ans de développements chaotiques et une sortie qui a failli ne jamais voir le jour, « The Last Guardian » revient de loin. Pourtant, à part quelques défauts (dont certains placements de caméra) le bilan est très positif. Le 3e jeu de Fumito Ueda confirme la patte de son créateur avec un jeu vidéo – hors norme – basé sur l'émotion, la complémentarité et une bonne dose de mystères... Esthétique, atypique et doté d'une intelligence stupéfiante (voir l'évolution de Trico dans l'environnement). Si vous recherchez un peu de dépaysement entre deux parties de FIFA et de Battlefield, vous ne serez pas déçu !