Huit ans après nous avoir bluffés avec "Mirror's Edge" (2008), Dice et Electronic Arts nous livrent une suite particulièrement attendue... Et pour cause ! Ce savant mélange de FPS et de "Parkour" urbain, brille par une réalisation visuelle spectaculaire, couplée à un monde semi-ouvert à explorer librement en vue subjective du haut des grattes-ciel.... Réalisée par les pères de "Battlefield" cette suite s'annonce grandiose. Mais qu'en est-il dans les faits
Simultanément disponible sur PC, PlayStation4 et Xbox One depuis le 7 juin 2016, "Mirror's Edge Catalyst" nous immerge dans la "Cité de Verre", un univers liberticide que l'on découvre sous les traits de Faith, la jeune “messagère” du premier opus (2008). Avec elle et son groupe de résistants (les “Runners” ), vous prenez part à la lutte contre le Conglomérat oppressif de la ville de Glass. Le scénario – peu passionnant - n'est clairement qu'un prétexte pour justifier ce condensé d'action, tout en cherchant à humaniser l'héroïne à grand renfort de cinématiques. Pour le reste, nous retrouvons les éléments de gameplay attendus par les fans du premier volet, renforcés par l'ajout de quelques nouveautés sympathiques. Tels ces mouvements inédits générés via l'arbre de compétences. Auxquels s’ajoutent davantage de combats au corps-à-corps et de nouvelles interactions avec l’environnement (dont les tuyaux d'angles et un grappin). Bref, de quoi dynamiser encore les excellentes bases du jeu de Dice ! À l'instar de ce dernier, la Faith évolue sur les toits et les échafaudages avec une souplesse spectaculaire. Ses successions de cascades nous offrent des points de vue magnifiques et des paysages vertigineux. Outre les toits, le studio d'Electronic Arts nous a également concocté certains passages moins « aériens », comme l'exploration de tunnels poussiéreux... Une bonne initiative, même s'il n'est toujours pas question de se balader dans les rues. Retenez que la majorité de l'exploration se fait exclusivement au sommet des buildings. Aussi, "Mirror's Edge Catalyst" ne peut pas être réellement qualifié de jeu en “monde ouvert”, même si l'environnement est indéniablement plus vaste ! Manette en main, passé un bref tutoriel, nous retrouvons avec plaisir l'esprit du premier épisode. À savoir des cascades qui s’enchaînent à vive allure telle une superproduction hollywoodienne. À ce propos, les néophytes qui découvrent le personnage de Faith avec cette suite trouveront certainement quelques points communs avec les « Prince of Persia » (Ubisoft), notamment la possibilité de courir sur les murs ! Mais aussi l'esprit « Parkour » que nous avions découvert en France avec le film « Yamakasi » réalisé par Ariel Zeitoun. Notez que dans "Mirror's Edge Catalyst" il est primordial de savoir composer avec les zones d’impulsion et l'élan. La palette de mouvements de Faith offre une bonne dose d'interactions, mais exige d'avoir un bon “timing” et d'avoir toujours l'élan adapté.
