Référence absolue des jeux de gestion, « SimCity » poursuit son évolution – 10 ans après SimCity 4 - avec un nouvel opus tout en 3D et exclusivement jouable sur Internet. Encore plus pointue et dotée d'un niveau de zoom impressionnant grâce au fameux moteur Glassbox, cette nouvelle édition 2013 innove avec une interconnexion entre les villes. Tout est fait pour nous offrir
Avec pas moins de 26 prix obtenus lors de l'E3 2012 et de la GamesCom, un gameplay intergénérationnel et un capital sympathie inébranlable, ce nouveau « SimCity » avait toutes les cartes en mains pour dominer les ventes. Mais c'était sans compter un lancement chaotique ! Pour le coup EA n'a vraiment pas eu de chance. Car entre les problèmes de connexion au serveur (obligatoire pour jouer !), la « disparition » des villes après plusieurs heures de jeu ou encore une intelligence artificielle capricieuse, les premières impressionnons n'ont pas été très concluantes... Heureusement, l'éditeur n’a pas tardé à prendre les mesures nécessaires (la quasi-totalité des bugs et dysfonctionnements devrait être corrigée à l'heure où vous lisez ces lignes) et a eu l'excellente initiative d'offrir en compensation un de ses derniers titres, parmi une liste de 8 jeux commercialisés via « Origin ». Dont « Need For Speed Most Wanted », « Medal of Honor Warfighter » ou encore « Dead Space 3 ». Après cette petite mise au point, entrons dans le vif du sujet. Comme il fallait s'y attendre, ce nouvel épisode ne pouvait chambouler plusieurs décennies de gameplay immuable qui ont fait de SimCity l'un des plus célèbres jeux vidéo du marché. Nous retrouvons donc, pour notre plus grand plaisir, les mécanismes fondamentaux. À savoir : le tracé des routes, autoroutes, chemins de fer, l'implantation des habitations et des zones commerciales et industrielles, la gestion des ressources en énergie (éoliennes, centrales nucléaires ou à charbon...), ainsi que l'exploitation des nappes phréatiques. Le tout, avec pour but de faire prospérer votre ville en amassant le plus grand nombre d'habitants possible et en jonglant – tant bien que mal - avec les taxes. Après un bref tutoriel qui vous prend par la main, vous aurez le choix entre deux modes de jeu distinct : « bac à sable » ou « défis ». À vous de voir si vous préférez construire la ville de vos rêves sans vous soucier du coût ou, au contraire, relever une succession de challenge pour prouver à vos administrés vos talents de gestionnaire.
Une ville 100 % connectée !
Le fait est que ce « SimCity » est exclusivement jouable en ligne (à l'instar d'un MMO). Outre sa protection évidente contre la copie, l'intérêt de ce choix rend désormais possible d'interagir avec toutes les communes voisines, administrées par d'autres joueurs également en ligne. Avec cette nouvelle fonctionnalité, attendez- vous à quelques remontrances si vous ne faites pas attention à l'écologie, en ayant notamment recours aux centrales à charbon... Mais le concept d'interaction peut aussi être profitable ! C'est notamment le cas avec la vente d'électricité en cas de surproduction, une demande de renfort de policiers pour faire face à un sous- effectif ou encore l'implantation d'une gare qui faisait défaut dans la région... Bref, ce reboot de la série « SimCity » regorge de subtilités qui font que le charme opère malgré près de 25 ans de bons et loyaux services. Comme pour les précédents épisodes, le soft se prend facilement en main, via des commandes à la souris intuitives et des raccourcis clavier bien pensés. L'interface est claire et l'on apprécie d'être sans cesse conseillé. Avec une telle accessibilité, « SimCity » s'adapte à un très large public. Une fois le tutoriel maitrisé, vous n'aurez pas le temps de vous ennuyer, entre la gestion des routes, la production d'électricité et l'approvisionnement en d'eau potable. S'ajoutent à cela le traitement des eaux usées et des ordures. Bref, vous n'allez pas chômer ! Heureusement, vous pourrez compter sur un indicateur en bas à droite qui vous fera part des besoins de vos administrés (plus de logements, de commerces ou d'industrie). Dans la pure tradition du genre, nous retrouvons toute une collection de bâtiments administratifs – au design sympathique - à implanter judicieusement aux quatre coins de la ville, pour satisfaire la population et accroitre la valeur de votre circonscription. Nous retrouvons notamment : casernes de pompiers, commissariats, écoles, cliniques, universités... mais aussi l'indispensable maison du Maire !
