Ce quatrième volet des "Sengoku Musou" (titre original) porte la lourde responsabilité de célébrer les dix ans d’existence de la série. Ce qui n'est pas évident, sachant que son importante fan-base à la critique facile...
Pour ceux qui l’ignoreraient, Samurai Warriors 4 prend place dans le contexte historique du Japon féodal, à l’époque Sengoku (milieu du quinzième siècle jusqu’à la fin du seizième). Des guerres intestines opposent les différents chefs de clans qui se partagent le pays. Le joueur est amené à incarner un certain nombre de ces chefs et de leurs généraux illustres et à revivre les plus grandes batailles de cette période trouble. N’oublions pas qu’il est question ici d’un « Beat’em all » pur et dur et, qui plus est, d’un jeu-vidéo japonais. L’aspect historique n’a en réalité pas d’autre but que de justifier la présence de figures emblématiques de l’archipel et le jeu ne vise pas autre chose que d’être un défouloir vidéoludique. Reste que, d’entrée, ce Samurai Warriors 4 apporte un vent de fraicheur à la série et devrait, pour cela, rallier à sa cause bien d’autres joueurs que les fans habituels de la série. Pour tout dire, ce nouveau volet reprend toutes les bonnes idées des anciens opus et les complète avec de petites nouveautés. Cela peut sembler minimaliste, mais cela fait toute la différence. En premier lieu, le jeu vous met face à des hordes d’adversaires. Les joyeux péons suicidaires que vous croisez ne forment pas des petits groupes épars, mais vous chargent en nombre conséquent. Jusqu’à vous noyer parfois dans une véritable marée humaine lorsque la chair à canon alliée se joint au combat. Ce qui nous amène au point qui ne manque pas de faire bondir : la fluidité. On ne compte plus les Beats’em all 3D qui souffrent de ralentissements durant les affrontements. Certains épisodes de la série étaient d’ailleurs sujets à ce problème. Eh bien, ce Samurai Warriors s’en sort de très belle manière. Certes, ce n’est pas le jeu le plus beau de ces dernières années, mais il propose suffisamment de détails pour être en permanence lisible, même quand l’écran est chargé de personnages. Le jeu ne souffre d’aucun ralentissement sans pour autant rogner sur les effets visuels et les particules.
Des combats au sabre, mais pas seulement
Le système de jeu est, quant à lui, bien plus riche qu’il n’y paraît. Si chaque personnage dispose d’une panoplie d’attaques différentes, les débloquer vous oblige à jouer avec elles. Car voilà : les compétences à acquérir sont fonction de celles que vous utilisez. Ainsi, pour avoir accès à l’ensemble des frappes d’un personnage il vous faut varier vos attaques. Outre les attaques Hyper, qui succèdent aux attaques chargées des précédents volets et les Musô (attaques ultimes), le jeu propose des finish moves et des contres qui demandent une certaine pratique avant d’être placés. Le système de jeu ne se limite pas au combat et intègre un aspect stratégique. Chaque mission vous fait prendre le contrôle de deux personnages entre lesquels vous devez naviguer. Ce changement peut désormais être effectué à la volée en une simple pression de touche. Un détail qui participe à rendre le jeu plus dynamique. Contrairement aux anciens opus, vos personnages sont totalement indépendants sur le champ de bataille. Ce qui vous permet, par exemple, de mener des attaques sur deux fronts à la fois. Le jeu intègre également un système de moral que les porte-étendards adverses transmettent à leurs alliés. Ce qui les rend très résistants et oblige à vous frayer un chemin jusqu’à eux avant de pouvoir décimer le reste des ennemis. Pour enrichir un peu plus le tableau, un système de gemmes permet de personnaliser les caractéristiques des différentes armes que vous ramassez durant les combats afin de les adapter au mieux à votre style de jeu.
La durée de vie du titre est tout bonnement exemplaire. La rejouablilité est assurée par un nombre important de protagonistes dont le gameplay change parfois radicalement. Ces personnages poussent à alterner les modes de jeu puisque certains doivent être débloqués dans le mode chronicles afin de pouvoir être jouables dans les autres modes. Les niveaux de difficulté les plus élevés présentent un véritable défi et ne pardonnent pas ou très peu les erreurs. Ils ne sont clairement pas réalisables sans avoir pris le temps de bien connaître les personnages alors que le mode facile permet aux néophytes de se faire plaisir immédiatement. Un défouloir à la portée de tous que nous recommandons chaudement.
Le jeu est loin d’être le plus beau proposé par la nouvelle génération de console. Il n’empêche : Oméga Force est parvenu à trouver un compromis entre les graphismes et la fluidité du jeu. La modélisation des personnages jouables est particulièrement soignée et le reste du jeu est suffisamment détaillé pour être lisible malgré le nombre très important de personnages à l’écran.
Si le mode facile ne demande aucune finesse, les niveaux les plus élevés vous obligent à connaitre à la perfection les différentes capacités de chacun des 56 personnages. De nombreux ajouts apportent une véritable profondeur au gameplay. La possibilité de donner des ordres au personnage que vous ne contrôlez pas, le switch de personnage à la volée et le système de moral apporte une profondeur que l’on n’attendait pas d’un Musô.
La musique, bien que de bonne facture, se retrouve vite à tourner en boucle, notamment sur les menus. Côté bruitages, il faut reconnaitre que c’est minimaliste. Le véritable point positif est l’adoption des voix japonaises qui nous épargne les catastrophiques doublages des précédents volets.
Samurai Warriors 4 offre une durée de vie absolument colossale. Outre le fait que le jeu vous oblige à faire évoluer votre maîtrise en progressant dans les différents niveaux de difficulté, le nombre de personnages jouables assure au titre une rejouabilité exemplaire. De plus, pour débloquer l’ensemble des compétences de ceux-ci, vous devrez explorer la quasi-totalité des modes de jeu.
Excellente surprise que ce Samurai Warriors 4. Nous sommes ici en présence de ce qui est sans aucun doute possible le meilleur jeu de la série des Musô depuis des années. Fluide et viscéral, le jeu tire profit de l’expérience de ses aînés tout en évitant leurs écueils et en apportant davantage de profondeur au gameplay. Samurai Warriors 4 est en mesure de séduire à la fois les fans de la série mais surtout, et c’est là sa véritable prouesse, les joueurs qui ne l’étaient pas jusque là. Toutefois, n’espérez pas en apprendre plus sur le passé du Japon. L’histoire n’est ici qu’un contexte romancé à l’extrême et avec beaucoup de seconds degrés. Seuls les noms des personnages et des batailles sont réels, un détail qui n’entache en rien le plaisir de jeu pour un défouloir de qualité.