Après 11 épisodes au rythme d'un opus par an, Call of Duty commençait à patiner et l’on craignait pour l’avenir de la série. Heureusement, il n’était pas question pour Activision de laisser mourir "la poule aux œufs d'or". Avec Advanced Warfare, le développeur insuffle une bonne dose de renouveau et nous offre un rendu visuel spectaculaire grâce à un nouveau moteur. Il en résulte une expérience de jeu ultra-dynamique où l'action s’enchaîne non-stop avec une mise en scène au top et un background futuriste.
En cette année 2054, l'ONU confie la gestion des conflits mondiaux à un puissant groupe privé : Atlas Corporation, dont les militaires font office de dernier rempart contre un terrorisme désormais présent sur toute la planète. Dans ce contexte, il vous revient d’intervenir dans la peau d'un soldat d'élite, directement sous les ordres de Jonathan Irons, fondateur et président de la société militaire privée, modélisé sous les traits du comédien Kevin Spacey (Usual Suspects, House of Cards). En remplacement du bras que vous avez perdu lors d’un combat contre les Coréens du Nord, vous devez à votre supérieur votre nouvelle prothèse, une combinaison exosquelette (munie, entre autres, de propulseurs et d’un système de camouflage optique) qui démultiplie considérablement vos capacités physiques. Et vous allez pouvoir en profiter ! Aux quatre coins du globe : États-Unis, Irak, Europe… Comparé à la trilogie "Modern Warfare", ce nouvel épisode quitte l’ambiance contemporaine au profit de l'anticipation. Armes et véhicules s’en ressentent évidemment. Testé à partir de la version PlayStation4, le saut qualitatif et le rendu visuel sont indéniables. Comme le laissaient présager les premières images et vidéos savamment distillées par l'éditeur, le nouveau moteur graphique offre un rendu spectaculaire. Au point que lors de certaines cinématiques, il arrive de se demander s'il s'agit d'une scène avec de vrais acteurs sur fond vert ou d'une cinématique totalement réalisée par informatique à partir d'une base en motion capture. Naturellement, dans les faits, tout est fait numériquement. Ce qui force le respect ! Au-delà des cinématiques, les phases de jeu sont bluffantes. Modélisation hautement détaillée des personnages, animations réalistes, textures HD, effets d'ombres et lumières dynamiques... les développeurs ont fait les choses en grand pour nous immerger, dès l'introduction, dans l'univers urbain de la Corée du Sud. Pour peu que vous commenciez à être blasé par la série (ou que vous ne jurez que par Battlefield), "Call of Duty : Advanced Warfare" devrait vous réconcilier avec elle, tant le résultat est impressionnant. Dans la pure tradition de la saga, la mise en scène hollywoodienne est omniprésente et confère au jeu vidéo des séquences dignes du 7ème Art. Voir l’effondrement du pont de San Francisco, les fusillades épiques, le raid à bord d'un avion de chasse ou encore l’explosion d'une cheminée de centrale nucléaire ! Bref aperçus de ce qui vous attend.
Le renouveau de la série
Côté gameplay, là encore, pas le temps de s'ennuyer ! Équipé d'un grappin ou de gants électromagnétiques, vous pouvez escalader les façades d'immeubles, tel Spider-man. Entre deux assauts intenses, vous évoluerez aux commandes d'un hors-bord poursuivi par des drones, vous ferez du nettoyage par le vide à bord d'un tank surpuissant ou progresserez, quasi-invisible, grâce au système de camouflage optique. Façon "Crysis" (Crytek /EA). Avec des phases d'infiltration en forêt mémorables... . Bon à savoir : la campagne solo permet de déverrouiller de nouvelles améliorations tout au long de la progression. De ce fait, si en début de partie notre soldat est un rien pataud, en fin de partie, il se révèle une incroyable machine à tuer. D’autant plus avec tous les types d’armes à sa disposition (IEM, marquages,explosifs), dont celles récupérées sur les ennemis tombés au combat. Parmi nos préférées, citons le nouveau fusil sniper (avec scanner infrarouge) et le lance-grenades qui se révèlent d'une incroyable efficacité. Testé au Dualshock et aux commandes de la PS VITA (grâce au système de lecture à distance), le jeu répond au doigt et à l’œil. Néophytes et inconditionnels de la série ne seront pas déboussolés. A souligner : les commandes peuvent être personnalisées à l'envi, via les options. Tirant parti du talent de Kevin Spacey (alias Franck Underwood dans House of Cards), la trame scénaristique booste l’intérêt de ce 11ème opus. Son personnage à facettes est interprété habilement et tout en subtilité. Côté doublage VF, le résultat est globalement irréprochable. Seul petit bémol : quelques séquences sont mal mixées. Mais, c’est infime à l’échelle de la campagne. Quant aux armes et bruitages, l'immersion sonore appuie le rendu visuel. Là où certains épisodes précédents nous semblaient redondants, « Call of Duty : Advanced Warfare » se renouvèle sans cesse et nous incite à enchaîner non stop mission sur mission. Avec, au global 15 chapitres, l’épisode se boucle en une dizaine d'heures. Quant à la rejouabilité de la campagne solo, sa limite tient au fait que tout est scripté et que l'on progresse dans un couloir.
Un mutli en béton armé...