Graphismes tout en 3D
Autre paramètre essentiel au bon fonctionnement de votre ville : la gestion des transports en commun. Pour cela, il vous faudra dessiner judicieusement vos axes routiers (évolutifs, du chemin de terre à l'autoroute !), construire des gares et veiller à ce que votre centre-ville ne soit pas constamment engorgé par un flot de voitures. Lors du lancement, l'IA n'était pas totalement au point et ne tenait pas toujours compte des différents axes de circulation proposés. Même le problème corrigé, il sera important de placer astucieusement des arrêts de bus et de maximiser la fluidité du trafic. Si l'on met de côté les problèmes techniques du lancement, « SimCity » est loin d'être mauvais. En revanche, certains problèmes de gameplay viennent sérieusement ternir le plaisir du jeu. C'est notamment le cas des zones de construction. Avec cet opus, les terrains sont minuscules et vous réaliserez très vite que vous manquez de place pour bâtir tous les bâtiments nécessaires à un bon développement de la commune ou ajouter des extensions aux structures déjà en place. L'autre bémol – et pas des moindres - réside dans le fait que, pour placer un bâtiment, vous devez impérativement disposer d'une route à proximité. Si cela peut sembler logique en théorie, en pratique, cela sera fortement gênant. Dommage aussi que les désastres (bien connus des fans) se déclenchent de façon aléatoire sans qu'il soit possible de recharger la ville avant la catastrophe. Car oui SimCity est conçu comme un MMO et de ce fait, il est impossible de sauvegarder un fichier. Côté réalisation, le bilan est assez mitigé avec d'un côté une IA capricieuse (lors du lancement du moins), des temps de latence avec les actions des voisins, des flous artistiques contestables et des terrains à bâtir à la superficie minuscule... Et, de l'autre, des graphismes tout en 3D avec la possibilité de zoomer jusqu'à voir vos concitoyens évoluer à pied ou en voiture dans la ville. En tenant compte des points forts et des faiblesses du jeu d'Electronic Arts, le résultat - après l'application des correctifs post-lancement – fait apparaître un titre efficace pour tous les fans de city-builder. Espérons que les (quelques) défauts de gameplay seront eux aussi rapidement corrigés via une grosse mise à jour.
Avec l'utilisation du moteur « Glassbox », ce nouveau SimCity rend possible un affichage 3D spectaculaire. D'un roulement de molette de souris, vous passez de la vue aérienne à l'affichage d'un zoom au ras de la circulation. La modélisation des bâtiments et l'animation de la ville (piétons, voitures, structures...) sont l'un des points forts du soft. En revanche, mieux vaut disposer d'un PC relativement récent si vous souhaitez activer au maximum toutes les options visuelles.
Nous retrouvons avec plaisir les grandes lignes de la recette originelle. Tracés des routes, réparations des habitations, des zones commerciales et industrielles, gestion des impôts, satisfaction de la population...Bref, le quotidien d'un maire au service de ses administrés. Malgré près de 25 ans de bons et loyaux services, la série parvient une nouvelle fois à se renouveler. Et ce, grâce à une interaction entre les communes voisines également contrôlées par d'autres joueurs de SimCity. Si le fait de composer avec la pollution des autres Internautes apporte un peu de piment, tout n'est pas irréprochable dans cette nouvelle mouture. La ville est minuscule ! Pour placer tous vos bâtiments, il faut avoir un compas dans l'oeil et placer vos services au chausse-pied. L’obligation d’être à proximité d'une route pour placer une construction est également gênant. Hormis cela, l'expérience reste fidèle à nos attentes. Les commandes sont simples, le gameplay intuitif et un excellent tutoriel est là pour accueillir les néophytes. Après la correction des bugs (dont l'IA) lors du lancement, ce nouvel opus dispose d'un réel potentiel.
Dans la continuité de la série, nous retrouvons une bande-son douce et mélodieuse. Rien de transcendant ou d'entêtant en perspective, mais qu'importe, la bande-son est totalement en phase avec le positionnement du titre et ne nuit pas à la concentration du joueur, bercé par ces « musiquettes ». Un résultat, certes classique, mais en adéquation avec nos attentes.
Bien que le jeu dispose d'une rejouabilité certaine, la faible taille des villes et la lourdeur du système de construction (qui impose une route pour placer un bâtiment) limitent sérieusement la durée de vie. Bien que divertissant, ce nouveau « SimCity » se révèle répétitif à la longue malgré la présence d'un système de spécialisation et les interactions entre les différentes communes voisines.
Dix ans après « SimCity 4 » (2003), Maxis et Electronic Arts amorcent un nouveau virage, en proposant un city builder 100 % en ligne et orienté coopération. Mis à part de regrettables problèmes techniques lors du lancement (déjà corrigés ou en cours de correction au moment où vous lisez ces lignes), ce reboot de la série « SimCity » ne manque pas de charme pour qui aime se glisser dans le costume d'un Maire. Alternant gestion économique et construction, le soft brille par l'efficacité de son système de jeu, une réalisation technique esthétique et son accessibilité « tout public ». Espérons que les quelques bémols soient rapidement corrigés. Ce qui aura pour conséquence de rajouter des points supplémentaires à la note délivrée lors du lancement. À suivre de près... car le jeu dispose d'un réel potentiel !