La série Tropico remet le couvert avec ce quatrième volet et pose une nouvelle fois cette vibrante question : que feriez vous si vous étiez le dictateur sans scrupules d'un petit paradis tropical ?
Les amoureux de city builder connaissent bien la série Tropico, et son ambiance subversive à souhait. Mais commençons avec un peu d'histoire. Sorti en 2001, le premier volet développé par PopTop Software et édité par Gathering of Developers, propose aux dictateurs en herbe de goûter aux joies des magouilles politiciennes sur une petite île perdue des Caraïbes. Puis, en 2003, la série s'adonne à la piraterie avec un titre justement intitulé : La Baie des Pirates. Le jeu est cette fois développé par Frog City Software et édité par Take 2 Interactive. Vous y incarnez un chef pirate à la tête d'une bande de vieux loups de mer au XVIIème siècle. En 2009, Tropico 3 retourne à ses racines, la bonne vieille dictature, et fait passer la série dans l'ère de la 3D. Développé par Haemimont Games et édité par Kalypso Media, le titre reçoit un accueil très favorable grâce à un gameplay soigné, de superbes graphismes et une ambiance aussi drôle que décalée. Les fans ont même droit, en 2010, à un add-on - Absolute Power -, qui vient ajouter son lot de nouveautés. Aujourd'hui, ce quatrième volet, toujours développé par Haemimont Games et édité par Kalypso Media, suit de près les traces de son prédécesseur. De trop près peut-être…
El Presidente est de retour
Vous incarnez El Presidente, le chef absolu d'une île des Caraïbes et devez faire face à de nombreux problèmes (politiques, économiques, sociologiques, écologiques). Avant de vous lancer dans des projets dignes de votre grandeur, il vous faudra tout d'abord choisir un avatar tout prêt ou créer le vôtre. Loin de n'avoir qu'un impact cosmétique, cette phase oriente votre façon de jouer. Car chaque avatar dispose de malus (alcoolique, fanatique...) et de bonus (baroudeur, génie de la finance...). L’avatar peut également effectuer diverses actions : faire un discours pour augmenter le respect des citoyens, visiter une usine pour améliorer la productivité, calmer une manifestation... Ceux qui ont joué au troisième volet retrouveront rapidement leurs marques : développer son économie, répondre aux besoins des habitants, gérer les différentes factions, faire passer des décrets et rester au pouvoir. Rappelons-le : le peuple réclame régulièrement des élections (que vous pouvez truquer ou tout simplement refuser) et peut aussi se révolter. Vous devrez également surveiller les relations diplomatiques que vous entretenez avec les grandes puissances. Dorénavant, mieux vaut composer avec l'Europe, le Moyen-Orient et la Chine, en plus de l'URSS et des USA. La réalisation et l'ambiance générale restent aussi très proches du précédent volet. Les graphismes ont peu évolué mais demeurent impressionnants pour un jeu de gestion. De plus, le titre est bien optimisé, ce qui ravira les possesseurs de PC peu puissants. Quant à Juanito, voix de la radio officielle, il a laissé l'antenne à Penultimo et Sunny. Les interventions sont toujours aussi caustiques et dans l'ensemble l'ambiance sonore est tout simplement excellente.
Quelles autres innovations ?
Pour le reste, ne vous attendez pas à pas grand-chose, hélas. Vous trouverez bien quelques nouveaux bâtiments (notamment dans le secteur du tourisme) et surtout un ministère pour nommer vos citoyens au gouvernement, mais rien de vraiment décisif. De leurs côtés, les factions et les nations étrangères vous proposeront désormais des missions facultatives, ce qui dynamise agréablement les parties. Vous profiterez aussi de fonctionnalités en ligne en accord avec l'air du temps. Ainsi, vous pouvez lier votre profil de jeu à un compte Twitter et Facebook, mais aussi obtenir des missions créées par d'autres joueurs. À noter : ce quatrième volet nécessite la création d'un compte Kalipso et une connexion Internet à chaque lancement de partie. Ce nouvel épisode est aussi un peu plus facile, malgré les catastrophes naturelles qui viendront de temps à autre ravager votre ville. Terminons sur deux points qui auraient mérité plus d'attention de la part des développeurs : la construction des routes, qui laisse toujours autant à désirer, et l'impossibilité d'aplatir le terrain. Il est vraiment regrettable qu’il ne soit pas possible de modifier - un minimum - par un bâtiment, un décret ou une amélioration la topographie de l’île.
Même si les graphismes ont peu évolué depuis le troisième volet, ils restent parmi les meilleurs de leur catégorie. C'est un vrai plaisir de regarder sa ville sous toutes les coutures.
Le gameplay, à la fois riche et accessible, fera le bonheur des amoureux de city builder. Mais il est dommage que Tropico 4 reste sur les acquis du précédent épisode et ne propose que de maigres améliorations.
Le titre offre une bande-son très réussie, à la fois rythmée et chaleureuse, sans être trop envahissante. Les commentaires de Penultimo et Sunny font souvent mouche avec ce ton décalé si cher à la série.
Entre la campagne et sa vingtaine de chapitres, le mode bac à sable et les défis, vous pouvez rester river à votre écran des dizaines et dizaines d'heures sans voir le temps filer
Même si Tropico 4 est un excellent jeu de gestion, il ne se démarque pas suffisamment du 3 et n'offre que peu de nouveautés. Les possesseurs du précédent volet peuvent donc, sans grand regret, passer leur chemin. Les autres ont l'occasion de découvrir un jeu riche, doté d'une très bonne réalisation et d'une ambiance unique