Venez-en au mode multijoueur. Celui-ci est, comme toujours dans la série, subdivisé en sous-modes (deathmatch, catupre the flag...). Il y en a pour tous les goûts ! Avec de nouvelles maps variées et particulièrement bien pensées. Tels ces combats que vous et vos amis mènerez dans des ruines précolombiennes, dans les rues d'une grande ville américaine ou dans une zone industrielle. À l'instar de la campagne solo, le multijoueur est lui aussi fortement impacté par les changements opérés par les studios Sledgehammer Games et Raven Software qui ont collaboré à cet épisode. L'armement et la présence de l'exosquelette révolutionnent le dynamisme des parties. Si les premières manches nécessitent un léger temps d'adaptation (si vous n'avez pas déjà lancé la campagne solo), après quelques "frags", l’on adopte définitivement cette refonte. Le bilan est donc positif. Enfin, précisons qu'un troisième mode de jeu figure au menu principal : Coop. Lequel consiste à survivre à une succession de vagues d'ennemis. Pour avoir terminé le jeu à 100% et passé de longues heures sur le multijoueur (également jouable hors ligne avec des bots), nous concluons que "Call of Duty : Advanced Warfare" est indéniablement l'épisode du renouveau. Aussi bon sur le fond que sur la forme, il a tout pour séduire les amateurs de FPS. Et ce, malgré le choix (dangereux) d'avoir opté pour un univers futuriste pas forcément du goût de tous. Pour notre part, nous vous le recommandons chaudement si vous avez aimé la trilogie "Modern Warfare" ou l'ambiance Mecha de "Black Ops 2" (Activision) ou de "Battlefield 2042" (EA / Dice). Pour rappel, le jeu est disponible sur PC, Playstation3, Playstation4, Xbox 360 et Xbox One. Attention pour la version PC (via Steam) : une configuration musclée est requise et il est indispensable (comme pour Ghosts) de disposer au minimum de 6 Go de mémoire vive pour lancer le jeu. Quant aux joueurs sur PS4 et Xbox One, il leur faudra impérativement avoir un abonnement (LIVE / PlaystationPlus) pour jouer en ligne. Dans le cas contraire, ils devront se rabattre sur les bots.
Si les précédents épisodes étaient déjà impressionnants visuellement, "Call of Duty Advanced Warfare" est une claque tant le nouveau moteur graphique offre un rendu spectaculaire ! Avec modélisation ultra-détaillée des personnages, textures HD, animations crédibles, ombres et lumières dynamiques... Le tout est agrémenté d'une mise en scène digne des blockbusters du 7ème art. Fait certain : vous allez en prendre plein les mirettes et ne regretterez pas d'avoir acheté une nouvelle carte graphique (PC) ou d'avoir investi dans une console Next Gén (PS4 / Xbox One). Les autres versions restent très correctes, mais forcément légèrement moins abouties. Notez également que sur consoles HD, seule la version PS4 est en 1080p. Bémol à savoir : visuellement, les phases en véhicules ne sont pas toutes du même niveau.
La recette est immuable, mais ce 11ème opus parvient habilement à renouveler les codes en insufflant de nombreux ajouts au gameplay. Les nouvelles armes, l'exosquelette ou les phases avec drone dynamisent grandement l’expérience. En solo, celle-ci est déjà grisante, mais devient carrément jouissive en multijoueur . Nul doute que les fans apprécieront. Quant à la prise en main, rien à redire. Au clavier comme à la manette, notre héros répond au doigt et à l’œil. Signalons que le titre est accessible aussi bien aux néophytes qu'aux puristes, avec plusieurs niveaux de difficulté et la possibilité de jouer "hors ligne" avec des bots, si les combats en ligne ne vous conviennent pas.
Avec une réalisation visuelle de ce calibre, une mauvaise bande-son aurait été préjudiciable. Par chance, Sledgehammer Games n'a pas mégoté sur cette partie et nous livre une excellente bande sonore. Bruitages immersifs, musiques épiques et localisation VF de haut vol, font de ce 11ème Call of Duty une référence. Parmi ses atouts, soulignons l'excellente prestation de Kevin Spacey (ici doublé en français avec la voix si appréciée des fans de la série TV "House of Cards"). Dans l'ensemble, seul un léger problème de mixage a été constaté. Cette mouture 2014 est un très bon cru.
Si, comme toujours, la campagne solo se boucle en une poignée d'heures, "Call of Duty Advanced Warfare" n'est pas pour autant un mauvais investissement. Car au-delà de sa campagne solo mémorable, le jeu offre d'innombrables heures en ligne avec les modes multijoueur et coop avec ses vagues d'ennemis à contenir tant bien que mal. À l'instar du mode "Zombies" dans Black OPS II. Signalons aux plus exigeants d'entre nous que le jeu sera prochainement renforcé avec de nouveau DLC.
Mission accomplie ! Alors qu’il devenait nécessaire de faire évoluer la série pour lui éviter de péricliter. Sledgehammer Games et Raven Software nous offrent, avec “Call of Duty Advanced Warfare”, un excellent épisode qui renouvelle enfin la recette ! Au programme : nouveau moteur, gameplay dynamique, réalisation visuelle spectaculaire et quantité d’armes et de véhicules futuristes. Le tout parfaitement porté par Kevin Spacey (l’acteur qu’on a pu voir récemment dans la série TV House of Cards). Aussi bon sur le fond que sur la forme, ce 11ème opus est un indispensable pour tous les fans et amateurs de FPS.