Un jeu vidéo vertigineux
"Mirror's Edge Catalyst" reste un jeu vidéo atypique, sur le fond, comme sur la forme et tout est fait pour nous en mettre plein la vue ! Cela passe en particulier par une fluidité de mouvement extraordinaire. À ce propos, le « Frostbite3 » (le moteur des pères de « Battlefield ») offre un rendu visuel spectaculaire avec pour objectif 60 images/seconde et un affichage en 1080p. Dans les faits, la version PS4 utilisée pour ce test affiche de légères baisses de temps à autre mais, dans l'ensemble, cela reste pratiquement imperceptible. D’autant plus avec ces vastes environnements 3D qui fourmillent de détails et ces somptueux effets d'ombres et de lumières. Visuellement, le résultat est à la hauteur de nos attentes sachant que les zones ouvertes se débloquent au fur et à mesure de la progression scénaristique. Plus riche qu'en 2008, “Mirror’s Edge Catalyst” propose de nouvelles activités, comme les « Sprints » (courses d'un point A à un point B), les énigmes basées sur les décors et les missions scénarisées. En plus des cascades, Faith devra affiner ses compétences de combat pour affronter les zbires des élites qui tyrannisent la ville et ses habitants. Si le fait d'accroître les phases de combat est une bonne chose, il est regrettable que l'intelligence artificielle des gardes de “KrugerSec” soit aussi peu développée. Toujours à propos des ennemis : lorsqu'ils sont en groupe, les gardes ne combinent pas leurs forces. Ce qui évoque le défaut d'Assassin's Creed (Ubisoft) avec des adversaires qui font la queue pour combattre le héros. En l'état, le résultat est un peu décevant pour une production de ce calibre. Même si la palette d'attaque et son utilisation sont parfaitement en phase avec l'esprit de la série, le résultat s'avère vite confus dans le feu de l'action. Autres défauts à prendre en compte : le jeu se termine en ligne droite en plus ou moins sept heures. Et le fait est qu’il s’avère vite répétitif une fois les premières heures passées. Animations et gimmicks de gameplay sont déclinés jusqu'à devenir redondants. Heureusement, les fans de “Parkour” et les amateurs de jeux vidéo atypiques lui pardonneront certainement ces “faux pas”, grâce à la présence des missions annexes et à la partie multijoueur (bienvenue et orientée communauté). Ces bonus permettent de prolonger l'expérience pour pleinement profiter de ce vaste environnement 3D aussi esthétique que varié. Outre les graphismes HD, la bande-son est également une réussite pour ce qui est de la voix VF de Faith, mais les autres personnages sont nettement moins convaincants. Le jeu des comédiens sonne série B. Côté musique, Electronic Arts a travaillé avec CHVRCHES, groupe d’électropop écossais acclamé par la critique et qui a composé « Warning Call », chanson originale du jeu Mirror’s Edge Catalyst. Le titre peut être entendu au lancement ainsi qu’à la fin du jeu. En conclusion, si - comme nous - vous avez aimé le premier opus, vous jugerez réussie cette seconde mouture, même si quelques défauts subsistent. Il est plaisant de pouvoir enchaîner les cascades et les combats épiques au sommet des toits. Reste qu'une IA moins bête et un scénario plus passionnant auraient pu séduire davantage de joueurs. En l'état, le jeu ne fera certes pas l'unanimité, mais dispose d'assez d'arguments pour plaire aux fans du “Parkour”.
Comme en 2008, Dice et Electronic Arts ont concocté de superbes environnements 3D à explorer du haut des toits des buildings. Ces points de vue sont beaucoup plus variés et peuvent être explorés librement. La mise en scène est également une réussite, tout comme la qualité visuelle. Textures, modélisations, décors, effets d'ombres et de lumières... Les pères de “Battlefield” ne sont pas des novices !
Nous retrouvons les bases du premier opus agrémentées par quelques nouveautés sympathiques (nouveaux mouvements, interactions, arbre de compétences...). En revanche, la progression est entachée par une intelligence artificielle aux fraises et un côté répétitif assez marqué après les premières heures de jeu. Mirror’s Edge Catalyst est loin d'être mauvais, mais présente quelques défauts de conception regrettables.
La bande-son alterne du bon et du moins bon... La voix VF de Faith est réussie, mais ce n'est pas le cas des autres personnages qui sonnent série B. Côté bruitages et musiques, le bilan est positif avec la participation de CHVRCHES, groupe d’électro-pop écossais acclamé par la critique.
En ligne droite, l'histoire de Mirror’s Edge Catalyst se boucle en plus ou moins sept heures. S'ajoute à cela un petit côté répétitif... Heureusement, des missions annexes et une partie multijoueur permettent de prolonger l'expérience. De ce fait, les fans du premier opus, comme ceux du “Parkour”, pourront s'occuper bien au-delà du scénario.
Bonne surprise de l'année 2008, “Mirror's Edge” est aujourd'hui l'un des titres cultes d'Electronic Arts. Savant mélange de FPS et de cascades vertigineuses, le jeu de Dice méritait bien une suite... Avec “Mirror’s Edge Catalyst”, nous en apprenons plus sur son héroïne et découvrons un vaste univers 3D à explorer librement. Malgré de bonnes idées et une réalisation visuelle impressionnante, Mirror’s Edge Catalyst n'est pas un sans faute. Répétitif et victime d'une intelligence artificielle aux fraises, cette mouture 2016 ne fera pas l’unanimité. Un titre plaisant à recommander vivement aux fans du premier épisode et aux inconditionnels du “Parkour”.