Sony nous propose de nous divertir en famille avec « Knack », son sympathique jeu d’action/plates- formes old-school. Exclusivement disponible sur cette console, la nouveauté brille par un gameplay efficace, une prise en main intuitive et une réalisation visuelle impressionnante qui évoque le design des films de Pixar... Cela suffira-t-il pour imposer Knack parmi les nombreux bockbusters proposés lors du lancement de la PS4 ?
Parallèlement à la sortie des déclinaisons PS4 / Xbox ONE des principaux blockbusters de Noël, Sony se démarque de son rival (Microsoft) en proposant, lui aussi, des jeux exclusifs pour sa nouvelle console de salon. A l’exemple de « KillZone Shadow Fall », un FPS mature aux graphismes époustouflants et de « Knack » un jeu d'action/ plates-formes familiale. Testé par notre rédaction, ce dernier nous a fait l'effet d'un savant mélange entre divertissement enfantin, mécanismes de jeu « old-school » et challenge corsé à destination des hardcore- gamers. Immergé dans un univers futuriste –riche en couleurs - où les humains sont en guerre contre les Gobelins, vous prendrez part à cette aventure sous les traits de Knack, un petit Golem créé par un scientifique humain, à partir d'artefacts provenant d'une civilisation disparue. De prime abord, et au vu de sa petite taille, notre héros ne semble pas bâti pour le combat. Vous changerez d’avis dès que vous pourrez assimiler les divers matériaux et autres reliques éparpillées dans les niveaux. Grâce à cette capacité, Knack est capable de grandir et même de se forger une armure (à l'instar de celle de glace qu’il porte en début de partie). Grâce à quoi notre frêle ami devient un redoutable géant, capable de détruire tout ce qui se présente sur son chemin : tanks, bâtiments, soldats ennemis... S'articulant autour de somptueuses cinématiques HD qui évoquent celles des productions Pixar, le jeu démontre la prodigieuse puissance de calcul de la PS4 qui serait, dit-on, comparable à 10 consoles Playstation3 ! Bien que sympathique, le gameplay se révèle rapidement dirigiste, puisqu'on ne change pas de taille à volonté, mais au rythme imposé par les développeurs. Malgré ce bémol, si vous aimez les « beat'em all » et les jeux de plates-formes à l'ancienne, vous ne sera pas déçu.
Pour toute la famille ?
En revanche, la difficulté (même en mode soi-disant « facile ») risque d'en énerver plus d'un. Car si le début de l'aventure ne pose pas de problème particulier, plus vous avancez dans le scénario, plus il est agaçant de succomber face à des ennemis capables de vous terrasser en un coup ! Quant aux checkpoints, ils sont certes présents mais souvent placés trop loin des passages délicats. De ce fait, il faut recommencer encore et encore pour enfin franchir l’obstacle où vous étiez bloqué. Avec une telle difficulté, on se demande bien quel est réellement le public visé ? Et comment avec, d'un côté, un design mignon et des cinématiques bon- enfant (façon Pixar) et, de l'autre, un challenge spécialement corsé, Sony pourrait décrocher la palme du jeu familial ? D’autant plus dans un contexte ou Nintendo vient de lancer « Super Mario 3D World » qui, lui, est réellement accessible au plus grand nombre. Malgré ce constat, il serait dommage de bouder « Knack ». Car même si le bilan n'est pas aussi positif que nous l'espérions, la recette est efficace et l'aventure plaisante, alternant combats (façon Beat'em all) et phases de plates-formes. La gestion de la taille du héros est également intéressante (bien que scriptée) et il est plaisant d'admirer les somptueux décors et paysages qui constituent l'univers du jeu. À ce propos, la mise en scène est particulièrement soignée. Notamment lorsque Knack affronte les imposants Boss. Appréciable également : les matériaux utilisés peuvent être affectés par l'environnement. Ainsi, pour que Knack conserve sa taille de géant, après avoir assimilé une grande quantité de glace, il vous faudra éviter de vous exposer aux rayons du soleil pour éviter de fondre... Concernant le bestiaire, vous aurez de quoi vous défouler : insectes, gobelins, robots. Bref, si vous aimez les productions old-school et les challenges, « Knack » est un achat judicieux. Nous lui reprochons, toutefois, une difficulté marquée et un manque de liberté.
Présent dès le lancement de la PS4, « Knack » nous offre une belle démonstration technologique du potentiel de la console. Sans être aussi époustouflant que « KillZone Shadow Fall », le soft brille par la qualité de ses cinématiques en dessins animés et l'esthétisme de ses environnements in game. Effets d'ombres et de lumières, textures HD, animations fluides, sur le plan visuel, Knack tient la route...
Arborant un design enfantin propice à de belles parties en famille, « Knack » surprend et frustre rapidement par sa grande difficulté. Certes, les commandes sont plutôt simples et intuitives, mais le gameplay – attrayant - s'appuie sur des mécanismes de plates-formes / beat'em all qui rendent souvent le parcours difficile et obligent à recommencer encore et encore. Le plaisir de jeu s'en trouve amoindri.
La bande-son nous immerge efficacement dans un univers atypique au carrefour de la science-fiction et du médiéval fantastique. Alternent douces mélodies et ambiances musicales épiques, propices à l'action. La localisation française est probante. Le jeu des acteurs est juste et saupoudré d'humour. Si vous n'adhérez pas à « Knack », ce ne sera pas à cause de la bande-son...
Avec près d'une dizaine d'heures de jeu, « Knack » propose une aventure correcte. Malheureusement, cette longévité potentielle est mise à mal par une difficulté inadaptée aux plus jeunes. Difficulté qui risque de rebuter les néophytes ayant fraîchement investi dans une PS4. Seuls, les hardcore-gamers y trouveront leur bonheur. Ce qui est franchement dommage pour un jeu qui vise à fédérer la famille.
Si « Knack » n'est effectivement pas aussi abouti que nous l'espérions en raison d'une difficulté mal dosée et un système de gameplay trop dirigiste, il n’en demeure pas moins un bon jeu d'action/plates-formes. Reposant sur un concept original, une réalisation audiovisuelle de premier choix, cette exclusivité sera appréciée des amateurs de jeux « old-school ». En revanche, si vous souhaitez occuper les plus jeunes entre deux parties de KillZone, vous risquez d'être déçu. Certains passages sont si corsés que notre Golem est terrassé en un coup ! Mieux vaut le savoir...