Référence absolue des RPG européens, « The Elder Scrolls » ne cesse de déchaîner les passions à chaque nouvel épisode. Reprenant la recette de Morrowind et d'Oblivion, Bethesda nous convie cette année à une escapade mémorable en territoire nordique, à l'occasion d’un cinquième opus dantesque...
Immergé deux cents ans après « The Elder Scrolls IV : Oblivion», « Skyrim » révolutionne la série en y ajoutant les dragons ! Au-delà de cette excellente initiative - que nous espérions depuis Morrowind (2002) -, cette nouvelle aventure fait mouche immédiatement par ce condensé de savoir-faire du studio Bethesda Softworks. Avec, notamment, un système de jeu intuitif qui s'adapte tout aussi bien aux néophytes qu'aux fans de la première heure. Ainsi qu'un sentiment de liberté grisant, de vastes environnements ouverts à explorer à pied ou à cheval, couplé à d'innombrables quêtes principales et annexes qui vous conduiront de villes animées à des tombeaux oppressants... L'expérience n'a rien perdu de sa magie ! Bien que la sortie de Skyrim s'accompagne de quelques ajustements et modifications notables, les fans les plus exigeants - qui ne jurent que par « Morrowind » - seront eux aussi conquis par la qualité exceptionnelle de cette nouvelle mouture. A commencer par le choix judicieux des développeurs. Celui d'effectuer un changement radical au niveau de l'ambiance. Exit les environnements verdoyants de la province de Cyrodil ! Pour ce cinquième opus, Bethesda a opté pour une ambiance hivernale (digne de l'illustre « Blood Moon », le second disque additionnel de « The Elder Scrolls III : Morrowind »). De plus, la nouvelle version du moteur graphique permet une meilleure modélisation des visages (tant décriée dans les précédents opus), des effets météo encore plus réalistes (avec aurores boréales, tempêtes de neige, pluies diluviennes, etc), ainsi qu'une distance d'affichage accrue... Mais c'est surtout les somptueux paysages de la province de « Bordeciel » que nous retiendrons. Avec villes, villages, donjons, forteresse, plaines, forêts, rivières, montagne, cascades et des kilomètres de souterrains à arpenter torche en main. Plus fort encore : les développeurs ne se sont pas contentés d'un décor en 3D tape à l'œil. Bethesda a insufflé un sentiment de vie déroutant. De ce fait, en vous promenant dans ce monde virtuel, votre avatar croisera d'innombrables créatures évoluant librement. Des cerfs aux loups, en passant par des araignées géantes et des mammouths ! Au-delà des animaux, vous ferez la connaissance de centaines de personnages issus des différentes races propres à la saga « The Elder Scrolls » : Bretons, Kahjiits, Agrogniens, Orques, Elfes Noirs, RougeGardes, Nordiques, Bosmers ou encore les Efles Noirs. Comme dans « The Elder Scrolls IV : Oblivion », vous pourrez choisir d’incarner chacune d'elles lors de la création du personnage. Autre point fort de « Skyrim » : un niveau de détails extrêmement poussé. Des dialogues entre PNJ aux aménagements réalistes des intérieurs, tout est fait pour nous donner l'illusion que tout ce petit monde vaque à ses occupations ordinaires. L'immersion est donc totale.
Donjons & Dragons
Côté background, l'aventure démarre plus fort que lors des précédents volets, avec un héros en bien mauvaise posture. En deux mots : fraîchement arrêté par les autorités locales après vous être introduit illégalement dans la province de Bordeciel, vous voilà condamné à mort ! Par chance, votre heure n'est pas venue. Au moment où le bourreau s'apprête à vous trancher la tête, surgit des cieux un majestueux dragon. Ce qui déclenche aussitôt le chaos autour de vous. L'occasion idéale pour commencer un bref tutoriel afin d'apprendre les commandes et apprivoiser les mécanismes du gameplay. Cet entrainement se soldera par votre libération après que vous ayez exploré les souterrains et, au passage, tué une araignée géante. Sur le plan du fonctionnement du jeu, il n'est désormais plus possible de sélectionner les capacités dans une liste (comme dans Morrowind) pendant la création de l'avatar. À l'instar des précédents « The Elder Scrolls », c'est en pratiquant une activité - de façon répétée - que votre héros se perfectionne. Par ailleurs, Skyrim marque l'arrivée d'un arbre de compétences – ultra complet - sous la forme de constellations. Ce qui assure une profondeur d'évolution inédite. Toujours au niveau des nouveautés, au-delà de la présence de dragons (que vous allez devoir affronter !), notez qu'il est désormais possible d'achever vos adversaires, d'utiliser vos deux mains (idéal pour combiner une épée avec un sort de magie) et de recourir au formidable pouvoir des « Enfants de Dragon » appelé la Voix. Ce dernier est intimement lié au scénario de ce cinquième volet et permet d'absorber l'âme de ces « cracheurs de feu » dont certains ont la langue bien pendue...
