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"Si la campagne solo est agréable, le multijoueur n'est pas aussi bon que le laissait présager les premières informations."
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Medal of Honor : Warfighter

Deux ans après le reboot de la série «Medal of Honor», Electronic Arts et le studio Danger Close nous livrent une suite spectaculaire. Un déluge d’action contre les terroristes réalisé avec un moteur graphique qui a fait ses preuves, le «Frostbite 2». Mais in fine ce retour est-il vraiment gagnant ?



FPS hollywoodien par excellence, la série «Medal of Honor» (EA) a longtemps été synonyme de jeux vidéo dédiés à la Seconde Guerre mondiale. Jusqu’à ce que l’ambiance « WWII » ne fasse plus recette. Du coup, le studio « Danger Close » (en charge des nouveaux « Medal of Honor ») a suivi son rival « Call of Duty » pour nous proposer, à partir de 2010, un FPS inscrit dans l’histoire contemporaine où il s’agit de combattre le terrorisme sur tous les fronts avec un attirail high-tech de l'US Army. Le nouveau volet, baptisé « Medal of Honor : Warfighter », s’inscrit dans cette continuité. Nous avons testé la version Playstation3 et apprécié d’emblée la qualité des graphismes. Cette suite, réalisée avec « Frostbite 2 » (moteur de « Battlefield 3 »), fait un saut qualitatif indéniable ! La campagne démarre par une mission de nuit qui nous oppose à un hélicoptère. Le reste de l'aventure est tout aussi dynamique avec des fusillades à gogo, du snipe, du railshooting (en Zodiac, à bord d'un « Little bird ») et des séquences de conduite d’une voiture de sport qui évoquent « Need For Speed » (EA), avec de superbes environnements urbains - dont le périphérique de Dubaï - finement modélisés. Dans le cas présent, même la vue de l'habitacle a fait l'objet d'un grand soin ! En revanche, sur le fond, le gameplay n’a rien de révolutionnaire. Nous retrouvons une succession de scripts dans des décors ou plus exactement des « couloirs » étriqués. Malgré cela, certaines missions valent le détour ! A l’exemple de celle en Europe de l'Est (face à un bâtiment en flamme truffé de snipers) ou celle à bord d'un cargo. Des phases d'infiltration (équipé d’un pistolet avec silencieux) aux fusillades musclées dans les coursives, ces passages n'ont rien à envier aux derniers « Call of Duty » ! Nerveux et entrecoupé de courses-poursuites (à pied ou à bord de véhicules), « Medal of Honor : Warfighter » est plus plaisant à jouer que son prédécesseur. Quant à l’histoire, présentée sous forme de flashbacks, elle n'est que prétexte à l'action. Au-delà des partis pris politiques choisis par les développeurs, nous sommes en présence d'un FPS contemporain relativement distrayant pour qui aime ce type de production.

Court, mais intense !

En revanche, il est indispensable de savoir que la campagne solo se boucle entre 4 et 5 heures. Rachitique en comparaison d'un « Call of Duty » et ses 7 heures de jeu en moyenne (solo + missions annexes). Mieux vaut savoir aussi que l'intelligence artificielle n'est pas inoubliable et que la progression s'avère répétitive. Aussi vaut-il mieux choisir un niveau de difficulté autre que « facile » pour éviter de se livrer à une pseudo « chasse aux canards ». À 70 € la partie, cela risque de faire grincer bien des dents! À propos de la jouabilité, la prise en main est assez instinctive. Les commandes à la manette (PS3 dans notre cas) s'apprivoisent avant la fin du bref tutoriel. En revanche, les mécanismes de jeu sont limités. On avance, on se met à couvert et en fait feu. Une fois la zone nettoyée, on répète encore et encore le même stratagème jusqu'à la fin de la mission. Avec aussi peu d’heures de jeu (entre 4 et 5), les plus rapides risquent de rester sur leur faim ! Dommage qu’il ne soit pas permis de recommencer l'aventure avec une autre approche. De fait, au-delà du système d'ouverture de porte (que l'on peut fracturer de plusieurs façons), Danger Close a fait l'impasse sur la rejouabilité. C’est si vrai que chaque mission exige d’emprunter les mêmes passages (pour déclencher les scripts) et de se cacher inlassablement derrière le même rocher pour déloger les forces adverses qui affluent vers vous toujours de la même façon. Côté gameplay, nous retrouvons une recette connue des FPS dits « modernes » où l'on régénère simplement en se mettant quelques instants à couvert et où l'écran vire au rouge sang (façon marmelade) dès lors que le héros est sous le feu ennemi. Pour rester en vie ? Il suffit de progresser à couvert et de vider chargeur après chargeur en prenant soin de s’accorder un instant de répit tous les 5 mètres. Avec un tel gameplay, « Medal of Honor : Warfighter » est clairement un FPS « grand public ». À ce propos, notez que la norme PEGI évolue à « 16+ » et non « 18+ » comme pour son prédécesseur. Malgré ce changement, il est toujours question de faire un carnage ! Sur le plan de l'armement, vous êtes équipé d'une arme primaire (aux munitions limitées) et d'une arme secondaire sans limitation de chargeurs. Par ailleurs, vous pouvez demander à tout moment à vos alliés de vous réapprovisionner. S'ajoutent à cela une hache pour le corps à corps et des grenades pour maximiser les dégâts. Les amateurs de « snipe » seront ravis d'apprendre que certaines missions sont spécialement dédiées au fusil à lunette, avec prise en compte de l'effet de coriolis. Pour faire mouche, on découvre vite qu’il faut viser un peu au dessus de la cible... Les amateurs de la série « ARMA » (Bohemia Interactive) ne seront pas dépaysés par ce petit détail, qui fait toute la différence. Autre évolution : comme dans « Call of Duty : Modern Warfare 3 » (Activision), certains fusils d'assaut disposent de deux mode de visées. Idéal pour alterner tirs d’assaut et de précision avec une barlow !

Un multijoueur contestable

A priori, ce nouvel opus avait de quoi séduire avec ses previews dédiées aux parties en ligne jouables jusqu’à 20 participants. Pour le coup, Danger Close a mêlé le gameplay de « Battlefield 3 » (EA) à celui de « Call of Duty » (Activision). Et le fait est que les points positifs ne manquent pas : on peut endosser l'équipement d'un des 12 soldats d'élite issus des plus prestigieux groupes d'intervention, customiser son armement et sélectionner la classe parmi 6 archétypes. Mais voilà : les points négatifs pèsent tout autant : un code à usage unique oblige les détenteurs de jeux d'occasion à acquitter d'un achat de licence multijoueur additionnel. Par ailleurs, les graphismes sont nettement moins spectaculaires qu'en solo. Quant au gameplay, il risque fort de rebuter les néophytes, car l’on prend part à l'action avec une classe donnée et un équipement imposé. Pour en changer, il vous faut malmener le participant qui a déjà débloqué l'attirail souhaité. Pas si simple, car le soft est encore plus nerveux que “Call of Duty” ! Avec seulement 8 maps (de petites tailles), les fusillades virent tout de suite au carnage. Même bien dissimulé votre personnage ne fait pas long feu. Bref, malgré de bonnes idées, le mode multijoueur s’avère décevant. Avec un tel constat est-il judicieux d'investir ? Tout dépend de ce que vous recherchez. Si c'est pour le multijoueur, la réponse est immédiate : non. En revanche, si vous aimez jouer en solo et si vous n’êtes pas rebuté par la courte durée de la campagne, nous sommes tentés de vous répondre « pourquoi pas ».

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Graphismes : 16/20

Le moteur « Frostbite 2 » fait une fois de plus des miracles ! À l'instar de Battlefield 3 (qui utilise la même technologie), « Medal of Honor : Warfighter » brille par la qualité de ses graphismes. Ombre dynamique, fumée volumétrique, particules... Il n’est pas rare de s'arrêter en pleine action pour admirer le rendu photo-réaliste ! Visages, animations, effets de surface humide, lampe torche réaliste... Danger Close a fait du bon travail. Agréable aussi : les missions en bateau, hélicoptère et voiture dynamisent efficacement l'expérience et nous évitent de tomber dans la monotonie. En revanche, attendez-vous à composer avec des « environnements couloirs exiguës ». Quant aux graphismes du mode multijoueur, ils sont un cran en-dessous du mode solo. Dommage !

Gameplay & prise en main : 14/20

Medal of Honor : Warfighter » reprend les mécanismes propres aux FPS modernes. Avec de la progression scriptée jusqu'à la moelle, des points de « respawne » et la régénération automatique de la santé dès qu’on se met à couvert... Le jeu s’avère un « FPS grand public » facile à prendre en main et doté de commandes intuitives. Le niveau de violence a été revu à la baisse avec la norme PEGI « 16+ ». L’IA n'est pas extraordinaire et le gameplay un poil répétitif (FPS oblige). Si la campagne solo est agréable, le multijoueur n'est pas aussi bon que le laissait présager les premières informations. En l'état, il est indispensable de s'accrocher pour débloquer la classe et l'équipement qui vous correspond. Frustrant pour les néophytes.

Musique et bruitages : 17/20

À l'instar de « Battlefield 3 » (EA) la bande-son de « Medal of Honor : Warfighter » est une vraie réussite. Outre les dialogues des cinématiques, les bruitages des armes offrent un degré d'immersion grisant. Les musiques ne sont pas en reste et collent parfaitement à l'action. A part quelques légers bugs (absence du bruitage de la mitrailleuse lors de la dernière mission) on flirte avec le « sans faute ».

Durée de vie : 11/20

La campagne solo se termine entre 4 et 5 heures de jeu. Vraiment court en regard du prix de lancement (70 €). La rejouabilité est on ne peu plus limitée vu qu'aucun passage alternatif n'est proposé. Le mode multijoueur ne manque pas de bonnes idées, mais la nervosité des combats et la petite taille des maps risquent d'en décourager plus d'un. D’autant qu’il est impératif de s'accrocher pour débloquer les premières classes et pouvoir choisir ses armes. « Medal of Honor : Warfighter » n'est pas le hit que l'on espérait.

Note pour ce test : 14/20

« Medal of Honor» nous revient avec un condensé d'action aux quatre coins du globe ! Doté de graphismes ultra-réalistes, grâce à la technologie « Frostbite 2 » (le moteur de « Battlefield 3 »), ce nouvel épisode alterne phases de FPS et courses poursuites. Malgré un gameplay classique (mais ayant fait ses preuves) et une mise en scène hollywoodienne, « Medal of Honor : Warfighter » ne parvient pas à s'imposer. Le jeu pêche par sa campagne solo qui se boucle entre 4 et 5 heures et un multijoueur qui ne sera pas du goût de tous. Bref, on est loin du FPS de l'année. En l'état, « Medal of Honor : Warfighter » occupe un week-end pluvieux. Pas si mal, mais un peu court pour un jeu vendu 70 €.

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