« Skyrim » surpasse tout ce qui a été fait à ce jour
Concernant la situation géopolitique, 200 ans après que l'on ait refermé les portes d'Oblivion, l'Empire est aujourd'hui sur le point d'entrer en guerre contre les Nordiques... L'ambiance est donc pesante dans les forteresses des dirigeants locaux. Nous ne développerons pas davantage cet aspect afin de vous laisser la primeur, mais sachez que vous serez aux premières loges... De plus, comme dans les précédents volets, il est possible de rejoindre différentes factions afin de mener à bien d'innombrables missions. Outre ces « divertissements » (agrémentés de prises de note dans votre fiche de personnage), « Skyrim » regorge de possibilités nouvelles. Parmi les “classiques” : vous pouvez crocheter des serrures pour vous infiltrer dans certaines demeures, dérober des objets, faire du commerce, forger vos armes, réaliser des potions, acheter une maison, cuisiner, prendre des cours pour perfectionner vos compétences ou encore enchanter armes et objets. À ce propos, comme dans tout bon RPG médiéval fantastique, la magie est prépondérante ! De ce fait, mieux vaut réfléchir à deux fois avant d'aller agacer une bande de magiciens adeptes du sort “boules de feu”... Avec une durée de vie de plus de vingt heures en ligne droite, Skyrim est comparable à Oblivion. C’est dire la longévité du jeu pour qui se lance dans les missions annexes et explore tous les recoins de ce royaume dont chaque élément a été soigneusement ajusté à la main ! Un travail d'orfèvre qui nous fait passer outre quelques légers problèmes techniques. Car Skyrim n'est pas irréprochable. Lors de notre test à partir de la version Playstation3, nous avons constaté quelques bugs de collision, des clippings, des personnages clonés, ainsi que certaines textures indécentes pour une telle production... À l'inverse, la distance d'affichage ne manque pas d’impressionner (même sur PS3), tout comme la qualité esthétique globale des environnements qui se révèlent grandement supérieurs à ceux des précédents opus. En conclusion, « Skyrim » surpasse tout ce qui a été fait à ce jour et domine le genre sur PC et console..
Toujours aussi talentueux, Bethesda a créé tout un monde en 3D qui déborde de vie ! Quel plaisir pour nos rétines. L'immersion dans les terres enneigées de « Bordeciel » s'accompagne de somptueux décors et effets de lumière, le tout riche en détails et doté d'une qualité esthétique hors du commun ! En revanche, l'aspect technique vaut moins d’éloges. Préparez-vous à faire la grimace en regardant de près certaines textures, à voir des clippings et de légers bugs d'affichage. Malgré tout, « Skyrim » est si dépaysant qu’il fait oublier ces défauts. Une aventure avec un grand A !
Reprenant le meilleur de Morrowind et Oblivion, « Skyrim » dispose d'un formidable gameplay. Riche et subtil, tout en étant accessible au plus grand nombre. Cet épisode surpasse tout ce qui a été fait à ce jour. Le jeu intègre une ribambelle d'innovations : refonte du système de création des personnages, nouvel arbre de compétences, « finish move » en combat, capacité paranormale (Voix), artisanat... Et puis, les Dragons sont enfin de la partie ! La prise en main séduira aussi bien les fans que les néophytes. Le jeu de rôle n'est donc plus limité aux initiés.
Quel plaisir de retrouver le thème de la saga sublimé par une nouvelle orchestration digne des meilleurs reconstituions médiévales ! Musiques envoûtantes, bruitages ultra-immersifs... Le tout servi par un doublage VF d'excellente qualité. « Skyrim » nous immerge pleinement dans son univers ! Déjà très bon par le passé, ce cinquième volet surpasse sur le plan du son tous ces prédécesseurs. Un vrai bonheur pour nos oreilles.
Bien que la campagne se boucle en une vingtaine d'heures en ligne droite, tout l'intérêt du jeu est de profiter de son incroyable richesse. Avec une liberté sans pareil, le jeu de Bethesda regorge de quêtes secondaires et d'innombrables activités. Dès les premières minutes, vous serez libre de faire ce que bon vous semble : exploration, combat, équitation, commerce... L'expérience est grisante !
Jeu événement de l'année 2011, « The Elder Scrolls V : Skyrim » est la nouvelle référence des RPG sur PC et consoles. Reprenant le meilleur des précédents opus, ce cinquième volet a amplement de quoi séduire les néophytes sans rebuter les gamers ayant déjà terminé - à plusieurs reprise - les excellents « Morrowind » et « Oblivion ». Seul bémol : la technique n'est pas irréprochable (textures fades, clippings, bugs d'affichage) mais, dans l'ensemble, Bethesda nous livre un jeu d'exception ! Un rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte...